Grossesse

Antalgiques et grossesse : possibilités, interdictions, risques 

La grossesse est généralement l’une des étapes les plus heureuses par lesquelles passe une famille. Cela s’explique par le fait que les proches ainsi que la future mère s’apprêtent à recevoir une nouvelle vie. Au-delà de toute cette euphorie, il s’agit quand même d’une période assez délicate.

En pratique, la santé de la mère et du bébé sont constamment mises à rude épreuve et la moindre mauvaise décision, cela peut entraîner des conséquences graves et parfois irréversibles. Le cas dans lequel il est surtout recommandé de faire attention est la prise de médicaments. S’il en existe une multitude, tous ne sont pas sans dangers pour la femme enceinte. Certains, comme les antalgiques, présentent même un risque réel. Face à cela, il convient de se renseigner et de prendre les bonnes dispositions les concernant.

Antalgique : présentation

Le terme antalgique désigne l’action qui consiste à réduire plus ou moins la douleur. Les produits utilisés dans ce sens ou pour obtenir une réponse relativement analgésique sont alors regroupés sous cette appellation. Plus simplement, un antalgique est un médicament, buvable ou non, qui permet de soulager un tant soit peu la douleur d’un patient.

Généralement mis en vente libre, ces médicaments peuvent être soumis à l’avis d’un médecin. Cela dépend principalement du niveau d’action ou du palier auquel est rattaché le médicament. Il faut savoir que le mode d’administration des antalgiques n’est pas unique. En fonction du médicament choisi, il est possible de prendre un antalgique :

  • par voie orale ;
  • par injection ;
  • par application cutanée ;
  • ou encore par voie rectale.

Il faut savoir que si certains antalgiques sont accessibles à tous, d’autres ont une utilisation beaucoup plus contrôlée. Dans le cas des femmes enceintes, les précautions à prendre se situent tant dans le choix des médicaments que dans le suivi de l’administration.

Antalgiques : ceux qui sont envisageables durant la grossesse

Étant donné que la grossesse est une période sensible aussi bien pour le bébé en devenir que pour la future mère, il faut faire attention. Même la prise de médicament doit être surveillée afin qu’aucune substance potentiellement dangereuse pour l’un ou l’autre soit ingérée. De fait, même dans le traitement de certaines douleurs, tous les antalgiques ne sont pas indiqués. Cependant, certains sont envisageables dans une certaine mesure.

Antalgiques non opiacés

Les antalgiques sont classés en plusieurs catégories ou paliers suivant les niveaux d’intensité de la douleur ressentie. Ceux qui sont dits non opiacés ou morphiniques sont au premier palier. Ils s’avèrent donc particulièrement efficaces pour les douleurs légères et modérées. Le plus indiqué d’entre eux durant la grossesse reste le paracétamol. Il est, a priori, sans danger, quel que soit le terme. La durée du traitement doit tout de même être aussi courte que possible.

En dehors de ce médicament, il y a également l’aspirine qui fait partie de cette catégorie. Elle reste peu recommandée au-delà des cinq premiers mois de la grossesse. Avant, il est possible d’en prendre de façon ponctuelle uniquement. Les prises répétitives et régulières sont à prohiber absolument. Il en est de même pour les AINS (Anti-inflammatoires non stéroïdiens).

Antalgiques opioïdes faibles

Les antalgiques opioïdes faibles représentent le second palier des différentes classes de ce type de produit. Ils interviennent lorsque le paracétamol s’avère inefficace et ont généralement pour principes actifs :

  • la codéine ;
  • la caféine ;
  • le tramadol ;
  • ou encore le nefopam.

Les médicaments à base de codéine et de tramadol, eux, sont envisageables, quel que soit le terme de la grossesse. Il est tout de même important de souligner que leur prise doit être très ponctuelle, voire occasionnelle. En ce qui concerne les autres types d’antalgiques, il est préférable de s’abstenir même si les risques ne sont pas systématiquement avérés.

Antalgiques opioïdes mixtes

Encore appelés antalgiques forts, ils sont prescrits pour les douleurs intenses et persistantes qui résistent aux autres médicaments. Il s’agit notamment de :

  • la buprénorphine ;
  • le fentanyl ;
  • l’hydromorphone ;
  • la morphine ;
  • l’oxycodone ;
  • et la péthidine.

De tous, la morphine est celle qui est recommandée en cas de stricte nécessité durant la grossesse. Il est possible d’en prendre, quel que soit le nombre de semaines d’aménorrhée.

Les corticoïdes

Antalgiques et grossesse

Les corticoïdes sont avant tout des hormones sécrétées par l’organisme. Elles sont en mesure de lutter contre les douleurs, car elles ont des effets anti-inflammatoires. Il est possible d’augmenter leur taux dans le corps par voie orale ou locale. Dans le premier cas, ils ont une concentration plasmique faible ; ce qui limite grandement les effets secondaires. De fait, ils sont conseillés, quelle que soit la posologie. Le terme de la grossesse également n’est pas pris en compte.

Il faut préciser que connaître les antalgiques qu’il est possible de prendre durant la grossesse ne justifie pas l’automédication. Vous devez absolument l’éviter et ne prendre que des médicaments validés par votre médecin.

