Santé

Sclérose en plaques : causes, signes, diagnostic, traitement

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune touchant le système nerveux central. Elle est une pathologie évolutive dont la progression peut aboutir à des séquelles. La sclérose en plaques est d’ailleurs l’une des causes de handicap fréquentes chez les patients jeunes. Il est donc normal qu’on soit curieux de comprendre cette maladie aux facteurs de risque multiples. Qu’est-ce que la sclérose en plaques ? Comment se manifeste-t-elle ? Quels sont les traitements possibles pour cette maladie ? Voici quelques éléments de réponse !

Sclérose en plaques : présentation

La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire auto-immune qui s’attaque au système nerveux central en particulier le cerveau, les nerfs et la moelle épinière. Il s’agit d’une maladie qui évolue par poussées. Elle entraine l’altération de la transmission des influx nerveux, car la myéline qui forme une gaine protectrice autour des prolongements est touchée.

En réalité, la myéline agit comme un isolant qui empêche les « court-circuit » des neurones. Dans le cas de la sclérose en plaques, elle est attaquée par le système immunitaire du patient. La myéline ainsi touchée laisse donc place à des lésions dans le système nerveux central. Cela explique les différents symptômes observés chez les patients souffrant de la sclérose en plaques.

Sclérose en plaques : symptômes

Les symptômes de la sclérose en plaques dépendent de la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée par les lésions. La maladie se manifeste donc différemment d’un patient à un autre. Toutefois, de manière générale, les patients peuvent présenter des troubles de la motricité, de l’équilibre ou de la sensibilité. Ils peuvent également présenter des problèmes oculaires, digestifs, urinaires, sexuels ou psychiques.

Ainsi, il arrive que les personnes touchées par la sclérose en plaques se plaignent de faiblesse musculaire, de paralysie faciale ou de mouvements anormaux. Certains sont aussi parfois sujets d’engourdissements, de fourmillements, de troubles de vision, de troubles de mémoire et de troubles d’érection. D’autres patients expriment également des difficultés à uriner, une fatigue importante et notifient ressentir des sensations de décharges électriques.

Il faut rappeler que la sclérose en plaques évolue généralement par poussées. On reconnait les poussées par l’apparition de nouveaux symptômes évoquant la sclérose en plaques ou l’aggravation des symptômes existants. Une poussée dure environ deux à six semaines. Cependant, il est remarqué qu’au bout des années, les poussées laissent des symptômes permanents qui sont plus ou moins invalidants.

Sclérose en plaques : facteurs de risques

La sclérose en plaques est une maladie dont les causes exactes ne sont pas définies. Par contre, il est reconnu que plusieurs facteurs associés à la prédisposition génétique entraînent l’apparition de la maladie. Voici quelques-uns de ces facteurs !

Facteurs environnementaux

Les études tenant compte des migrations de population ont permis de remarquer que le risque de développer la maladie s’accentue lorsqu’on quitte une région où la fréquence de la maladie est faible pour une région où elle est plus élevée. Cette observation permet de souligner que des facteurs liés à l’environnement provoquent l’apparition de la maladie.

Toutefois, il est important de souligner que les facteurs environnements n’augmentent le risque de la maladie que chez les personnes présentant une prédisposition génétique. Ainsi, il faut retenir que suite à une exposition précoce à un déclencheur environnemental, la sclérose en plaques peut être déclenchée chez les individus prédisposés génétiquement.

Facteurs géographiques

La sclérose en plaques est beaucoup plus fréquente dans les pays moins ensoleillés. Cela s’explique par le déficit en vitamine D. En effet, plusieurs études ont prouvé qu’une carence en vitamine D augmente le risque d’apparition de la maladie. Il faut noter que la vitamine D est produite par la peau sous l’effet de l’exposition au soleil.

Ainsi, les personnes vivant dans les pays éloignés de l’Équateur (au-dessus de 40 degrés de latitude) sont moins exposées au soleil. Elles présentent alors un déficit en vitamine D. Le risque de développer une sclérose en plaques est donc plus accru chez elles. Cependant, il faut souligner que les fréquences de la sclérose en plaques peuvent présenter des différences significatives dans une même zone géographique.

