Santé

LES ANÉMIES : Causes, Symptômes, Classification, Diagnostic, Traitements

Les globules rouges constituent l’une des principales cellules du sang. Leur rôle, c’est de conduire vers les organes et les tissus la quantité d’oxygène nécessaire à l’organisme. Par un phénomène normal, un grand nombre de ces cellules sanguines est détruit par le corps. La moelle osseuse en produit chaque jour des millions d’autres pour combler le manque. Il est possible que cette compensation ne soit pas suffisante, créant ainsi un déficit. C’est une situation qui peut avoir diverses conséquences dont la plus courante est l’anémie. Voici le point sur ce trouble de santé.

L’anémie : Présentation

Certaines personnes considèrent à tort l’anémie comme une pathologie. Pourtant, il s’agit tout simplement du résultat d’un dysfonctionnement sanitaire. En réalité, une anémie survient lorsque le nombre de globules rouges dans le sang se retrouve à la baisse. Elle se traduit par une concentration en hémoglobine en dessous de la normale.

Pour que l’anomalie soit considérée comme existante, le taux de cette protéine présente dans les globules rouges doit être en dessous d’un certain seuil. Celui-ci dépend de l’âge, du sexe et de l’état de l’individu. Ainsi, en cas d’anémie, la quantité d’hémoglobine décelée chez le patient doit être inférieure à :

  • 120 g/L chez toute personne âgée de plus de 70 ans ;
  • 130 g/L chez un homme ;
  • 140 g/L chez le nouveau-né ;
  • 120 g/L chez une femme.

Lorsque la femme porte une grossesse, notamment d’au moins 6 mois, ce taux doit être en dessous de 105 g/L.

ANÉMIE : Symptômes

Une anémie peut être asymptomatique. Une telle situation se produit généralement lorsque le trouble est bénin. En réalité, il faut dire que l’existence de signes liés à cette affection dépend de la vitesse à laquelle elle est survenue, de sa catégorie et de sa gravité.

Ainsi, lorsque l’anémie est de type sévère, les symptômes qui surviennent le plus souvent sont :

  • L’accélération du rythme cardiaque avec risque d’arrêt cardio-respiratoire ;
  • Les troubles visuels ;
  • La baisse de la tension artérielle ;
  • Les douleurs musculaires ;
  • Le tableau de type angine de poitrine ou dit de choc avec sueurs ;
  • La jaunisse ;
  • Les pertes de connaissance ;
  • L’ischémie ;
  • Les difficultés respiratoires.

De façon générale, une anémie se manifeste par :

  • Les maux de tête ;
  • Une sensation de froideur au niveau des pieds et mains ;
  • La fatigue ;
  • Une peau sèche ;
  • Les ongles cassants ;
  • La sécheresse et la fragilité des cheveux ;
  • Le teint pâle.

Les étourdissements, vertiges, bourdonnements d’oreilles et difficultés à supporter l’effort constituent également le carnet de ces principaux symptômes des anémies.

ANÉMIE : Causes

ANÉMIE

Plusieurs situations peuvent provoquer une baisse du taux d’hémoglobine chez un individu. Selon l’origine de ces dernières, il est possible de répertorier les anémies en deux catégories.

Les anémies centrales

Une anémie est qualifiée de centrale lorsque la moelle osseuse ne produit pas en quantité suffisante le nombre d’hémoglobines et de globules rouges adapté au bon fonctionnement de l’organisme. Un tel trouble de santé peut avoir diverses causes.

Le manque de fer

La carence en fer constitue la principale cause d’une anémie centrale. Elle représente aussi le plus courant facteur susceptible de conduire à une anémie. Lorsque l’affection est liée à cette déficience, on parle d’anémie ferriprive.

Dans ce cas de figure, le trouble de santé survient lorsque l’alimentation du patient est exempte de fer ou quand son organisme absorbe mal cet oligo-élément. L’anémie ferriprive peut aussi être due à des saignements persistants. C’est pour cela que les femmes possédant une menstruation abondante figurent parmi les personnes à risques de ce type d’anémie.

Il est également possible d’inclure dans cette catégorie d’individus prédisposés, les adolescents et les nourrissons. Compte tenu de l’état de poussée de croissance dans lequel ils se retrouvent, ces sujets possèdent en effet un important besoin en fer.

Il faut ajouter que cette forme d’anémie touche aussi les femmes enceintes. En raison du fœtus qu’elles portent et qui ne cesse d’ailleurs de grandir, ces futures mères requièrent un apport accru en fer, en particulier vers la fin de leur grossesse.

La carence en vitamines

L’acide folique (vitamine B9) et la vitamine B12 font partie des principales substances qui participent à la production de l’hémoglobine et des globules rouges. Par conséquent, lorsque ces éléments ne sont pas présents en quantité suffisante au sein de l’organisme, cela peut provoquer une anémie.

