Santé

Le dépistage du cancer du sein : Intérêts, Limites, Procédure

Parmi les différents cancers susceptibles de toucher la femme, celui du sein apparaît comme étant le plus mortel, mais aussi le plus souvent diagnostiqué. Chaque année sur le sol français, près de 60 000 nouveaux cas sont enregistrés et plus de 12 000 décès surviennent. Heureusement qu’avec les progrès récemment intervenus dans le milieu de la médecine, il est possible de guérir cette pathologie. Les chances de s’en sortir dépendent cependant de quelques facteurs au nombre desquels figure le dépistage de la maladie. À quoi fait allusion ce terme ? Le point est fait ici.

Le dépistage du cancer du sein : Un moyen d’optimiser les chances de guérison

Le cancer du sein n’épargne aucune femme. Cette tumeur mammaire semble certes cependant plus susceptible d’atteindre plus certaines femmes que d’autres comme celles :

  • Âgées de 50 ans au moins ;
  • Consommant du tabac ou de l’alcool ;
  • Pratiquant peu ou pas d’activités physiques ;
  • En surpoids ;
  • Génétiquement prédisposées (antécédents familiaux du cancer) ;
  • Ayant souffert d’un cancer de l’endomètre ou de l’ovaire.

Dans tous les cas, le mal peut être soigné. Les chances de guérison complète s’estiment à 99 %. Cela signifie que sur 100 femmes affectées, 99 peuvent véritablement s’en sortir. La condition sine qua non en dehors du stade de la maladie, du type et de la taille de la tumeur pour être guéri de ce cancer est de se faire dépister.

En effet, il s’agit d’une démarche médicale qui consiste à examiner les seins afin d’identifier une possible anomalie avant que les symptômes ne surviennent, car une fois que ceux-ci apparaissent, le taux de guérison devient moins important. Un dépistage tardif compromet donc l’efficacité des traitements disponibles contre le cancer du sein.

Réduire les risques de décès

En plus de garantir une réelle guérison de la tumeur, le dépistage du cancer du sein permet également de limiter le taux de mortalité associé à la maladie. Concrètement, en adoptant cette précaution, entre 100 et 300 femmes malades sont à l’abri de la mort sur un total de 100 000. Ce qui équivaut à une réduction de l’ordre de 15 à 21 %.

Mieux, ce dépistage surtout s’il est effectué précocement préserve de 5 ans la durée de vie de la patiente. De plus, cette mesure favorise :

  • Moins de séquelles après les soins ;
  • L’adoption de traitements peu agressifs et moins lourds ;
  • Une prise en charge thérapeutique plus facilitée de la tumeur.

Outre tous ces avantages, il faut ajouter que les examens à effectuer dans le cadre du dépistage du cancer du sein peuvent être couverts par l’assurance maladie. Il s’agit là d’une raison supplémentaire pour songer à se faire consulter.

Le dépistage du cancer du sein : Une démarche à envisager avec précaution

Bien que de nombreux bénéfices y soient associés, le dépistage du cancer de sein reste un geste à effectuer avec vigilance. En effet, sa mise en œuvre n’est pas sans conséquence sur la vie de la personne qui l’envisage. Cette démarche médicale peut en effet provoquer chez la patiente un cancer radio-induit.

Il s’agit d’une tumeur qui survient suite à l’exposition répétée aux rayons X. Ces derniers sont utilisés dans le cadre de la mammographie ; un examen indispensable dans le cadre du dépistage du cancer du sein. La tumeur provoquée par ces rayonnements ionisants possède chez 100 000 femmes un taux de mortalité allant de 1 à 10 %.

Cette proportion est celle enregistrée lorsque la personne concernée effectue durant une décennie, et ce tous les deux ans une mammographie. Cela sous-entend donc que lorsque la fréquence et le délai de réalisation de l’examen seront plus importants, cette marge le sera également.

En raison donc de tous ces risques, il est conseillé de faire recours à la mammographie que si cela s’avère utile.

Le surtraitement et le surdiagnostic

Malgré les progrès de la médecine, il n’est pas possible d’identifier une tumeur qui a évolué de celle qui ne le sera pas, qui aura des conséquences chez la malade ou qui est majoritaire. De ce fait, la possibilité existe de diagnostiquer un cancer du sein qui a peu évolué ou qui ne progressera pas sans savoir que la maladie possède cette caractéristique.