Le virus d’Epstein-Barr

Le virus Epstein-Barr ou EBV est un virus du groupe herpès. Une infection due à ce virus est souvent responsable de la mononucléose infectieuse. En effet, une étude a indiqué que le fait de contracter une mononucléose infectieuse augmente le risque de souffrir d’une sclérose en plaques. Ainsi, les personnes ayant souffert d’une infection par le virus EBV sont plus exposées à la maladie.

Toutefois, il est important de souligner que certaines personnes atteintes de la sclérose en plaques ont quand même un taux d’anticorps anti-EBV plus élevé que la normale.

Une mauvaise alimentation et le tabagisme

Il est remarqué que la sclérose en plaques est plus fréquente chez les gens dont l’alimentation est riche en :

  • Aliments industriels ;
  • Graisses alimentaires ;
  • Sel ;

Par opposition, le risque de développer la sclérose en plaques est faible chez les individus qui consomment principalement des acides gras polyinsaturés. Également, il est constaté que le risque de contracter la maladie est multiplié par deux chez les personnes qui fument. Pour les personnes atteintes de la maladie, les symptômes semblent s’aggraver lorsqu’elles fument.

Sclérose en plaques : personnes à risque

Face à ces facteurs de risques, certaines personnes sont plus exposées que d’autres à la sclérose en plaques. Ainsi, les personnes dont un proche parent est atteint de la maladie ont risque plus élevé de l’être. Par contre, il faut souligner que la sclérose en plaques n’en devient pas pour autant une maladie héréditaire.

Par ailleurs, il est remarqué que les femmes sont plus souvent atteintes de la sclérose en plaques que les hommes. Aussi, les descendants des Nord-Européens présentent une prédisposition à la maladie. Les personnes souffrant d’une maladie inflammatoire de l’intestin et les personnes ayant un problème de thyroïde de nature auto-immune sont également plus exposées à la sclérose en plaques.

Sclérose en plaques : diagnostic

Le diagnostic de la sclérose en plaques se fait en plusieurs étapes. Tout d’abord, le médecin doit vérifier si les symptômes que présente son patient ne sont pas liés à une autre maladie. Également, pour poser le diagnostic de la sclérose en plaques, le médecin doit nécessairement constater la présence de symptômes confirmant l’existence de lésions de plusieurs zones du système nerveux.

Par ailleurs, c’est un ensemble d’anomalies qui confirme le diagnostic. Ainsi, il faut que le médecin constate aussi l’évolution des symptômes neurologiques pour affirmer son diagnostic. Également, plusieurs examens complémentaires sont mis en œuvre dans le diagnostic de la sclérose en plaques.

Généralement, une imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau et de la moelle épinière est réalisée pour visualiser les lésions et leur étendue au niveau du système nerveux central. Un fond d’œil est aussi effectué pour confirmer l’existence ou non de troubles de vision. Si le diagnostic est confirmé, le médecin peut demander des analyses de sang ou une radiographie pulmonaire avant la mise en route du traitement.

Sclérose en plaques : traitements de fond et traitements de soulagement

La recherche médicale, jusqu’à ce jour, n’a pas encore trouvé un traitement permettant de guérir la sclérose en plaques. Toutefois, les progrès thérapeutiques connus permettent d’administrer au patient des médicaments pour ralentir l’évolution de la maladie. D’autres médicaments peuvent également être employés pour soulager les symptômes.

Traitements de fond

Les traitements de fond ne peuvent être prescrits que par un neurologue et ont pour but de réduire la fréquence des poussées et de ralentir la progression du handicap. Les traitements de fond sont répartis en deux catégories. Nous avons les immunomodulateurs et les immunosupresseurs. Les premiers sont utilisés au début du traitement tandis que les derniers sont employés dans le cas des formes agressives de la maladie.

Les immunomodulateurs agissent en régulant l’activité du système immunitaire afin de diminuer les lésions provoquées. Les immunomodulateurs utilisés dans la sclérose en plaques sont les interférons, l’acétate de glatiramère et le tériflunomide. Il faut souligner que la prise de ces médicaments entraine dans la plupart des cas des effets secondaires indésirables.

Ainsi, le patient ayant débuté un traitement avec les immunomodulateurs peut présenter des symptômes comme :

  • Des réactions cutanées ;
  • Des maux de tête ;
  • Des palpitations ;
  • La nausée ;
  • La diarrhée…

Tout particulièrement, le tériflunomide peut causer des dommages hépatiques et hématologiques. Les femmes ayant un désir de grossesse ou étant enceintes ne doivent donc pas l’utiliser.

