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Schizophrénie : symptômes, causes, diagnostic et traitements

La schizophrénie est une affection mentale appartenant à la famille des troubles psychotiques. Il s’agit en effet d’une maladie invalidante touchant près de 1 % de la population à l’échelle mondiale. En général, elle se manifeste pour la première fois chez les personnes dont l’intervalle d’âge est compris entre 15 et 20 ans.

Schizophrénie : symptômes

Les manifestions du trouble varient d’une personne à une autre. Ainsi, le tableau clinique de la pathologie présente une pluralité de symptômes classés en trois catégories :

  • Les symptômes positifs ;
  • Les symptômes négatifs ;
  • Les symptômes cognitifs.

Ce trouble psychique constitue un véritable handicap pour le patient qui rencontre des difficultés à s’insérer sur le plan professionnel, familial et social. Au vu de ces faits, le risque de mortalité précoce est doublé voir triplé chez un schizophrène par rapport à une personne ayant toutes ses facultés mentales. De même, le pourcentage de tentative de suicide est également élevé : un individu sur deux essaye au moins une fois d’attenter à sa vie.

Les symptômes positifs

Les symptômes positifs proviennent d’une altération des facultés mentales. On généralement confronté à des hallucinations et des délires.

Les hallucinations

Les hallucinations sont des troubles sensoriels qui se matérialisent par la perception d’objets ou de faits inexistants. La manifestation de ces troubles n’est pas pareille chez tous les schizophrènes. Toutefois, les hallucinations auditives sont les signes les plus fréquents chez les patients.

Les délires

Le délire est un dérèglement psychologique se traduisant par un déphasage total avec l’environnement. Les personnes développant ce symptôme ont souvent des interprétations erronées d’une action et soutiennent avec conviction leurs idées bien qu’elles soient fausses. Du point de vue médical, il existe deux formes de délire : les délires primaires et secondaires.

Les délires primaires sont des pensées qui surgissent de l’imaginaire du patient. Quant au délire secondaire, il s’agit de la déformation d’une expérience passée ayant marqué positivement ou négativement la personne. La distinction entre les deux types de délire réside au niveau de leur compréhension : explications de leurs origines.

Les symptômes négatifs

Les symptômes négatifs sont liés à une diminution des fonctions normales. Dans le cas d’espèce, le patient développe des troubles sur le plan émotionnel et expressif notamment :

  • L’émoussement affectif : manifestation de l’apathie ;
  • L’asociabilité ;
  • L’incapacité d’éprouver du plaisir (l’anhédonie).

Ces manifestations découlent d’un sentiment de désintéressement total de la vie sociale et familiale.

L’émoussement affectif

L’émoussement affectif est la diminution ou l’absence de sentiments émotionnels ou d’expressions face à une situation. Certaines personnes atteintes de schizophrénie développent ces comportements. Elles sont introverties et s’intéressent très peu aux personnes qui les entourent. De plus, elles dégagent une expression physique peu chaleureuse. Il est difficile de savoir lorsqu’elles éprouvent un sentiment de joie ou de tristesse.

L’asociabilité

L’asociabilité est l’inaptitude à vivre en groupe ou en société. Ce comportement est également évocateur dans le cadre d’une schizophrénie. En effet, les personnes vivant en repli sont parfois sujettes à des troubles mentaux.

 L’anhédonie

L’anhédonie désigne une impossibilité à éprouver du plaisir. Autrement dit, la personne présentant ce trouble n’arrive pas à profiter des moments réjouissants. Bien plus, elle peut détourner son centre d’intérêt vers des activités qui dans les normes ne cadrent pas avec ces habitudes ou loisirs. Cette manifestation est aussi associée à la schizophrénie.

Les symptômes cognitifs

Les symptômes cognitifs sont relatifs à une désorganisation de la pensée accompagnée de troubles au niveau de la mémoire et du raisonnement. Les personnes présentant ces symptômes sont à un stade avancé de la pathologie. La plupart du temps, elles développent des difficultés de concentration ou de mémorisation.

Ces personnes ont besoin d’assistance dans le cadre d’une procédure administrative complexe, d’une prise de décision importante, etc. En sommes, l’interaction avec leur entourage est un défi compliqué à relever.

Schizophrénie : causes

La cause réelle de la schizophrénie n’est pas encore connue. Cependant, certains spécialistes émettent une hypothèse sur d’éventuelles perturbations pendant la croissance et la maturation du cerveau. Ce défaut, provoqué en partie par une fragilité génétique, pourrait remonter à la phase de la gestation du fœtus.

Compte tenu de la vulnérabilité du cerveau, les facteurs environnementaux tels que le stress peuvent déclencher les symptômes chez l’adolescent à partir de 15 ans. Les personnes susceptibles de développer la schizophrénie ont les antécédents suivants :

  • Prédisposition des gènes ;
  • Défaillance au niveau du cerveau ;
  • Consommation du chanvre dès l’adolescence.

L’exploration d’une pathologie héréditaire est pour l’instant écartée.

