Santé

Asthme : FAQ, fausses idées reçues et conduites à tenir

L’asthme est l’une des maladies respiratoires chroniques graves qui touchent le plus les adultes et les enfants. En réalité, selon de nombreuses estimations, la prévalence de cette affection est plutôt très élevée. Néanmoins, la population se pose encore des questions et croit en de fausses idées et mythes qui l’entourent.

Loin de favoriser un meilleur traitement, ceux-ci ne font que retarder l’accomplissement du but des recherches innovantes entreprises pour mieux gérer l’asthme. Voici à cet effet un résumé des questions les plus couramment posées, de fausses idées sur l’asthme et les conduites à tenir face à une crise d’asthme.

Asthme : généralités

L’asthme est une inflammation chronique des voies respiratoires caractérisée par une obstruction des bronches. En raison d’un processus inflammatoire, elles se contractent, se remplissent de liquide et produisent un excès de mucus. Cela réduit généralement les espaces disponibles pour la libre circulation de l’air.

Par conséquent, on observe chez la victime les symptômes suivants :

  • Essoufflement ;
  • Difficultés à respirer ;
  • Respiration sifflante ;
  • Toux ;
  • Oppression dans la poitrine.

L’asthme est une affection particulièrement répandue qui touche environ 100 à 150 millions de personnes dans le monde (estimation de l’OMS).

Bien qu’il soit très fréquent chez l’enfant, l’asthme peut également toucher les adultes (même à un âge avancé). Chez les adolescents, il affecte plus les garçons en âge de puberté et les filles (après la puberté).

Dans la majorité des cas, les patients n’ont pas conscience qu’ils sont malades. En effet, il peut arriver que les symptômes de l’asthme soient mal interprétés ou sous-estimés, principalement chez les jeunes. De plus, certaines victimes ont tendance à ignorer les symptômes typiques de la maladie.

Par ailleurs, avant d’énumérer les divers facteurs impliqués dans le développement de l’asthme, il faudra parler de son histoire.

Histoire de l’asthme

Des milliers d’années avant Jésus-Christ, l’asthme était un trouble connu en Chine et était caractérisé par une respiration bruyante. Par la suite, les chercheurs ont reconnu des symptômes associés à l’essoufflement. Cependant, le terme « asthme » fut employé pour la première fois par Hippocrate en 400 avant Jésus-Christ.

Ce grand médecin grec le décrivait plutôt comme un trouble respiratoire. En revanche, les médecins romains décrivaient cette affection comme une incapacité à respirer et une respiration sifflante.

Dès lors, les spécialistes des quatre coins du monde ont découvert des options de traitement diverses. Les premières à prouver leur efficacité n’ont été traitées qu’en 1900.

Aujourd’hui, le volet de la prise en charge de l’asthme a connu une véritable évolution, sans doute grâce au travail acharné de ces fins connaisseurs.

Causes et facteurs de risque

Dans le but de mieux gérer l’asthme, les recherches ont permis d’identifier ses facteurs de risque. En effet, on ne saurait déterminer une cause profonde. Toutefois, il résulterait d’une hyperréactivité des bronches et de la présence des produits irritants pour le système respiratoire. L’organisme alors produit des cellules inflammatoires pour éliminer toute menace.

Toutefois, les facteurs de risque les plus courants comprennent :

  • Les prédispositions génétiques ;
  • L’obésité ;
  • L’exposition à des allergènes (pollen, spores fongiques, acariens, résidus ou poids d’animaux, moisissures, médicaments) ;
  • L’exposition à la fumée de tabac ;
  • Les substances présentes sur un lieu de travail (asthme professionnel) ;

Les mauvaises habitudes alimentaires et l’hygiène sont également susceptibles de provoquer l’asthme.

Asthme : questions fréquentes (FAQ)

Asthme

L’examen médical est aussi l’occasion pour toute personne asthmatique de poser quelques questions à son médecin. Ainsi, il commence à se renseigner sur la maladie et les mesures qui l’aideront à la contrôler. Voici les questions les plus posées par les personnes asthmatiques et leurs proches.

1. Pourquoi l’asthme survient-il habituellement durant l’enfance ?

Il est vrai que l’asthme se manifeste très souvent pendant la période de l’enfance. Cela s’explique par plusieurs facteurs. En réalité, l’asthme est une maladie qui peut se transmettre par les gènes (prédisposition génétique). Un enfant dont les deux géniteurs sont asthmatiques a de fortes chances d’en être également victime. De même, il suffit que l’un des parents souffre de l’asthme pour que leur progéniture en souffre aussi.