Il est alors question de surdiagnostic. Dans ces conditions, la tumeur sera traitée plus qu’il n’en faut ou la patiente va bénéficier d’un traitement non adapté. On parle de surtraitement. Il s’agit d’une situation susceptible d’avoir des répercussions sur la santé de la femme. Des études sont toutefois en cours pour une prise en charge spécifique de chaque cancer du sein.

Le faux positif et le faux négatif

Une autre limite connue du dépistage du cancer du sein concerne le résultat faux négatif qu’il donne dans certains cas. Il faut comprendre que malgré la fiabilité de la mammographie, les clichés peuvent ne pas révéler de tumeur alors que celle-ci est existante. Dans l’optique de minimiser ce genre d’erreur, il est conseillé de procéder à une double lecture des images de l’examen.

En ce qui concerne le faux positif, il faut retenir que l’examen détecte chez la patiente une certaine anomalie mammaire qui sera considérée comme un cancer par le médecin alors que cela ne devrait pas être le cas. Il peut tout simplement s’agir d’une tumeur bénigne.

La survenue d’une tumeur entre deux dépistages

Lorsqu’un premier dépistage du cancer du sein est effectué, il faut patienter un certain nombre de mois avant d’en effectuer un autre. Durant ce temps d’attente, la tumeur peut se manifester. Cela signifie donc que se faire dépister ne permet pas de savoir si un cancer va survenir et n’empêche pas une femme d’en être atteinte.

Toutefois, il faut retenir que le développement d’une telle tumeur entre deux dépistages reste un cas rare.

Le dépistage du cancer du sein : Les examens de dépistage

Le dépistage du cancer du sein

Plusieurs examens peuvent être réalisés dans le cadre du dépistage du cancer du sein. Deux sont particulièrement envisagés en première intention. D’une part, il est question de la mammographie qui consiste à effectuer une radiographie des seins de la femme.

Pour cela, il faut se munir d’un mammographe. Il s’agit d’un appareil de radiologie doté de deux plaques entre lesquelles seront placés l’un après l’autre les seins de la patiente. Pendant un laps de temps, ces dernières vont les resserrer et comprimer. Ce qui est nécessaire pour la bonne qualité des imageries médicales.

Pour un examen de ce rang, ce sont quatre clichés qui vont être obtenus. Il y en a en réalité deux par sein. Par ailleurs, pour que la mammographie se déroule sans gêne et danger, il est conseillé de :

  • Ne pas appliquer sur les seins du déodorant, parfum, talc ou crème ;
  • Ne pas porter de bijoux ;
  • S’habiller de manière à retirer au moment opportun uniquement le haut de la tenue.

D’autre part, l’examen clinique constitue l’autre démarche de dépistage associée à la mammographie. Il repose sur la palpation et l’observation des seins. Effectuer ces deux gestes ne signifie pas que la patiente présente une anomalie. Cela permet plutôt d’identifier les éventuels défauts qui n’ont pas pu apparaître sur les clichés de mammographie.

Les résultats des examens de dépistage

Un premier résultat est obtenu par le radiologue suite à l’examen clinique et à la mammographie. Après ces deux tests, le médecin peut manquer de précisions pour interpréter les données disponibles. Dans un tel contexte, des examens supplémentaires sont généralement effectués. Il peut s’agir d’une radiographie complémentaire ou d’une échographie.

Si suite à cette démarche, aucune anomalie n’est identifiée chez la patiente, l’intervention d’un autre radiologue se révèle nécessaire pour procéder à une seconde lecture des résultats des divers examens. Au bout de deux semaines, les données définitives sont disponibles.

Les différentes possibilités après la seconde lecture

Le plus souvent, soit chez 910 femmes sur 1000, la seconde lecture des examens ne révèle pas de défauts au niveau des seins. C’est d’ailleurs cela qui est recommandé. Dans ce genre de situation, la patiente doit revenir dans 24 mois pour se faire à nouveau dépister.

