Santé

Insuffisance cardiaque systolique : les recommandations 2012

L’insuffisance cardiaque systolique est l’une des maladies cardiaques les plus courantes. Elle est notamment liée à des anomalies de pompage du sang par le cœur et à des variations de la tension artérielle. L’insuffisance cardiaque systolique peut se manifester de diverses façons d’un sujet à un autre, mais toujours avec des effets sur le système pulmonaire. Comment définir l’insuffisance cardiaque systolique ? Quelles sont ses causes ? Ses manifestations ? Ses complications ? Quelles sont les recommandations de traitement de l’insuffisance cardiaque systolique ?

Définition de l’insuffisance cardiaque systolique

L’insuffisance cardiaque systolique se rapporte à une condition dans laquelle le cœur se trouve dans l’incapacité de pomper de façon correcte le sang. Cette insuffisance est généralement causée par des anomalies de contraction au niveau du ventricule gauche.

Il est important de préciser que l’insuffisance cardiaque systolique est directement opposée à l’insuffisance cardiaque diastolique.

Le mécanisme d’une insuffisance cardiaque systolique se décrit comme suit. La pression du sang diminue d’abord dans les capillaires pulmonaires, à cause du défaut de fonctionnement au niveau du ventricule gauche. Le poumon, dans l’incapacité d’évacuer tout le sang qu’il reçoit, n’arrive plus à jouer son rôle de ventilateur pulmonaire. Le sujet commence alors à éprouver des difficultés à respirer, d’abord lorsqu’il exerce le moindre effort, puis même lorsqu’il est au repos.

À la longue, les capillaires pulmonaires se musclent, dans le but de chasser le sang vers l’oreillette gauche. Une hypertension artérielle est déclenchée ; le ventricule droit peut aussi en être affecté. Généralement, quelque temps après l’insuffisance cardiaque du ventricule gauche, celle du ventricule droit survient.

L’insuffisance cardiaque systolique : quelles causes ?

La cause la plus fréquente d’une insuffisance cardiaque systolique est une perte de contractilité du myocarde. Cette dernière peut être provoquée par une oxygénation insuffisante des cellules des artères coronaires ou par une intoxication inflammatoire des cellules du myocarde.

Une autre cause connue de l’insuffisance cardiaque systolique est la perte de la propriété de dilatation des cavités cardiaques. Cette situation est généralement la conséquence d’une fibrose qui réduit l’élasticité du cœur, d’une hypertrophie du myocarde ou encore d’une dilatation des cavités idiopathiques.

Plus rarement, on distingue des causes pulmonaires telles que les séquelles de tuberculose, les hypertensions artérielles pulmonaires et bien d’autres maladies pulmonaires chroniques. Parmi ces maladies, on peut notamment citer :

  • L’amylose et la symphyse péricardique ;
  • L’hémochromatose et la sarcoïdose ;
  • Les maladies du collagène ;
  • Les maladies neuromusculaires ;
  • La tumeur du cœur ;
  • La myocardiopathie ou la fibroélastose de l’endocarde ;
  • La cardiopathie puerpérale en cas de grossesse.

Ces causes ne sont énumérées qu’à titre indicatif. Selon l’état de santé du patient, elles peuvent être différentes.

Les symptômes caractérisant une insuffisance cardiaque systolique

Les principaux symptômes faisant penser à une insuffisance cardiaque systolique sont la fatigue et les difficultés de respiration. Autant pendant les efforts qu’au repos, le sujet éprouve d’importantes gênes respiratoires, qui semblent s’aggraver pendant la nuit.

Des douleurs peuvent aussi apparaître au niveau du foie cardiaque. Il existe aussi d’autres symptômes parmi lesquels on peut citer :

  • Une douceur du souffle cardiaque ;
  • Le pincement de la tension artérielle ;
  • Une cyanose ;
  • Des œdèmes ;
  • Une accélération du rythme cardiaque (ou tachycardie).

Ici également, les symptômes peuvent être différents d’un sujet à un autre.

Les recommandations concernant l’insuffisance cardiaque (2012)

De nos jours, il existe de nombreux moyens de traitement d’une insuffisance cardiaque systolique. En 2012, ont été établies certaines recommandations dont le suivi est très efficace pour réduire la charge du cœur en cas d’insuffisance cardiaque systolique. Ces recommandations sont essentiellement relatives à l’emploi de certains médicaments pour traiter l’insuffisance cardiaque systolique. Voyons ici la plupart de ces médicaments ainsi que leur mode d’action.