2. Existe-t-il un asthme dit « professionnel » ?

L’asthme professionnel existe et c’est d’ailleurs une forme récurrente de la maladie. Comme le suggère le terme professionnel, cette forme d’asthme se développe dans divers corps de métiers. Elle est due à la manipulation de certaines substances qui obstruent les voies respiratoires. Parmi les professions les plus à risque figurent :

  • Les boulangers ;
  • Les coiffeurs ;
  • Les ouvriers de l’industrie chimique ;
  • Les peintres ;
  • Les menuisiers ; Etc.

Étant donné que l’asthme est professionnel, même si la victime arrête d’exercer le métier qui a favorisé son développement, celui-ci demeure permanent.

3. À quel âge apparaît l’asthme ?

L’asthme peut apparaître à tout âge. Cependant, la moitié des personnes qui en souffrent présentent des symptômes avant l’âge de 10 ans.

4. Mon asthme va-t-il s’aggraver avec l’âge ?

Oui, c’est un risque qu’on ne saurait ignorer. À mesure que l’on vieillit, les médicaments peuvent devenir moins efficaces. Aussi, on peut noter une altération progressive de la fonction pulmonaire. Toutefois, des contrôles réguliers peuvent aider le patient à gérer son asthme même à un âge avancé. C’est aussi le cas des éventuelles réadaptations des thérapies aux conditions de santé du patient.

5. Comment devrais-je reconnaître qu’une crise arrive ?

Même si la crise d’asthme survient rapidement, il est possible d’apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs tôt. Lorsqu’une crise d’asthme commence, la respiration devient plus difficile, comme si on essayait de respirer à travers une paille. De plus, on peut sentir un poids sur la poitrine ou l’instinct de tousser. On appelle cela, l’oppression thoracique.

6. Que se passe-t-il lors d’une crise d’asthme ?

Si on n’arrive pas à contrôler l’asthme, les voies respiratoires peuvent s’enflammer. Elles ont alors tendance à se rétrécir, ce qui rend difficile le passage de l’air (bronchoconstriction). Le rétrécissement ou la fermeture des voies respiratoires se produit rapidement et la production de mucus peut l’aggraver. La crise peut être différente selon les personnes et on peut la gérer de manière appropriée avec l’utilisation d’un bronchodilatateur par exemple.

7. Les corticoïdes inhalés peuvent-ils provoquer des effets secondaires à long terme ?

Comme tous les traitements, les corticoïdes pour le contrôle de l’asthme peuvent également provoquer des effets secondaires chez certains patients. Les plus courants sont la candidose buccale et la voix rauque. On peut facilement les faire disparaitre. Il faut préciser que les effets secondaires apparaissent rarement dans d’autres régions du corps.

8. Les médicaments contre l’asthme provoquent-ils de la fatigue ?

Non. Généralement, on peut attribuer la fatigue chez les personnes asthmatiques à une mauvaise qualité de sommeil nocturne. Ce phénomène est fréquent chez celles qui ont des difficultés respiratoires et une mauvaise oxygénation (hypoxie).

9. L’asthme a-t-il aussi un facteur de risque psychologique ?

Non, l’asthme n’est pas favorisé par un facteur psychologique. Le stress, cependant, peut avoir un impact négatif sur le contrôle de l’asthme. Par exemple, certaines personnes ont l’impression que leurs symptômes s’aggravent lorsqu’elles sont inquiètes ou en colère. Il faut noter que les pleurs peuvent également contribuer à l’aggravation des symptômes.

10. Comment puis-je rendre ma maison plus sécuritaire pour l’asthme ?

Il est important de vivre dans un environnement favorable pour éviter d’aggraver les symptômes de l’asthme. Garder la maison propre et aérer régulièrement les pièces contribueront certainement à réduire les facteurs de risque. De plus, il est préférable d’avoir un sol en bois, carrelé ou en linoléum. Il faudrait éviter d’utiliser des tapis ou des textiles d’ameublement, car ils peuvent accumuler la poussière et le pollen.

Aussi, il est souhaitable d’éviter de vivre avec des animaux à fourrure ou des oiseaux et d’utiliser des parfums forts. De même, les déodorants, les lotions après-rasage et les détergents sont à éviter. Personne ne devrait fumer dans la maison, surtout en présence de la victime.

11. L’acupuncture peut-elle soulager l’asthme ?

L’acupuncture dans certains cas pourrait aider l’organisme à produire des molécules anti-inflammatoires. Par conséquent, même si elle ne fait pas partie des options de traitement recommandées, dans certains cas, elle peut être bénéfique. Toutefois, ces effets sont plutôt temporaires. En définitive, on ne peut essayer l’acupuncture qu’en complément des traitements antiasthmatiques reconnus, et non comme le seul traitement pour contrôler l’asthme.