Dans ce cas, l’affection est désignée de mégaloblastique ou de pernicieuse. Il faut dire que si ces vitamines sont insuffisantes dans le sang, c’est parce que l’alimentation du sujet en est dépourvue ou ne les contient pas assez.

De ce fait, les personnes adoptant un régime essentiellement végétarien peuvent être très rapidement atteintes par ce type d’anémie, car la vitamine B12 n’est disponible que dans les produits d’origine animale. L’anémie pernicieuse peut être aussi due à la difficulté d’absorption de ces substances par le tube digestif.

Un tel dysfonctionnement peut survenir lorsque le patient est atteint d’une maladie cœliaque, d’affections intestinales ou a subi une chirurgie de l’estomac. À ce niveau, ce sont les personnes âgées qui sont considérées comme les individus les plus à risque.

Les maladies

Certaines pathologies, notamment de type inflammatoire et chronique sont capables d’empêcher l’organisme de produire suffisamment de globules rouges et d’hémoglobines. C’est le cas :

  • De la maladie de Crohn ;
  • Du cancer ;
  • Des maladies inflammatoires ;
  • De la cirrhose du foie ;
  • Des atteintes rénales ;
  • De l’hypothyroïdie ;
  • Des désordres rhumatologiques.

Le VIH, la tuberculose et les pathologies hépatiques peuvent aussi être à la base d’une anémie.

Les autres facteurs des anémies centrales

Une anémie centrale peut être également occasionnée par :

  • Un mauvais état de la structure de la moelle osseuse ;
  • Une défaillance des globules rouges souches ;
  • Une chimiothérapie ayant entraîné la mort des cellules productrices de globules rouges ;
  • Une insuffisance rénale.

Particulièrement dans ce dernier cas, il faut dire que lorsque la pathologie est existante, les reins ne parviennent plus à produire l’érythropoïétine (EPO). Il s’agit d’une hormone qui active les fonctions de la moelle osseuse afin de permettre à cette dernière de produire les globules rouges.

Lorsque les reins se retrouvent donc dysfonctionnels, cette substance n’est plus fabriquée, empêchant ainsi la formation de l’hémoglobine. C’est pour cela que tous les sujets atteints d’insuffisance rénale présentent un état d’anémie.

Les anémies périphériques

Ici, la structure de la moelle osseuse se trouve en parfait état. Elle est donc en mesure de produire suffisamment d’hémoglobines et de globules rouges. Pourtant, la situation semble toute autre, car malgré le bon fonctionnement de la moelle, l’organisme de l’individu fait l’objet d’une anémie. Diverses situations justifient un tel état de choses.

Les hémorragies

Dans le contexte des anémies périphériques, l’hémorragie constitue la cause la plus fréquente. En réalité, la réduction de la quantité de sang intervenue lors d’une hémorragie entraîne automatiquement la diminution du nombre de globules rouges présents dans l’organisme. Cela conduit à une anémie. Dans ce cas, le trouble de santé est qualifié d’hémorragique. Il survient généralement durant les :

  • Interventions chirurgicales ;
  • Accouchements ;
  • Accidents graves ;
  • Abondantes menstruations.

L’atteinte du fibrome utérin, du cancer de vessie, de côlon et des problèmes gastro-intestinaux constitue aussi quelques exemples d’éléments déclencheurs d’anémie hémorragique.

La destruction rapide des globules rouges

À part les hémorragies, l’élimination rapide des globules rouges représente également une autre cause des anémies périphériques. Il est certes vrai que dans le fonctionnement normal du système sanguin, l’organisme détruit les globules rouges. Cela ne se produit que lorsque ces cellules ont atteint une durée de vie de 120 jours.

Quand cette destruction est donc effectuée à l’avance, cela peut occasionner des conséquences. Le rythme de fabrication de la moelle osseuse ne permet en effet pas de combler la carence. Ce qui provoque alors une anémie qualifiée d’hémolytique. Il faut par ailleurs ajouter qu’un trouble de santé de ce type peut être d’origine :

  • Auto-immune ;
  • Génétique à l’image de la thalassémie et de la drépanocytose ;
  • Chimiothérapique ;
  • Pathologique comme c’est le cas avec le lupus et la maladie du foie.

Les infections ainsi que l’exposition aux toxines sont aussi susceptibles d’engendrer ce type d’anémie. Dans ces deux derniers cas, on parle d’anémie aplasique. Au niveau de cette forme de trouble, il n’y a pas que les globules rouges qui manquent. Les globules blancs sont également déficitaires.

