Santé

Spondylarthrite ankylosante : Causes, manifestations, et traitements

Les maladies articulaires affectent plus d’un. Elles se déclenchent pour la plupart entre l’adolescence et l’âge adulte. Classées sous l’appellation « génériques de rhumatisme », ces maladies articulaires sont dans certains cas responsables de handicaps ou d’incapacité. L’une de ces pathologies rhumatismales est la Spondylarthrite ankylosante.

C’est une maladie qui touche la colonne vertébrale et provoque des douleurs. Bien qu’elle soit une pathologie rare, la spondylarthrite ankylosante peut avoir des impacts négatifs sur le quotidien des personnes atteintes. Il est donc important d’en connaître les causes, les manifestations, les conséquences et les traitements possibles.

Spondylarthrite ankylosante : évolution et causes

La Spondylarthrite ankylosante est une maladie rhumatismale qui affecte notamment la colonne vertébrale. Elle est également connue sous l’appellation de Spondylite Ankylosante. Elle se décrit comme une atteinte chronique qui peut évoluer vers des formes plus graves. Cet aspect évolutif se caractérise notamment par un enraidissement des muscles et des articulations.

La Spondylarthrite ankylosante peut également s’étendre à d’autres régions articulaires touchant ainsi les chevilles et les genoux notamment. En raison des particularités que présentent les cas des patients atteints de la Spondylarthrite, une catégorisation de la maladie a dû être réalisée. C’est une classification qui permet d’identifier trois types de Spondylarthrite ankylosante :

  1. Une Spondylarthrite ankylosante axiale qui révèle une atteinte axiale et des symptômes d’une sacroileïte ;
  2. Une Spondylarthrite ankylosante non radiographique possédant les mêmes symptômes que la Spondylarthrite axiale, à l’exception des signes radiographiques.
  3. Une Spondylarthrite ankylosante périphérique, principalement caractérisée par des signes d’une atteinte articulaire périphérique.

Les causes exactes de la Spondylarthrite ankylosante sont encore inconnues. Cependant, les recherches scientifiques ont révélé que des facteurs de risques existent. Il s’agit notamment de facteurs génétiques et de l’influence environnementale.

Les facteurs génétiques

Des études ont révélé que la plupart des patients atteints de la Spondylarthrite ankylosante ont un point commun : ils possèdent le gène HLA-B27. Cette découverte expliquerait pourquoi la maladie se déclenche plus fréquemment dans certaines familles. Toutefois, il faut préciser que ce gène n’est pas identifié comme étant une cause de la maladie. Il constitue tout simplement un facteur qui expose plus les personnes le possédant. Il s’agit donc d’un facteur de prédisposition.

Les facteurs environnementaux

Le second facteur évoqué est en lien avec le facteur prédisposant. En effet, il est avéré que l’environnement joue un rôle dans l’apparition de cette pathologie. L’influence de l’environnement peut se traduire par une infection (génitale ou digestive le plus souvent). La présence d’une infection pourrait causer un dérèglement immunitaire. Un changement dans le fonctionnement du système immunitaire est susceptible de déclencher la maladie.

Spondylarthrite ankylosante : manifestations

Spondylarthrite ankylosante

Les douleurs lombaires constituent l’une des premières manifestations de la Spondylarthrite ankylosante. Progressivement, les douleurs s’étendent à d’autres zones notamment les doigts, le talon, les genoux, les chevilles, le bassin encore les fessiers. Dans certains cas, ces douleurs peuvent s’intensifier au cours de la nuit et perturber le sommeil du patient. Une raideur est généralement constatée et est suivie d’une réduction de la souplesse chez la personne atteinte. Ces symptômes sont considérés comme initiaux et devraient alerter le patient sur la nécessité d’une consultation.

D’autres symptômes apparaissent de façon évolutive. Selon les cas, il peut s’agir uniquement d’une raideur dans le dos qui crée chez le patient une incapacité partielle de travail. Cette raideur est souvent accompagnée de douleurs. La maladie peut également se manifester par des difficultés respiratoires causées par une réduction des facultés de mouvements.

La présence d’une sciatique, la récurrence de douleurs rachidiennes, une diarrhée fréquente et aiguë sont également des signes annonciateurs de la maladie. Ces signes peuvent apparaître après une période d’amélioration passagère.

Chez certains patients, la Spondylarthrite ankylosante se manifeste par une inflammation de l’œil, généralement connue sous l’appellation d’Uvéite. Dans certains où le diagnostic intervient tardivement, les patients développent une hypercyphose qui provoque une altération des facultés respiratoires, et l’incapacité de changer de position.

