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Les dilatations de bronches : symptômes, causes et complications

La dilatation des bronches est une affection respiratoire qui peut toucher un enfant tout comme un adulte. Cependant, il s’agit d’un mal dont l’ampleur est méconnue et encore sous-évaluée. De nombreux signes d’appel de la dilatation des bronches s’apparentent à ceux d’autres pathologies respiratoires. Ainsi, pour un diagnostic fiable et un suivi adapté, les experts recommandent d’effectuer des examens médicaux bien spécifiques.  Quels sont les symptômes, causes et complications d’une telle maladie ? Quels sont les examens diagnostiques utilisés ? Existe-t-il des traitements pour la guérir ?

Les dilatations de bronches : description

La dilatation des bronches ou bronchectasie est une pathologie des voies respiratoires. Elle est chronique et peut survenir à tout âge. En outre, c’est une affection caractérisée par une augmentation du volume du calibre des bronches.

En effet, ces dernières sont des organes creux et constituent les voies aériennes par lesquelles l’air transite pour arriver aux poumons. L’inflammation des bronches a pour effet immédiat leur dilatation, plus l’inflammation des bronches est répétitive, plus la dilatation devient chronique et irréversible.

Par ailleurs, il existe deux formes de dilatation des bronches (DDB) :

  • Les dilatations des bronches diffuses,
  • Les dilatations des bronches localisées.

Les DDB diffuses affectent plusieurs compartiments des deux poumons alors que les DDB localisées s’attaquent à une ou deux zones d’un seul poumon. Une fois que les bronches sont dilatées, les cils vibratiles fonctionnent moins. Cela empêche l’élimination des mucus et des sécrétions en général des bronches. En réalité, les cils vibratiles sont semblables à de petits poils, leur présence et leur bon fonctionnement débarrassent les bronches de leurs impuretés.

Les dilatations de bronches : symptômes

Les symptômes de la dilatation des bronches diffèrent d’une victime à l’autre. Cependant, cette maladie respiratoire commence tout doucement puis devient plus grave avec le temps.

Généralement, une dilatation des bronches se manifeste par plusieurs signes. Ceux-ci comprennent :

  • Une toux grasse constante,
  • Une expectoration de graillon ou de crachat,
  • Un étouffement,
  • Des infections répétitives au niveau des poumons et des bronches.

Ces symptômes peuvent s’aggraver, et alors dans ce cas on parle d’exacerbation. Cette dernière s’exprime par une hausse de l’expectoration, une quantité surabondante de crachats avec des traces de sang. Une fièvre récurrente,  des sensations de fatigue et un manque d’appétit sont aussi des signes de l’aggravation du DDB. La victime peut également perdre du poids ou avoir un hippocratisme digital (une formation anormale des ongles qui ont une forme arrondie).

Les dilatations des bronches : causes

En parlant des causes probables d’une dilatation des bronches, celles-ci peuvent s’avérer nombreuses. En effet, les facteurs déclenchant cette affection bronchique ne sont pas typiques, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un adulte. Une dilatation des bronches se développe suite à l’existence d’autres maladies comme :

  • Les maladies respiratoires ;
  • Les maladies génétiques ;
  • Les infections ;
  • Les maladies auto-immunes.

Les maladies respiratoires

Elles recensent l’ensemble des pathologies qui affectent les voies aériennes et empêchent la circulation normale de l’air dans les poumons. Dans le cas d’une dilatation des bronches, ces affections sont la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), l’asthme et l’aspergillose broncho-pulmonaire allergique (ASPA).

Les maladies génétiques

Ce sont des affections qui résultent d’une formation anormale des gènes ou des chromosomes. La mucoviscidose, les déficits immunitaires et les dyskinésies ciliaires primitives (DCP) peuvent favoriser l’apparition d’une dilatation des bronches.

Les infections

L’organisme est infecté lorsqu’un micro-organisme (bactérie ou virus) pénètre le corps et se multiplie. Cet agent pathogène en question n’est pas visible à l’œil nu. Les infections susceptibles d’affaiblir le corps et de permettre le développement d’une DDB sont le plus souvent des bronchopneumopathies aiguës chez l’enfant (bronchiolite). Néanmoins, on peut aussi noter les infections contagieuses comme la coqueluche, la tuberculose, le VIH et la rougeole.

Les maladies auto-immunes

Il s’agit en réalité des maladies qui poussent le système immunitaire à s’attaquer à lui-même. Elles peuvent toucher un ou plusieurs organes à la fois (polyarthrite rhumatoïde, lupus, syndrome de Sjögren).

Un organisme qui a déjà souffert de ce type de pathologie peut très vite être le sujet d’une bronchectasie si les conditions lui sont favorables.