Antalgiques : ceux qui sont interdits durant la grossesse

Au cours de la grossesse, tous les médicaments pris par la future mère peuvent affecter le développement de l’enfant. Dans certains cas, ils peuvent même conduire à une interruption de la grossesse ou mettre la vie de l’un ou l’autre en danger. Ce sont les principales raisons qui justifient l’interdiction formelle de certains médicaments au cours de cette période.

Concernant les analgésiques, le principe est simple : toute utilisation doit être soumise à l’approbation du médecin traitant. Néanmoins, il est possible d’identifier les produits qu’il ne faut surtout pas utiliser.

L’interdiction prend en compte principalement les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Qu’ils soient sous forme de comprimés, de pommade ou injectable, ils ne doivent en aucun cas entrer dans le traitement d’une femme enceinte. S’il peut arriver qu’au cours du premier trimestre, certains soient prescrits dans une certaine mesure, à la fin du sixième mois, l’utilisation doit être supprimée.

Dans la catégorie de ces produits, il est possible de trouver des noms tels que l’ibuprofène et le kétoprofène. Un autre type de médicaments à éviter absolument est l’aspirine. Qu’elle soit sous forme pure ou dans d’autres produits, cette substance ne doit pas intervenir dans le traitement de la douleur chez la femme enceinte.

Une dernière catégorie d’antalgiques à ne pas utiliser est celle qui porte une vignette d’interdiction ou de danger. Elle est souvent apposée sur le contenant du médicament et indique clairement le caractère dangereux pour la mère et l’enfant. Prendre cette précaution permet de préserver tant la mère que l’enfant, car ces produits présentent des risques avérés.

Antalgique et grossesse : les risques

Au cours de la grossesse et jusqu’à la délivrance, la mère et l’enfant sont considérés comme particulièrement fragiles. En effet, tout ce qui entre dans leur quotidien comporte des risques sur l’un ou l’autre. Ces derniers peuvent être assez légers comme particulièrement graves, voire irréversibles.

Concernant les antalgiques, les risques sont assez grands. Il est possible de les catégoriser selon qu’ils soient pour la mère ou pour l’enfant.

Quels risques pour l’enfant ?

Au cours de la grossesse, l’enfant à naître est particulièrement sensible à ce qui l’entoure. À cause du cordon ombilical, il reçoit presque systématiquement tout ce que sa mère consomme, que cela soit en bien ou en mal. Cela s’explique par le fait qu’il n’y a aucun mécanisme qui permette de traiter et de trier les éléments qui arrivent.

Lorsque la mère prend des médicaments, ceux-ci passent dans l’organisme de l’enfant. Cela est pareil pour les antalgiques. Ils peuvent alors avoir des effets vraiment néfastes sur l’enfant, tant pour son développement que pour sa survie. Au nombre des risques encourus par le fœtus, il est possible de citer :

  • le déficit de développement ;
  • les malformations cardiaques ;
  • les troubles de l’attention ;
  • les troubles de l’hyperactivité ;
  • les troubles du langage ;
  • ou encore des troubles autistiques.

Il ne s’agit là que d’une partie des syndromes qu’un enfant, indépendamment de son sexe, peut développer. Si l’enfant à naître est un garçon, la consommation d’un antalgique peut affecter sa santé reproductive future. D’abord, les médicaments pourraient entraîner la mauvaise descente des testicules dans les bourses. Ensuite, les chances sont fortes pour qu’il développe des spermatozoïdes de mauvaise qualité ou encore en faible quantité. Pour finir, il est possible que l’enfant développe des troubles rénaux.

Quels risques pour la mère ?

Si l’enfant est fortement exposé lors de la prise d’antalgiques, il en est de même pour la future mère. En temps normal, seule une prise exagérée peut être un facteur de risque. Cependant, la grossesse fragilise énormément la femme, ce qui la rend vulnérable. Le principal risque qui est lié à la prise d’un antalgique est celui d’une fausse couche. Cela s’explique par le fait que le médicament pourrait fragiliser la mère est l’enfant au point où ce dernier ne puisse tenir les 9 mois. Cela justifie pleinement le fait que dès le début de la grossesse, la prise des médicaments de types antalgiques soit entièrement proscrite.

Antalgique et grossesse : la méthode de prise envisageable

Antalgiques et grossesse

Bien qu’il soit interdit à la femme enceinte d’utiliser des antalgiques, il est difficile de nier leur efficacité. En effet, ces médicaments sont les seuls recours relativement sûrs aux douleurs et à la fièvre. Or, la femme enceinte est constamment soumise à ce type de manifestation. À titre illustratif, les douleurs lombaires sont courantes et peuvent rendre la grossesse particulièrement insupportable.

Dans ces cas, la prescription d’un antalgique devient presque nécessaire. Il revient toutefois au médecin seul d’en juger et de prendre les bonnes dispositions.

En pratique, il est possible de se voir prescrire un antidouleur à un moment de la grossesse. Cependant, il faudra miser sur une prescription du strict nécessaire et pendant une période précise. De même, il ne faudra pas dépasser la dose prescrite au moment de l’administration. Cela permettra de réduire considérablement les risques sur la mère et l’enfant.

 

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