Spondylarthrite ankylosante : complications

Spondylarthrite ankylosante

La Spondylarthrite ankylosante peut évoluer vers des formes plus compliquées. Ces complications peuvent résulter d’un mauvais traitement ou d’un diagnostic tardif. Elles peuvent se manifester par une détérioration des articulations dorsales. Cela se justifie par le fait que l’inflammation suit une courbe ascendante.

Pour certains patients, les complications se traduisent par une augmentation du risque lié aux maladies cardiovasculaires. Cela survient à la suite d’une anomalie de la conduction cardiaque. Les complications cardiaques pourraient également résulter de la présence d’une aortite, dune péricardite ou d’une dyspnée.

Il faut également signaler que dans de rares cas, les complications peuvent se traduire par une lésion de la moelle épinière et une fracture de la colonne vertébrale. La gravité d’une telle complication peut s’étendre jusqu’à l’invalidité du patient.

Spondylarthrite ankylosante : personnes à risque

La Spondylarthrite ankylosante est une maladie qui est très fréquente chez les hommes. Elle apparaît notamment auprès des personnes se situant dans la tranche d’âge de 20 à 40 ans. Les personnes dont les ascendants au premier degré avaient déjà contracté la maladie ont de fortes chances d’être atteintes à leur tour. Ce risque se justifie par la transmission du gène HLA-B27 d’une génération à une autre. Une étude a révélé que 90 % des personnes atteintes possèdent ce gène.

Spondylarthrite ankylosante : diagnostic

Le diagnostic de la Spondylarthrite ankylosante se fait grâce à la réalisation de plusieurs types d’examens. Ces examens dépendent notamment de la symptomatologie. Suivant le degré de gravité des symptômes, le médecin peut donc réaliser une radiographie de la colonne lombo-sacrée. Une IRM pelvienne peut être demandée dans le but de détecter la présence d’une sacro-iléite.

L’IRM pelvienne est souvent réalisée comme examen complémentaire, car la radiographie ne permet pas de voir toutes les anomalies. Des analyses sanguines sont également réalisées chez tous les patients. Elles ont pour but de rechercher la présence du gène HLA-B27, d’une VS, ou encore de connaître le dosage de la protéine C chez le patient.

Le diagnostic est généralement posé souvent deux types de critères. D’une part les critères de l’Assessment of SpondyloArthritis International Society (ASAS). Ces critères se réfèrent à l’imagerie. D’autre part, le diagnostic se pose sur base de critères cliniques. Relativement aux critères d’imagerie, il peut être déduit qu’un patient est atteint lorsqu’il remplit les critères de l’ASAS qui sont déclinés ci-après :

  • Antécédents familiaux de la maladie ;
  • Des Arthrites ;
  • Une Uvéite ;
  • Une forte concentration du sang en protéine-C réactive ;
  • Une présence de HLA-B27 ;
  • Une réaction favorable aux anti-inflammatoires, etc.

Toutefois, il faut souligner que ces critères ne sont pas cumulatifs. Pour les critères d’imagerie, le diagnostic peut être posé si les patients présentent des symptômes radiographiques accompagnés d’au mois un signe directement lié à la Spondylarthrite elle-même. Relativement aux critères cliniques, ils permettent de poser le diagnostic lorsque le patient possède le gène HLA-B27 et au moins deux signes qui le relient directement à la maladie.

Spondylarthrite ankylosante : prévention

L’ignorance des causes exactes de la maladie rend indisponibles des mesures de prévention d’ordre médical. Toutefois, il est possible de prévenir la Spondylarthrite en adoptant des habitudes saines. Ces habitudes peuvent agir efficacement sur l’apparition de douleurs dorsales et des raideurs. Il ne s’agit donc pas de mesures qui sont forcément antérieures à la maladie.

D’abord, lorsque la douleur se déclenche, il est recommandé de recourir à des séances de massage chez un spécialiste. L’adoption d’une position latérale au coucher est également recommandée pour éviter une amplification du mal. Les efforts physiques sollicitant les zones affectées par les inflammations sont interdits. En lieu et place, un repos régulier doit être observé pour calmer les douleurs.

Ensuite, lorsque les douleurs ne sont pas encore apparues, l’activité sportive est fortement recommandée. Il est conseillé de recourir aux activités permettant de préserver la faculté de mouvement au niveau de la région dorsale. Il faut donc s’exercer régulièrement en faisant des d’étirements de façon quotidienne. Les étirements, accompagnés d’autres exercices gymnastiques modérés permettent de faire travailler les articulations.