Asthme : quelques fausses idées reçues

Asthme

Bien que l’asthme soit une maladie très répandue, sa connaissance de la population est beaucoup plus basée des mythes et de fausses idées reçues. Alors, les gens adoptent des comportements qui les empêchent de contrôler et de traiter efficacement les symptômes. Voici quelques fausses idées reçues.

« Le sport et l’asthme ne font pas bon ménage »

Selon de nombreuses personnes, les patients atteints d’asthme sont incapables de pratiquer une activité physique. En effet, cette idée n’a pas de réelles motivations médicales. Ceux qui le pensent sont plutôt très protecteurs surtout envers les enfants asthmatiques. Cependant, quelques experts estiment qu’en principe, l’asthme ne devrait pas empêcher toute activité sportive. De fait, certaines études ont montré que l’activité physique devrait faire partie du plan de traitement de l’asthme.

Aussi, un entraînement constant aide à renforcer tous les muscles, y compris ceux de la respiration. D’après cette perspective, le sport ne constituerait donc pas une menace pour la santé du patient. Il s’agit plutôt d’un élément non négligeable dans le traitement de ce dernier.

Le médecin traitant est donc chargé d’établir avec la victime les options de traitement, y compris l’activité physique. Par conséquent, le patient doit toujours garder ses médicaments sur lui en cas de crise.

Il est quand même vrai qu’on peut observer des réactions indésirables après qu’une victime ait fait du sport. Toutefois, elles sont généralement liées à un mauvais contrôle plutôt qu’à la maladie elle-même. L’asthme induit par l’exercice (asthme d’effort) est en fait un indicateur de l’inefficacité du traitement adopté. Dans ce cas, le patient devra se rendre chez son médecin pour une visite de suivi ou de contrôle.

L’un des sports les plus adaptés aux personnes asthmatiques est la natation. Celles-ci peuvent même la pratiquer au plus haut niveau. Les meilleurs nageurs mondiaux qui souffrent de cette maladie en sont des preuves vivantes.

« La grossesse et l’asthme sont incompatibles »

Les femmes en âge de procréer qui décident d’avoir des enfants pensent généralement qu’elles ne peuvent pas supporter une grossesse puisqu’elles sont asthmatiques. Il en est de même pour celles qui découvrent qu’elles sont enceintes. De plus, les modifications hormonales qui résultent de la grossesse pourraient affecter les voies respiratoires. Autrement dit, elles sont susceptibles d’aggraver la sévérité de l’asthme.

En fait, la grossesse pourrait avoir des effets variés sur les femmes qui souffrent de l’asthme. Par exemple, dans les formes sévères de cette malade, on observe une aggravation des symptômes. En revanche, dans celles plus bénignes, on note une amélioration des symptômes. Dans quelques rares cas, l’état asthmatique de ces femmes ne change pas.

La grossesse et l’asthme sont donc bien compatibles. Il faudra tout de même que la victime suive quelques recommandations. En réalité, elle doit poursuivre normalement son traitement et essayer de ne pas prendre davantage de poids. Les symptômes respiratoires s’aggraveraient le cas échéant. Il existe également des traitements efficaces pour l’asthme sévère.

« Il est possible d’interrompre le traitement en l’absence de symptômes »

Une autre fausse idée reçue concerne l’arrêt du traitement lorsque les symptômes ne se manifestent pas. C’est une mauvaise habitude d’arrêter l’administration de son traitement parce que l’on ne ressent aucun signe de la maladie. En effet, l’asthme est une maladie persistante et chronique, qui implique un état inflammatoire des bronches qui sont des conduits respiratoires. Par conséquent, cela nécessite un traitement continu et régulier, afin de prévenir les crises et d’éviter leur éventuelle aggravation.

La complication de l’asthme est directement liée au contrôle de la maladie et de ses symptômes. Alors, il est essentiel que les patients prennent leurs médicaments de façon régulière. Aussi, ils doivent strictement suivre le plan de traitement défini par le praticien.

De plus, pour une prise en charge adéquate de l’asthme, les victimes doivent prendre conscience de leur état et surtout de sa gravité. Il leur faut également une autogestion prudente qui se traduit par une continuité et une adhésion thérapeutique. Elles doivent aussi adopter une bonne technique d’inhalation et faire des contrôles réguliers.

« On ne peut contrôler les symptômes de l’asthme qu’avec des stéroïdes à forte dose »

Selon de nombreuses personnes, la seule façon de contrôler efficacement les symptômes de l’asthme est de prendre des doses élevées de corticoïdes. Les indications thérapeutiques disent néanmoins le contraire.

En fait, dans de nombreux cas, les patients asthmatiques arrivent à contrôler leurs symptômes avec des corticoïdes administrés à faible dose. De plus, les produits biologiques sont officiellement devenus une option dans les cas graves et sont efficaces pour contrôler l’inflammation.