Parlant des immunosupresseurs, les neurologues en font la prescription pour les cas de sclérose en plaques plus sévères ou en cas d’échec des médicaments immunomodulateurs. Il s’agit de la mitoxantrone, du fingolimod et du natalizumab. Ces médicaments sont administrés par voie injectable sauf le fingolimod qui est pris par voie orale car disponible sous forme de gélules.

Traitements de soulagement

Outre les traitements de fond visant à réduire l’évolution de la maladie, il existe aussi des traitements permettant de soulager les symptômes. Ainsi, pour soulager les douleurs, un anticonvulsif et un antidépresseur tricyclique peuvent être prescrits par le médecin. Pour soulager les spasmes musculaires, il est recommandé de faire des exercices d’étirement.

Par ailleurs, la rééducation est utile à chaque stade de la maladie. Elle permet de préserver certaines fonctions du patient comme la marche. Elle permet aussi de réduire les complications liées aux troubles urinaires et favorise le renforcement musculaire.

Sclérose en plaques : moyens pour diminuer la fatigue

Sclérose en plaques

Les personnes touchées par la sclérose en plaques présentent pour la majorité une fatigue importante et inhabituelle. Pour leur permettre de diminuer la fatigue et améliorer la qualité de leur vie, voici quelques astuces !

Faire régulièrement de l’exercice

Contrairement aux idées reçues, l’effort physique n’est pas un facteur déclencheur des poussées. Il est plutôt constaté que les patients qui continuent à se maintenir actifs en faisant des activités qui conviennent à leurs capacités physiques connaissent une progression lente de la maladie et ressentent moins intensément les symptômes.

Par ailleurs, pratiquer régulièrement une activité physique n’est pas sans bénéfice pour le cerveau. En effet, cela a un effet positif sur le moral de la personne atteinte de la sclérose en plaques. Il est donc conseillé aux personnes souffrant de la maladie de choisir une activité physique correspondant à leur capacité physique et de la pratiquer fréquemment.

Se reposer

Pour lutter contre la fatigue, les personnes souffrant de sclérose en plaques se doivent de préserver leur énergie en s’accordant des périodes de repos, et ce, surtout avant de débuter une activité. Se permettre des moments de relaxation est également un bon moyen pour eux de réduire la fatigue.

Également, les personnes atteintes de la sclérose en plaques doivent apprendre à se ménager et éviter de prévoir dans une même journée deux activités fatigantes. Aussi, les personnes souffrant de cette maladie doivent savoir répartir leurs tâches afin d’avoir du temps pour eux.

Se prémunir contre les infections et réduire son stress

Les personnes atteintes par la sclérose en plaques doivent éviter autant qu’ils peuvent de contracter une infection. En réalité, du fait de la fatigue inhabituelle liée à la maladie, les patients sont fragilisés. Ainsi, s’il arrivait qu’ils chopent une infection, la forte fièvre ne ferait que les fragiliser davantage. Il est alors recommandé aux personnes touchées par la sclérose en plaques de se laver régulièrement les mains pour prévenir les infections.

Par ailleurs, pour diminuer la fatigue, il est conseillé aux patients de savoir gérer leur stress. Pour cela, il leur est demandé d’identifier les facteurs de stress à leur niveau et de trouver un moyen pour les réduire. Pratiquer fréquemment des techniques de relaxation peut aussi aider les patients à se libérer de leur stress.

Participer à un groupe de soutien

Pour en apprendre plus sur la maladie et s’informer des bons comportements à tenir, il est recommandé aux personnes souffrant de la sclérose en plaques de participer à un groupe de soutien. En réalité, intégrer un cercle de personnes dans la même situation qu’elle leur permettra d’échanger de choses pratiques qui peuvent les aider mutuellement.

Par ailleurs, participer à un groupe de soutien permet aux patients de participer à plusieurs évènements comme :

  • des conférences ;
  • des rencontres ;
  • des séances de sensibilisation ;

Ces évènements sont utiles pour mieux comprendre la maladie. Par exemple, durant les conférences, il est mis l’accent sur l’effet néfaste du café, de l’alcool et du tabac sur la maladie. Un patient appartenant à un groupe de soutien saura donc qu’il faut éviter la consommation de ces stimulants du système nerveux.

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