On note aussi que les pathologies qui engendrent des inflammations au niveau des intestins peuvent être à la base d’une DDB.  Par ailleurs, lorsque la cause de la dilatation n’est pas détectée, il s’agit alors d’une bronchectasie idiopathique.

 Les dilatations de bronches : examens médicaux à faire (imagerie)

On identifier le plus souvent la bronchectasie après des examens et tests médicaux. Généralement, le médecin demande à ce que le patient effectue une série d’examens, notamment d’imagerie. Cela permet de confirmer ou d’infirmer ses doutes sur l’existence de cette pathologie.

En effet, les symptômes d’une dilatation des bronches au premier regard sont, comme évoqués, semblables à d’autres affections respiratoires ou bronchiques. C’est la raison pour laquelle seuls des examens issus des moyens d’imageries médicales peuvent certifier les doutes du médecin en charge du patient.

Ainsi, les résultats obtenus lui permettent de se prononcer et d’indiquer le traitement à suivre. Les examens les plus recommandés en fonction des cas sont la radiographie du thorax, le scanner thoracique, l’IRM et le diagnostic étiologique.

La radiographie du thorax

La radiographie thoracique présente la structure osseuse du thorax, mais aussi les organes internes comme le cœur et les poumons. Une radio du thorax permet également de dévoiler les vaisseaux sanguins et les os qui se trouvent dans cette partie du corps humain.

C’est une technique qui nécessite la projection des rayons X dans l’ensemble du corps pour avoir des images sur une plaque de capture numérique.

Le volume de radiation qui pénètre le corps dépend de chaque partie de celui-ci. En réalité, les os sont les organes qui absorbent le plus de rayons X et ils sont en blanc sur la plaque. Par contre, le cœur imbibe moins de radiation et se présente sur la radiographie dans une couleur qui tend vers le gris.

L’air contenu dans les poumons fait que ces derniers sont en noir. Les images obtenues grâce à la radiographie du thorax permettent de repérer les anomalies qui sont logées dans cette région. Elles aident aussi à détecter les maladies respiratoires comme la DDB.

Il est tout à fait possible qu’après une radiographie thoracique, le médecin ait encore besoin de plus de précisions sur les anomalies détectées. D’où la nécessité de faire encore d’autres examens d’imageries.

Le scanner thoracique

Le scanner du thorax est l’examen le plus indiqué pour confirmer le jugement du médecin et avoir un aperçu de l’évolution de la pathologie. Tout comme la radiographie, le scanner fonctionne aussi avec la projection des rayons X.

C’est un test qui ne prend en effet que quelques secondes, pourtant des centaines d’images en coupes de 1 millimètre peuvent être prises. Cette clarté des résultats favorise une analyse bien détaillée.

Par ailleurs, le scanner est un examen simple, ultra rapide et surtout n’altère pas l’organisme. Les résultats d’un tel examen sont accessibles quelques instants après celui-ci. Cependant, la radiographie a besoin de les analyser dans leur entièreté, pour ensuite être capable de les expliquer.

Il est assez répandu que pour faire un scanner thoracique, il faut être à jeun. En réalité, cela n’est pas nécessaire à moins que le médecin traitant l’exige. Toutefois, il est recommandé de prendre un plat léger si le scanner doit être réalisé avec injection.

Il s’agit d’une précaution pour éviter que le patient ait la nausée ou des envies de vomir. Après l’examen, ce dernier doit boire beaucoup d’eau (environ 1,5 l d’eau) pour anéantir les effets du produit qui a servi pour l’injection.

Si le scanner est l’examen de référence pour la bronchectasie c’est parce qu’il permet d’estimer l’ampleur et la gravité de la pathologie dans l’organisme.  Sa précision et la netteté de ses coupes sont les meilleurs outils sur lesquels les médecins se basent pour définir un traitement.

L’IRM

Un examen d’IRM ou d’imagerie par résonance magnétique est une radiologie qui se sert d’un équipement émetteur d’ondes électromagnétiques. L’IRM est indolore c’est-à-dire que cet examen ne provoque ni douleurs ni altérations dans le corps.

À l’issue d’un examen d’IRM, les résultats permettent d’obtenir des images des parties concernées du corps en deux voire trois dimensions. Les experts le recommandent si le cas nécessite que l’on visualise les tissus mous de la victime.

Il s’agit notamment du cerveau, des muscles et bien d’autres. De plus, on recommande aux patients qui ne voudraient pas s’exposer aux rayons X de procéder à l’IRM.

Le diagnostic étiologique et la bronchoscopie

Les dilatations de bronches

Le diagnostic ou bilan étiologique consiste à détecter la cause de la dilatation des bronches. Autrement dit, c’est un bilan qui permet de définir la cause réelle de la pathologie qu’elle soit génétique ou non.