ANÉMIE : Classification

ANÉMIE

Lorsqu’elle survient, une anémie peut modifier la taille des hématies. Sur la base de cette caractéristique, ce trouble de santé peut être classifié en plusieurs types.

Les anémies normocytaires

Au niveau de cette catégorie d’anémies, les globules rouges maintiennent leur taille normale, d’où le qualificatif de normocytaire. Cette absence de modification s’observe le plus souvent lorsque l’affection est due à une maladie :

  • Chronique ;
  • Cancérigène ;
  • Inflammatoire ;
  • Rénale.

Quand l’anémie survient suite à une irradiation ou un cancer, elle peut également être de type de normocytaire.

Les anémies microcytaires

Ce sont les anémies dont la survenue conduit à une taille de globules rouges plus petite que la normale qu’il faut qualifier de microcytaire. Un tel changement de l’aspect des hématies survient le plus souvent lorsque le trouble est dû à une carence en fer.

Il s’observe aussi lorsque le trouble de santé est de type sidéroblastique. Ce terme désigne une forme certes rare d’anémie qui se caractérise par une impossibilité du fer à se fixer dans l’hémoglobine.

Les anémies macrocytaires

Comparativement aux anémies microcytaires, celles qualifiées de macrocytaires entraînent une déformation des hématies. La taille de ces cellules sanguines est en effet plus grande que la normale. Un tel phénomène se produit particulièrement lorsque l’anémie est due à un manque de vitamines, notamment celles B12 et B9.

Cette modification peut également survenir lorsque le trouble de santé est lié à :

  • Un syndrome myélodysplasique ;
  • Une carence en folates ;
  • La consommation de médicaments toxiques ;
  • Une cirrhose.

Les anémies causées par un alcoolisme chronique ou une hypothyroïdie peuvent aussi être incluses dans la catégorie de ces troubles macrocytaires. Il est par ailleurs utile de préciser que toutes ces formes d’anémies sont désignées d’arégénératives.

Elles s’opposent à l’anémie régénérative. Dans ce dernier cas, la fabrication des hématies est normale, voire excessive.

ANÉMIE : Diagnostic

Dans le secteur médical, les symptômes ne suffisent pas pour confirmer l’existence d’une anémie, surtout que les manifestations de ce trouble font penser à d’autres types de pathologies. Pour un diagnostic plus certain, un hémogramme sera alors réalisé.

C’est un type d’examen qui porte également le qualificatif de Numération Formule Sanguine (NFS). Il consiste à prélever le sang du sujet suspecté et à l’analyser afin d’en savoir plus sur l’aspect de ses globules rouges, mais plus particulièrement sur leur concentration.

C’est cette dernière qui une fois comparée aux valeurs seuils permettra de conclure si l’individu est anémié ou non.

Quels sont les autres examens réalisés ?

Pour obtenir davantage de données sur le trouble de santé, le médecin peut procéder à d’autres examens. C’est le cas du Volume Globulaire Moyen (VGM). Sa particularité, c’est qu’il aide à définir la cause de l’affection.

En réalité, si une fois les résultats obtenus, ces derniers sont élevés, alors il faut conclure une avitaminose comme facteur déclencheur. Lorsque les données du VGM sont faibles, l’anémie peut dans ce cas alors être la conséquence d’une pathologie génétique, d’une inflammation ou d’un déficit en fer.

À défaut de faire ce test principal, le médecin peut réaliser d’autres diagnostics toujours pour rechercher l’origine du trouble. Les plus courants sont :

  • Le dosage de la pyruvate kinase et de la G6PD ;
  • Le bilan martial ;
  • Le test de Coombs direct ;
  • La TSH ultra-sensible ;
  • La ponction médullaire ;
  • L’électrophorèse de l’hémoglobine.

Par ailleurs, pour aller plus loin et découvrir l’état de la structure de la moelle osseuse, le médecin peut rechercher le taux de réticulocytes. C’est en fonction de la quantité de ces cellules qu’il pourra déduire si l’anémie est régénérative ou arégénérative.

ANÉMIE : Traitements

ANÉMIE

Avec les anémies, il n’existe pas un traitement généralisé ou préétabli. Il faut tout simplement comprendre que c’est la cause identifiée qui permet de déterminer les soins adaptés. Ainsi, si le trouble est par exemple dû à une carence en vitamine B12 ou B9, le médecin traitant peut prescrire des comprimés oraux contenant ces substances.

Mieux, il peut recommander la consommation d’aliments riches en ces vitamines. De même, une perfusion intraveineuse de fer peut être réalisée quand l’origine de l’anémie est un déficit en cet oligo-élément.

Il faut dire que dans les cas les plus graves d’anémies, notamment lorsque le taux d’hémoglobine du patient est inférieur à 60 g/L, une transfusion sanguine est envisagée.

 

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