De manière peu fréquente, soit chez 90 femmes sur 1000, une anomalie est diagnostiquée suite à la seconde lecture. Généralement, il ne s’agit pas d’un cancer, car ce défaut ne représente dans la plupart des cas qu’un kyste. Souvent, cette anomalie semble difficile à déterminer. Pour en savoir plus à son sujet, certains examens peuvent se révéler indispensables à savoir :

  • La microbiopsie échoguidée ;
  • L’IRM mammaire ;
  • La tomosynthèse ;

Il peut être également nécessaire de reprendre la mammographie. Par ailleurs, il faut noter que chez 7 femmes sur 1000, la seconde lecture des résultats des examens conduit vers l’existence d’un cancer. Dans ce cas, la personne concernée va bénéficier d’un suivi personnalisé. Une équipe de professionnels spécialisés en cancérologie sera à cet effet mise à sa disposition.

Le dépistage du cancer du sein : Un geste utile dès l’âge de 25 ans

Chez la femme adulte, le cancer du sein peut survenir à tout âge. Pour détecter tôt cette tumeur afin de prendre en temps réel les mesures adaptées, il est recommandé de se faire dépister précocement. Cela sous-entend procéder à un examen clinique des seins dès l’âge de 25 ans.

Cette tâche s’effectue une fois par an par une sage-femme, un gynécologue ou est confiée à son médecin traitant. En attendant le prochain dépistage, la femme elle-même se doit d’être attentive à une éventuelle modification au niveau de ses seins. Les changements qui mettent en alerte sont ceux concernant :

  • La forme des seins ;
  • L’aréole ou le mamelon (écoulement, changement de couleur ou rétraction) ;
  • La peau des seins (œdèmes ou rougeurs).

La présence d’une boule au niveau de l’aisselle ou dans le sein constitue également un signe à ne pas prendre à la légère.

La nécessité de se faire dépister après 50 ans

Avant 50 ans

, cela n’est certes pas conseillé, mais il est possible de bafouer le dépistage du cancer du sein. Une fois que la cinquantaine est franchie, la femme ne doit plus se permettre une telle négligence. En effet, il faut comprendre que le risque de développer la tumeur s’avère plus élevé entre 50 et 74 ans.

Les femmes situées dans cette tranche d’âge doivent donc faire du dépistage du cancer du sein une affaire sérieuse. C’est d’ailleurs pour les inciter à tenter l’expérience que le gouvernement français a mis sur pied un dispositif dénommé programme de dépistage des cancers du sein.

Le principe du programme

Le programme de dépistage des cancers du sein ne concerne que les femmes âgées de 50 à 74 ans, en raison de leur risque accru d’être atteintes par la tumeur. Il s’agit d’un dispositif qui permet aux femmes de bénéficier de tous les examens nécessaires dans le cadre d’un dépistage du sein sans avoir à payer un seul centime.

En vérité, les frais de l’examen clinique, de la mammographie et des autres tests sont entièrement couverts par l’assurance maladie. Ici, le dépistage ne s’effectue pas annuellement comme chez les jeunes femmes adultes. Il se réalise plutôt tous les 2 ans. De plus, il faut avoir reçu une invitation pour aller se faire consulter.

Celle-ci émane du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) de sa région. La femme éligible la reçoit sous forme de courrier de même qu’une liste de radiologues agréés. Parmi ces professionnels, elle doit faire le choix du radiologue qu’elle désire consulter.

Une fois dans le cabinet du médecin sélectionné, la femme doit remplir une fiche de renseignements. Ce préalable permet au professionnel d’avoir une idée sur les antécédents médicaux de la patiente.

Une éligibilité au programme selon le niveau de risque

Ce sont les femmes de 50 à 74 ans qui sont certes concernées par le programme de dépistage des cancers du sein. Elles ne peuvent cependant pas toutes bénéficier des avantages de ce système. Les patientes les plus aptes d’être insérées dans le programme sont celles qui possèdent un risque moyen de développer la tumeur.

Pour être classée dans cette catégorie, la femme doit ne présenter aucun symptôme en rapport avec le cancer ni avoir des antécédents familiaux ou personnels relatifs à la tumeur. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles s’intéresser à l’histoire médicale de la patiente apparaît comme une nécessité.

Il faut préciser que certaines femmes peuvent présenter un risque élevé ou très élevé d’être atteinte du cancer du sein. Les patientes appartenant à ces deux groupes bénéficient de modalités particulières de dépistage du cancer du sein.

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