Schizophrénie : diagnostic

Le diagnostic de la schizophrénie est normalement établi à partir des antécédents du patient et des symptômes apparents. Dans le but d’écarter d’autres pistes, le spécialiste peut prescrire également des examens sanguins ou d’imagerie.

Pour poser un diagnostic fiable dans le cadre d’une schizophrénie, certains éléments essentiels sont pris en compte : détection d’au moins deux symptômes (positif ou négatif) d’une durée minimum de 6 mois représentant un véritable handicap pour le patient sur le plan professionnel, scolaire ou social.

En outre, le spécialiste échange avec les membres de la famille afin de collecter toutes les informations essentielles qui pourraient le situer précisément sur la période à laquelle le trouble aurait commencé. Concernant les examens de laboratoire, le médecin joue la carte de l’assurance pour ne négliger aucun paramètre. Les symptômes peuvent révéler a contrario d’autres affections liées à des dysfonctionnements neurologiques ou hormonaux.

Bien plus, ces signes peuvent également être la résultante de l’ingurgitation de substances intolérées par l’organisme. De ce fait, des radiologies du cerveau telles qu’une imagerie par résonance magnétique (IRM) ou une tomodensitométrie (TDM) sont réalisées pour écarter tout soupçon d’une tumeur.

Schizophrénie : traitement

Schizophrénie

Le traitement de la schizophrénie repose sur les points ci-après :

  • Des médicaments antipsychotiques ;
  • Des Séances de psychothérapie ;
  • Une Rééducation du patient à la vie sociale et assistance à domicile ;

Chaque traitement à un rôle précis :

  • La disparition progressive des symptômes psychotiques ;
  • La régulation des crises récurrentes et prévention de l’altération des fonctions ;
  • L’accompagnement du patient jusqu’à la récupération de ses facultés mentales.

Le dépistage précoce et la prise en charge rapide de la schizophrénie augmentent considérablement les chances de rétablissement total du patient. En plus des différents traitements, l’environnement familial doit également lui être favorable. D’où l’institution d’un programme de formation des familles sur les manifestations et le processus de guérison des schizophrènes.

Les médicaments antipsychotiques (neuroleptiques)

Au fil des années, les médicaments antipsychotiques ont prouvé leurs efficacités dans la réduction ou la disparition des symptômes comme les hallucinations, la désorganisation de la pensée et les délires des jeunes patients. Lorsqu’il y a amélioration de l’état général de la personne, le spécialiste réduit la dose d’administration des médicaments.

Il faut noter que la prise des antipsychotiques peut induire des effets indésirables importants notamment des raideurs musculaires, un état de somnolence constant, une prise de poids, des tremblements, une dyskinésie tardive, etc. Encore appelés médicaments neuroleptiques, les antipsychotiques agissent uniquement sur les symptômes positifs excepté le SOLIAN dont les principes dopaminergiques sont actifs sur les symptômes négatifs.

Pouvant exercer à la fois sur les manifestations positives et négatives de la schizophrénie, les antipsychotiques atypiques (de deuxième génération) sont de plus en plus utilisés. Ils présentent moins d’efficacité que les neuroleptiques conventionnels, mais sont plus tolérants. En effet, les patients ne sont plus sujets à des effets secondaires tels que des tremblements, une dyskinésie tardive, des raideurs musculaires.

La rééducation du patient à la vie sociale et assistance à domicile

Le programme de réhabilitation sociale des personnes atteintes de schizophrénies consiste à leur enseigner à nouveau les règles essentielles de conduite en société. En récupérant toutes ou une partie de ces aptitudes, le patient retrouve un équilibre émotionnel qui lui permet d’avoir une vie sociale rangée et épanouie. Il peut donc regagner au fur et à mesure son autonomie.

Le service d’accompagnement en dehors du cadre hospitalier vise à continuer un suivi régulier du patient. Un logement supervisé ou une maison de groupe est mis à sa disposition, ainsi qu’un professionnel de la santé. Celui-ci doit veiller à la prise régulière des médicaments du patient et l’aider dans la gestion de ses finances.

Si le patient rechute sévèrement ou s’il représente un danger pour lui et son entourage, une hospitalisation s’impose. Cette alternative est temporaire et nécessite le déploiement d’un effort supplémentaire du côté du patient comme des membres de sa famille.

Les séances de psychothérapie

Une séance de psychothérapie n’a aucun effet sur les manifestations de la schizophrénie. Toutefois, elle permet d’instaurer une relation de confiance entre le patient, les proches et le médecin. Le spécialiste aborde tous les aspects du trouble, des causes jusqu’au traitement. Grâce à ces échanges, le schizophrène appréhende mieux sa maladie : il suit à la ligne les indications du médecin et contrôle mieux les facteurs externes susceptibles d’altérer davantage son état de santé.

Toutes les personnes ayant en charge un schizophrène peuvent bénéficier d’une formation en « psychoéducation ». Ce programme met en exergue toutes les notions relatives au trouble et les habitudes à adopter en cas de crise. Aussi, les gestes pour prévenir une rechute sont enseignés. C’est tout un mécanisme visant sensibiliser au maximum les personnes atteintes de schizophrénies et leurs proches afin lutter efficacement contre cette affection mentale.

 

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