Bien-être

AMYLASÉMIE : Indications, déroulement, interprétation et conduite à tenir

Dans l’organisme humain, il existe une enzyme qui permet de digérer l’amidon : l’amylase. Celle-ci est secrétée par les glandes salivaires ainsi que le pancréas. D’ordinaire, sa présence dans le sang est de faible quantité et indique la bonne santé des organes qui le produisent. De la même manière, lorsqu’elle se révèle d’une concentration anormale, une affection du pancréas ou des glandes salivaires peut être suspectée.

Ainsi, la mesure de l’amylasémie ou du taux d’amylase dans le sang est un dosage recommandé afin de faciliter l’établissement de divers diagnostics. Lesquels ? Comment se déroule et s’interprète concrètement ce type de dosage ? Quelle conduite tenir pour réaliser un diagnostic correct ? On vous dit tout ce qu’il faut savoir à ce propos.

Amylasémie : Indications

Le dosage de l’amylase dans le sang est prescrit par le médecin dans deux contextes spécifiques :

  • La vérification de l’existence d’une affection du pancréas
  • La vérification de l’existence d’une affection des glandes salivaires (plus rare)

En effet, la production de l’amylase dans l’organisme est assurée aussi bien par le pancréas que les grandes salivaires. Ainsi, des valeurs anormales de l’enzyme dans le sang analysé peuvent indiquer l’atteinte de l’un ou l’autre des organes producteurs. Il faut cependant dire que les conclusions n’ont réellement lieu d’être cas d’amylasémie élevée. Dans les cas où le taux est anormalement bas, les pathologies concernées pourront se détecter plus aisément par d’autres procédés.

Amylasémie : déroulement de la mesure

La mesure de l’amylasémie peut s’effectuer dans le sang ou encore dans l’urine. Lorsqu’il s’agit d’un dosage sanguin, le personnel médical en charge de l’examen s’occupera aussi d’effectuer le prélèvement veineux. Le plus souvent, l’opération se réalise au niveau du pli du coude. Évidemment, certaines contre-indications existent afin de permettre la fiabilité du test.

Ainsi le médecin peut vous conseiller :

  • D’éviter de prendre l’alcool avant l’examen
  • De cesser la prise de certains médicaments ou de modifier leur posologie selon qu’elle peut influer sur les résultats de l’analyse.

En ce qui concerne l’analyse par les urines, la pratique s’effectue souvent les matins. Le patient urine tout simplement dans un récipient prévu pour l’occasion qu’il fournira ensuite au personnel médical.

Amylasémie : interprétation

AMYLASÉMIE

La valeur normale de l’amylasémie se situe entre 10 et 45 UI/I (unités internationales par litre). Pour un dosage par les urines le taux d’amylase sera d’ordinaire entre 10 et 150 UI/l. Dès que des variations anormales sont constatées, certaines interprétations devront s’en suivre. Ainsi, selon le contexte clinique, en cas d’augmentation des valeurs de l’amylasémie, le médecin conclut à :

  • Une atteinte du pancréas
  • Des formes particulières de douleurs abdominales
  • Une macroamylasémie (présence de macroamylase dans le sang)
  • Une affection des glandes salivaires, etc.

Amylasémie : atteinte du pancréas

Il peut s’agir de pancréatite, de cancer du pancréas ou encore de kystes du pancréas. La pancréatite correspond à l’inflammation du pancréas. Elle se caractérise par une violente douleur sous le sternum similaire à des coups de couteau. Cette douleur survient brutalement et peut s’étendre à la région dorsale. La pancréatite peut être chronique (récidivante) ; le traitement dépendra de la cause identifiée.

Le cancer du pancréas se développe très rapidement. Il est généralement détecté tardivement, la mesure de l’amylasémie n’étant pas souvent pratiquée dans l’intention de confirmer un tel diagnostic. Cette forme d’atteinte du pancréas n’affiche pas de symptôme avant de s’aggraver. Heureusement, il existe des possibilités même minimes de rémission complète après traitement.

En ce qui concerne les kystes du pancréas, elles sont rares. La mesure de l’amylasémie permet de le diagnostiquer le plus souvent chez les patients âgés (à partir de 60 ans). Ce sont des lésions multiloculaires (agglomération de plusieurs kystes) bénignes et sans risques de malignité. La prise en charge est totale et efficace.

Amylasémie : formes particulières de douleurs abdominales

Ces douleurs abdominales sont généralement causées par un ulcère perforé, une inflammation de la vésicule biliaire (cholécystite), etc. L’ulcère perforé est une complication de l’ulcère gastro-duodénal et représente une urgence chirurgicale ; la douleur étant insupportable chez le patient.

L’inflammation de la vésicule biliaire aussi se manifeste par de violentes douleurs dans l’abdomen survenant par crise. Ces douleurs peuvent irradier jusqu’au niveau de l’épaule droite. Elles s’accompagnent de nausées et d’accès de sueur. La prise en charge concernera le soulagement des symptômes notamment par des antalgiques.

Amylasémie : macroamylasémie

Il s’agit de la présence dans le sang d’assemblage anormal de l’amylase à d’autres protéines. Cet assemblage étant grand, il est lentement filtré par les reins. Le problème est généralement associé à d’autres pathologies plus urgentes à traiter. La mesure de l’amylasémie permet dans ce cas de distinguer la macroamylasémie de la pancréatite aiguë.