Les exercices respiratoires et l’adoption de la posture du chat durant les activités sportives sont également importants. En dehors de l’activité physique, il est essentiel de modifier un certain nombre d’habitudes qui pourraient s’avérer nuisibles.

  • Il faut éviter de dormir sur le côté lorsque les douleurs ne sont pas encore apparues ;
  • Il faut dormir sur un matelas ferme ;
  • Il faut opter pour des oreillers plats au coucher ;
  • Pratiquer la natation en prévention de la maladie ;
  • Ne pas rester assis plusieurs heures d’affilée ;
  • Éviter de soulever de lourdes charges ;
  • Contrôler son alimentation pour éviter le surpoids ;
  • Éviter de fumer.

Ces habitudes sont de nature à permettre de prévenir les douleurs, et dans les cas où elles sont déjà apparues, de les réduire. Toutefois, la meilleure façon de soulager le mal en cas d’apparition de douleurs est de recourir à un traitement.

Spondylarthrite ankylosante : traitement

Spondylarthrite ankylosante

Pour l’heure, il n’existe pas encore de traitements permettant de guérir la maladie. Cependant, il est possible de réduire la douleur et de réduire l’apparition des autres symptômes par une prise en charge médicale. Cette prise en charge peut consister principalement en un traitement médicamenteux, en un recours à la chirurgie pour les formes les plus invalidantes et dans certains cas la physiothérapie.

Le traitement médicamenteux

Les spécialistes recommandent la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme remède principal pour diminuer la douleur notamment en cas de survenue de crise. La prise des AINS permet également de ralentir la progression de l’inflammation.

Les AINS sont constitués de médicaments comme l’Ibuprofène, l’Aspirine, le Naproxène, le Diclofénac ou encore le Piroxicam. La présence de ces médicaments augmente le taux d’efficacité du traitement par AINS. Les AINS sont pris sur prescription du médecin traitant. La durée du traitement s’étend jusqu’à la disparition des douleurs articulaires et de la raideur.

Cependant, la prise prolongée des AINS a des effets secondaires. Elle peut notamment déclencher des problèmes digestifs. Pour donc prévenir cette situation, les médecins prescrivent un médicament pour assurer la protection de l’estomac durant le traitement par AINS. Il peut être prescrit le Famotidine ou encore l’oméprazole. En raison des risques de complications cardiaques, il est également recommandé de mener des examens cardiovasculaires avant le traitement par AINS.

En cas de persistance et d’intensification des douleurs, le médecin peut prescrire des injections de corticoïdes. Les corticoïdes sont de puissants anti-inflammatoires dont l’action est plus rapide que celle des AINS. Ils sont directement injectés dans les articulations identifiées comme étant douloureuses. Ils permettent un soulagement des douleurs sur une courte période. En cas d’inefficacité de ces traitements, un traitement de fond est recommandé.

Le traitement de fond consiste en une prise en charge des cas graves avec un traitement biologique. Ce traitement se fait notamment avec des médicaments Anti-TNF. Ces médicaments sont apparus récemment et sont utilisés pour la plupart des rhumatismes inflammatoires. Dans le cas d’une Spondylarthrite ankylosante, l’étanercept et l’infliximab sont les deux médicaments souvent prescrits. Les traitements Anti-TNF ne sont prescrits qu’en dernier recours en raison de leur coût.

Un traitement avec le Sufasalazine peut être nécessaire. Toutefois ce médicament est uniquement prescrit dans les cas où les membres sont également touchés par les douleurs articulaires. Ce médicament a une efficacité limitée contre les douleurs. Il faut également signaler qu’il est susceptible d’avoir des effets indésirables graves notamment dans le sang.

La chirurgie

La chirurgie peut être solution dans les cas les plus graves de la Spondylarthrite. Les médecins le recommandent lorsque le patient souffre d’une raideur aigüe et lorsque ses articulations sont bloquées. Dans ces cas-là, la chirurgie intervient pour empêcher que le patient ne soit atteint d’invalidité. L’intervention chirurgicale permet également d’atténuer les douleurs.

La physiothérapie

La physiothérapie est un complément parfait à tous les autres types de traitements. Il permet au malade de retrouver progressivement sa mobilité à travers des exercices physiques qui sont adaptés à ses capacités. La mise en place d’un programme sera donc nécessaire avec le concours du physiothérapeute. Ces exercices tournent généralement autour de sports modérés comme la natation et les étirements. Les sports de courses ou de combats, et toutes les activités qui sollicitent les articulations dorsales sont fortement proscrits.

 

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page