« La médecine ne peut pas faire grand-chose contre l’asthme »

Les gens pensent souvent que l’asthme est une maladie qu’il faut accepter passivement. La médecine n’aide en rien d’après eux. Évidemment, c’est une fausse idée reçue, car en réalité, les options de traitement sont très efficaces. Elles permettent également une meilleure gestion des symptômes, même dans les formes les plus sévères.

Par ailleurs, les types d’asthme juvénile, surtout s’ils surviennent dès la petite enfance, peuvent régresser. Cependant, l’asthme est une maladie chronique qu’on doit traiter tout au long de la vie par des procédures adéquates et une grande surveillance.

« L’asthme est une maladie pédiatrique qui disparait avec la croissance »

Les enfants d’âge préscolaire peuvent parfois présenter une respiration sifflante. Elle est passagère et ce n’est pas de l’asthme. Cette maladie ne disparait pas, même diagnostiquée ou traitée convenablement.

Cependant, il est nécessaire de poser un diagnostic correct. Les médecins peuvent alors procéder à des tests de la fonction respiratoire, afin d’éviter les erreurs. Ces dernières peuvent en fait se répercuter sur la vie de l’enfant

« L’asthme est contagieux »

Aucune étude n’a confirmé que l’asthme pourrait être dû à des infections, il ne s’agit donc pas d’une maladie contagieuse. Cette idée est donc fausse ! Toutefois, il faut préciser que certaines infections comme celles causées par les virus respiratoires peuvent déclencher des crises d’asthme. Dans ce cas, le virus responsable de l’asthme peut être transmis à une autre personne.

« L’asthme est une affection bénigne, personne n’en meurt »

Les cas de décès dus à l’asthme ne font pas souvent l’objet d’actualités. Cependant, cette maladie entraînerait des milliers de décès chaque année. Pourtant, les médicaments pour soigner l’asthme sont disponibles et efficaces. Il suffit de suivre les prescriptions du docteur et de ne pas attendre la survenue des crises pour se traiter.

« Si on ne note pas de respiration sifflante, ce n’est pas de l’asthme »

Les crises d’asthme peuvent survenir sans respiration sifflante. En effet, ce symptôme fait référence à la respiration qui émet un sifflement lors du passage de l’air à travers les voies respiratoires réduites. Cela résulte de l’inflammation des voies respiratoires et de leur constriction.

Dans la plupart des cas, la respiration sifflante est audible. Néanmoins, en cas de forte crise, on ne peut l’entendre qu’avec un stéthoscope. Lorsqu’il n’y a pas de mouvement de l’air à l’intérieur et hors des poumons, cette manifestation peut ne pas se produire.

« On peut traiter l’asthme avec des compléments alimentaires »

Il n’existe pas de preuves qui confirment l’efficacité des compléments alimentaires dans le traitement de l’asthme. De plus, on ne saurait affirmer avec certitude que ces produits faits à base de plantes aient un quelconque effet sur les symptômes de cette maladie.

Les professionnels de santé peuvent toutefois les recommander pour le bien-être des patients. Par conséquent, il est recommandé d’informer son médecin des médicaments pris durant le traitement de l’asthme. Cela inclut les compléments alimentaires à base de plantes et les vitamines.

ASTHME : CONDUITES A TENIR

Les patients asthmatiques ainsi que leurs proches doivent savoir les conduites à tenir afin de mieux gérer les crises. Tout d’abord, les premiers ont l’obligation de suivre rigoureusement le plan de traitement établi avec le médecin, et cela de façon régulière. Ensuite, ils doivent porter sur eux leurs médicaments où qu’ils aillent. Il n’est donc pas question de les ranger ou de vouloir les cacher du monde.

En ce qui concerne les proches, ceux-ci doivent également savoir se servir d’un inhalateur. Ainsi, ils doivent apprendre comment administrer les médicaments en cas de forte crise (bronchodilatateurs, stéroïdes oraux, etc.). Cela serait très utile, surtout lorsque les victimes seraient dans l’incapacité de se soigner.

Par ailleurs, il est conseillé de procéder à un contrôle médical permanent. Cela permet en effet aux médecins de suivre leurs patients, mais aussi de pouvoir se prononcer sur l’évolution de la maladie.

Les moments de crise d’asthme sont généralement angoissants aussi bien pour le patient que pour ses proches. Pour cela, il est nécessaire de pouvoir distinguer les éléments qui favorisent sa survenue. Il serait souhaitable d’éviter le plus possible les allergènes de tout type. En cas de crise d’asthme, on recommande d’appeler le médecin traitant.

 

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