Pour effectuer un diagnostic étiologique, le médecin peut procéder à un interrogatoire afin de relever les faits qui pourraient être à l’origine de la bronchiectasie.

Quant à la bronchoscopie, le médecin la prescrit pour identifier la cause de la dilatation des bronches ou pour vérifier la présence d’un agent infectieux. C’est ce qu’on appelle le lavage bronchoalvéolaire. Néanmoins, à la place d’une bronchoscopie, un test bactériologique des crachats peut être effectué.

Autres examens complémentaires

La dilatation des bronches est une maladie chronique. Pour pouvoir la diagnostiquer et attester de la fiabilité des résultats, d’autres examens complémentaires peuvent être nécessaires. En effet, le spécialiste, malgré les séries d’examens déjà subies par la victime, peut demander à ce qu’il lui fasse faire des épreuves fonctionnelles respiratoires ou EFR.

Celles-ci permettent d’apprécier les répercussions de la dilatation des bronches sur sa fonction respiratoire. Il n’est pas rare qu’un pneumologue demande à avoir une analyse de sang afin de vérifier les causes génétiques ou un test de la sueur ainsi qu’une biopsie des cils.

Les dilatations de bronches : complications

Pour qu’une dilatation des bronches se complique et atteigne des degrés qui engagent l’espérance de vie du patient, cela dépend de plusieurs facteurs. Par exemple, il peut s’agir en partie de la lenteur de la prise en charge. Aussi, le traitement ainsi que le niveau d’évolution de la pathologie jouent un rôle important. Les complications qui apparaissent le plus souvent sont :

  • Surinfection des voies aériennes ;
  • Pneumonie ;
  • Saignements bronchiques (hémorragie) ;
  • Infection pulmonaire (une sécrétion excessive du mucus dans le creux des bronches obstrue les voies respiratoires et les infecte) ;
  • Hémoptysies (expectorations de sang).

On peut par ailleurs observer et détecter une insuffisance respiratoire continue.

Les dilatations de bronches : les traitements

La prise en charge ou le traitement de la bronchectasie commence dès l’instant où la cause est identifiée. Lorsqu’elle est symptomatique, l’utilisation des médicaments (antibiotiques, les bronchodilatateurs et corticoïdes) est la méthode la plus récurrente. Cependant, ce n’est pas le seul moyen pour traiter un cas de bronchectasie.

Les médicaments

Les antibiotiques qui servent à traiter les dilatations des bronches sont de plusieurs ordres. En effet, des antibiotiques sont administrés par voie orale ou par injection pendant les crises (exacerbation) de la pathologie.

De même en nébulisation comme l’aérosol, ces médicaments permettent l’ouverture des voies respiratoires et limitent le risque que les poumons s’enflamment.

En outre, il existe des antibiotiques dont la prise s’effectue par voie orale, et cela de façon continue. Cette administration permet en effet de prévenir les infections liées aux poumons et surtout de réduire l’inflammation des bronches.

Par ailleurs, les bronchodilatateurs et/ou les corticoïdes sont prescrits dans le cadre d’une dilatation des bronches si le patient a de l’asthme en plus de cette pathologie.

La kinésithérapie respiratoire

La pratique de la kinésithérapie respiratoire permet de décongestionner les voies aériennes en expulsant le mucus qui s’est formé dans les bronches. Pour y arriver, les praticiens recommandent des exercices et techniques pour évacuer les mucus des bronches.

L’oxygénothérapie

C’est un traitement qui intervient en cas d’insuffisance respiratoire continue et grave associée à la bronchectasie. Il s’agit d’une cure à court terme (hospitalisation du patient) ou à long terme si les poumons ne sont plus en mesure de percevoir assez d’oxygène.

L’oxygénothérapie peut servir si le patient s’apprête à faire un voyage en avion. Il est même recommandé de prendre l’avis de son médecin traitant avant d’effectuer un voyage en avion.

L’embolisation des vaisseaux sanguins

L’embolisation permet d’injecter une substance à l’aide d’un cathéter dans le vaisseau qui cause l’hémorragie. C’est une technique que le praticien applique quand le patient a une toux sanglante et qu’il ne veut pas recourir à de la chirurgie.

La chirurgie

On pense à la chirurgie dans le cas d’une dilatation des bronches lorsqu’il s’agit d’une DDB localisée. Il en est de même lorsque les traitements médicamenteux n’ont pas réussi à soulager le mal.  Seulement 5 % à 15 % des cas de DDB de forme localisée nécessitent une intervention chirurgicale.

 

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