Amylasémie : affection des glandes salivaires

On peut citer les oreillons, les tumeurs de glandes salivaires, l’alcoolisme chronique, etc. Les oreillons sont une infection virale qui affecte les glandes parotides, les glandes salivaires sous et devant les oreilles. Elles se propagent par la salive infectée, mais sont d’ordinaires prévenus par un vaccin. Pour les personnes non vaccinées, le traitement médical est possible même si les symptômes partent seuls sur un certain temps.

Concernant les tumeurs de glandes salivaires, elles sont très rares et très dangereuses. Il s’agit de tumeurs cancéreuses qui peuvent envahir les tissus voisins et les détruire. Une évolution par métastase est aussi suspectée. Les symptômes révélateurs de la maladie sont la présence d’une masse à l’intérieur de la bouche, des difficultés à avaler, des picotements, un engourdissement du visage, etc. La radiothérapie et la chirurgie sont les options proposées aux patients, et dans de rares cas, la chimiothérapie.

Enfin, l’alcoolisme chronique est dû à la consommation excessive et persistance d’alcool. La mesure de l’amylasémie permet dans ce cas de vérifier l’état du pancréas pouvant être endommagé par la pratique. Cette maladie peut aisément engager le pronostic vital du patient, car, rappelons-le, le foie est l’organe le plus visé dans ces cas. Le sevrage est possible à l’aide de médicaments ainsi que de l’accompagnement de l’entourage.

Par ailleurs, le taux d’amylase dans le sang n’est pas forcément anormalement élevé. Il peut être très bas et induire d’autres pathologies

Amylasémie : interprétation de valeurs anormalement faibles.

Lorsque le taux d’amylase est plus bas que la normale, le médecin peut en déduire :

  • Une hypertriglycéridémie
  • Des lésions pancréatiques
  • Une prééclampsie (cas de grossesse)
  • Une maladie du rein

Amylasémie : hypertriglycéridémie

Un taux de triglycérides très élevé dans l’organisme peut avoir des conséquences graves sur la santé. Généralement, cet excès de lipides est détecté par un bilan lipidique. La mesure de l’amylasémie permet de suspecter le mal dans sa phase majeure (taux de triglycérides supérieur à 5 g/L). Ici, le pancréas est déjà menacé par l’inflammation ce qui impose une prise en charge urgente et adéquate.

Amylasémie : lésions pancréatiques

Une lésion pancréatique se manifeste essentiellement par des douleurs abdominales. La mesure de l’amylasémie révélant des valeurs plus faibles que la normale permet de diagnostiquer la maladie. Ici, des examens complémentaires (échographie, scanographie) seront requis pour mieux observer la lésion et déterminer l’approche de traitement convenable.

Amylasémie : grossesse (prééclampsie)

La prééclampsie est une complication potentiellement dangereuse pendant la grossesse. Elle se caractérise par une hypertension artérielle pouvant aboutir à un accouchement prématuré, voire à la mort du bébé. La mesure de l’amylasémie permet de suspecter précocement le mal qui est le plus souvent asymptomatique. D’ailleurs, les rares symptômes constatés (gonflement de pieds notamment) se distinguent difficilement de la grossesse normale. La prise en charge consiste en l’administration de médicament par voie orale ou en intraveineuse jusqu’à l’accouchement.

Amylasémie : maladie du rein

L’atteinte rénale est aussi un mal que peut révéler la mesure de l’amylasémie. En effet, dans ces cas le taux d’amylase se trouve a priori élevé de manière modérée. Ceci peut notamment avoir comme origine une macroamylasémie. Cependant, l’insuffisance rénale se traduit parfois par une baisse du taux d’amylase.

Amylasémie : conduite du diagnostic en cas d’hyperamylasémie

AMYLASÉMIE

L’hyperamylasémie peut indiquer la présence d’une variété de maux déjà mentionnés. Ainsi, il faut un ordre d’élimination des possibilités afin de ne pas rater la bonne prise en charge. Le premier diagnostic à évoquer dans ce cadre s’avère la pancréatite. Elle s’accompagne nécessairement de douleurs abdominales. Lorsque cette éventualité se trouve précocement écartée (absence par exemple de maux de ventre), il faudra s’intéresser à d’autres approches.

Une amylasémie élevée, contrastant avec une lipasémie normale (taux de lipase dans le sang) indique une hyperamylasémie d’origine salivaire. En effet, la lipase est aussi une substance produite par le pancréas. Si sa concentration dans l’organisme est normale, alors le taux élevé d’amylase ne pourra indiquer qu’un dysfonctionnement au niveau des glandes salivaires.

La cause la plus fréquente à cet effet s’avère l’alcoolisme. Dans le cas contraire, le médecin peut suspecter une véritable pathologie des glandes salivaires. Lorsqu’en plus de la lipasémie, l’amylasurie se trouve normale malgré le taux élevé d’amylase dans le sang, il faudra rechercher une macroamylase.

En réalité, l’amylasurie doit correspondre à l’amylasémie, sauf en cas d’obstruction empêchant l’élimination de la substance par les reins. Dans ce cadre, la macroamylase de par sa grande taille, apparait comme la seule anomalie pouvant générer cette répercussion.

Enfin, lorsque l’amylasémie présente une élévation modérée (inférieure à trois fois la valeur limite supérieure de la normale), le diagnostic conclut à l’insuffisance rénale. Évidemment, toutes ces conclusions peuvent s’accompagner de divers autres examens selon les besoins constatés.

 

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