Les bêtabloquants

Ce sont des médicaments qui ont pour principal effet de ralentir le rythme cardiaque puis de diminuer la pression artérielle ainsi que la fréquence des contractions du cœur. Les bêtabloquants peuvent parfois même inverser les lésions cardiaques. Leur action s’explique notamment par le blocage de récepteurs bêta, qui normalement stimulent l’épinéphrine et la noradrénaline.

Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA)

L’angiotensine est l’hormone responsable de la stabilisation de la circulation sanguine. Elle assure un rétrécissement des vaisseaux sanguins quand il le faut. La survenue d’une insuffisance cardiaque systolique perturbe cette régulation de l’angiotensine. C’est justement là que les inhibiteurs de conversion de l’angiotensine (ECA) interviennent. Ils ralentissent ou suppriment même l’action de l’enzyme qui provoque la détente des vaisseaux sanguins. La tension artérielle baisse et le cœur peut à nouveau faire circuler le sang de façon optimale.

Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA)

Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine réagissent presque de la même manière que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. Si un patient présente des allergies à l’un de ces médicaments, l’autre lui est prescrit. Mais, les deux ne doivent pas être utilisés en même temps.

Les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine et de la néprilysine (ARNI)

Les inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine et de la néprilysine ont les effets combinés des antagonistes des récepteurs de l’angiotensine des inhibiteurs de la néprilysine. Selon l’état du patient, cette combinaison peut être plus efficace qu’une application isolée des deux médicaments.

Très couramment, cette association est appliquée lorsqu’on associe le VALSARTAN et le SACUBITRIL. Les effets de ces médicaments sont d’élargir les vaisseaux sanguins et de réduire les excès de liquide dans le corps.

Les diurétiques

Aussi connus sous le nom de « pilule d’eau », les diurétiques servent principalement à réduire les niveaux de liquide dans le corps. Lorsqu’on les prend, on a beaucoup soif et la miction est très fréquente.

Parmi les nombreux avantages des diurétiques, on peut évoquer la facilitation de la respiration et la diminution conséquente des gaz et des ballonnements. Toutefois, les diurétiques ne traitent que les symptômes, mais n’ont aucun effet sur l’évolution de l’insuffisance cardiaque systolique.

Les antagonistes de l’aldostérone

Ils agissent sur le système hormonal pour réguler les situations de stress en cas d’insuffisance cardiaque systolique. Les antagonistes de l’aldostérone sont une catégorie de médicaments couramment utilisée pour traiter l’insuffisance cardiaque systolique. Tout comme les diurétiques, ils rendent la respiration plus facile. Cependant, ils peuvent provoquer une augmentation du taux de potassium. Il est alors recommandé de réduire les aliments contenant du potassium quand on prend ces médicaments.

La digoxine et les inotropes

Il s’agit d’un type de médicament qui induit un ralentissement du rythme cardiaque en accentuant les contractions du cœur. La digoxine est surtout indiquée en cas de fibrillation auriculaire.

Il faut suivre scrupuleusement les prescriptions du médecin pour ne pas s’exposer à des effets secondaires ou à tout type de toxicité.

 

Quant aux inotropes, ils améliorent le pompage du sang par le cœur et maintiennent la tension artérielle à une valeur moyenne. Le traitement à base d’inotropes, se fait sur une courte période. Leur administration se fait par voie intraveineuse.

Les vasodilatateurs

Ils englobent des médicaments cardiaques parmi lesquels on peut citer les nitrates et l’hydralazine. Ces médicaments contribuent à la détente et à la dilatation des vaisseaux sanguins. La conséquence est bien évidemment une baisse de la tension artérielle et un pompage optimal du sang par le cœur.

L’utilisation des vasodilatateurs est généralement associée à des anticoagulants. Cela permet de limiter les risques de coagulation du sang.

Quels examens pour diagnostiquer une insuffisance cardiaque systolique ?

La Fraction d’Éjection (FE) est l’examen de base réalisé pour diagnostiquer une insuffisance cardiaque systolique. Cet examen est réalisé pour la détermination de la quantité de sang qui quitte le ventricule à chaque contraction du cœur. Des examens d’imagerie comme un échocardiogramme peuvent aussi être réalisés pour une confirmation du diagnostic.

La fraction d’éjection est déterminée en pourcentage. Elle est normale si elle est comprise entre 50 et 70 %. C’est en dessous de 40 % qu’on parle d’insuffisance cardiaque systolique.

Il est à noter que le diagnostic peut révéler une autre forme d’insuffisance cardiaque.

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