Santé

La maladie du charbon : Causes, Symptômes, Traitement

Suite à plusieurs événements survenus entre 1942 et 2001, il a été conclu que le Bacillus anthracis, bactérie à l’origine de la maladie du charbon peut servir le bioterrorisme. C’est cette découverte qui a permis à la pathologie d’être connue du grand public. Malgré la récence de cette donnée, il faut préciser que l’affection existe depuis l’antiquité. Elle n’est pas contagieuse, mais peut être facilement attrapée. Étant donné qu’elle est mortelle, il urge d’en savoir plus sur les voies et moyens permettant de l’éviter puis de la guérir. Le point à ce sujet est fait ici.

La maladie du charbon : Une anthropozoonose assez répandue

Appelée anthrax en anglais, la fièvre charbonneuse ou maladie du charbon désigne une pathologie infectieuse aiguë faisant partie de la famille des anthropozoonoses. Cela signifie que la maladie affecte aussi bien l’humain que les animaux. Sa prévalence ne demeure toutefois pas la même chez ces deux sujets.

Du côté de l’homme, l’affection se diagnostique rarement. C’est donc avec les animaux que son apparition s’avère plus fréquente. Aucune espèce animale n’est épargnée de l’atteinte de cette fièvre. Cependant, ce sont les herbivores, en particulier ceux habituellement retrouvés dans les pâturages et élevages comme le bétail que cette maladie touche le plus.

Une pathologie présente dans tout le monde entier

La maladie du charbon se retrouve dans la plupart des pays du monde. Elle semble donc assez répandue. Toutefois, le nombre de cas enregistré varie d’une région à une autre puis dépend du sujet contaminé. En Europe par exemple, c’est la zone méditerranéenne qui a été identifiée comme étant le foyer endémique de la pathologie.

Au niveau des autres continents, les zones endémiques décelées sont :

  • L’Iran ;
  • Le Mexique ;
  • L’Éthiopie ;
  • La Chine.

Des cas de contamination d’animaux ont par ailleurs été fréquemment identifiés en Asie et en Europe. Cela date de longtemps et plus précisément de la période du 20ème siècle. Récemment, soit entre 2001 et 2018, sept individus ont été diagnostiqués comme malades de la fièvre charbonneuse.

La maladie du charbon : Une fièvre provoquée par le Bacillus anthracis

Le Bacillus anthracis constitue l’agent infectieux responsable de la maladie du charbon. Il s’agit d’une bactérie en forme de bâtonnet et donc un bacille, mais de type gram positif. Le germe est également :

  • Sans flagelle (immobile) ;
  • Anaérobie ou aérobie quand il le souhaite ;
  • Sporulé.

Ce dernier point traduit le fait que l’agent causal de la fièvre charbonneuse est capable de produire des spores. Dans les mieux riches en glucose et en acides aminés, ces dernières sont en mesure de germer en une forme végétative. Outre cela, les spores du Bacillus anthracis sont incapables de se reproduire.

Elles demeurent toutefois des éléments assez résistants, car capables de survivre plusieurs dizaines d’années dans le sol sans se détériorer. De plus, ces spores sont insensibles aux :

  • Substances désinfectantes ;
  • Rayons gamma ;
  • Rayons ultra-violets.

De même, elles possèdent une forte virulence et cela, elles le doivent aux deux toxines dont elles sont constituées et à la capsule qu’elles possèdent.

La maladie du charbon : modes de transmission chez l’homme

Au niveau de la race humaine, la maladie du charbon se transmet via trois moyens à savoir par voie :

  • Cutanée ;
  • Intestinale ;
  • Respiratoire.

La transmission par voie cutanée reste le mode de contamination le plus courant de la maladie du charbon. Il s’agit également de la forme de la pathologie qui guérit généralement sans laisser de séquelles. Ici, pour que le sujet soit infecté, il faut que celui-ci ait une lésion (cicatrice ou plaie par exemple) au niveau de l’épiderme.

Dès ce moment, toute forme de contact externe avec l’animal favorise l’entrée de la bactérie dans l’organisme de la personne concernée. Avec la forme intestinale, il suffit que l’individu ingère des aliments porteurs du Bacillus anthracis pour qu’il se retrouve malade. Les cas de contamination survenus par le biais de ce moyen restent rares.

Toutefois, lorsque l’agent infectieux est transmis par cette voie, la probabilité que le patient en décède s’avère plus élevée, soit de l’ordre de 25 à 60 %. En ce qui concerne la forme respiratoire de la fièvre charbonneuse, il faut retenir qu’elle est aussi grave.

Elle l’est bien plus que la précédente, car le taux de décès en absence de prise en charge thérapeutique passe de 60 à 80 %, voire 100 % des certains cas. La contamination survient dans ce contexte lorsque le sujet respire des spores.

Par ailleurs, il existe un dernier moyen bien qu’il reste exceptionnel par lequel la maladie du charbon peut se transmettre. Il s’agit de la voie injectable et ce sont les toxicomanes qui représentent les personnes les plus à risques de contracter l’affection.

La maladie du charbon : symptômes

La maladie du charbon

Avec la fièvre charbonneuse, il n’existe pas de signes de reconnaissance standards. Les symptômes dépendent en réalité de la forme que prend l’affection.

En cas de fièvre charbonneuse cutanée

Le premier symptôme est un bouton avec un aspect similaire à celui d’une piqûre d’insecte. Il survient un à douze jours après le contact entre la peau du sujet et la bactérie sur le site d’infection. Cette cloque provoque des démangeaisons. Au bout de 1 à 2 jours, elle subit les transformations suivantes :

  • Formation d’ulcérations bordées de vésicules ;
  • Enfoncement ;
  • Dessèchement ;
  • Apparition d’une croûte noire.

C’est à cause de la présence de cette escarre au centre de la lésion que le terme charbon est associé à la maladie. Sous sa forme cutanée, la pathologie peut aussi provoquer une :

  • Forte fièvre ;
  • Déformation de la partie atteinte ;
  • Une augmentation du volume du bouton.

Ces divers signes constituent des complications de l’affection et ils se font remarquer dans 80 % des cas.

Les symptômes de la forme pulmonaire

Lorsque les spores du Bacillus anthracis sont inhalées, elles peuvent rester 6 semaines dans les voies respiratoires avant de se mettre à manifester leur présence. Dans certains cas, les symptômes peuvent apparaître plus tôt, soit 48 h après la contamination. Il est notamment question de :

  • Toux sèche ;
  • Fatigue ;
  • Céphalées ;
  • Malaises ;
  • Douleurs musculaires ;
  • Maux de poitrine ;
  • Fièvre.

Ces signes primaires de la forme pulmonaire de la maladie du charbon font croire au patient qu’il est atteint d’une grippe. Ce qui distingue ce syndrome grippal de la pathologie est l’absence d’écoulement nasal (rhume).

Lorsque le sujet n’est pas médicalement pris en charge suite à l’apparition de ces symptômes, la fièvre charbonneuse se complique, et ce en l’espace de 4 jours au maximum. Cette aggravation est source de :

  • Méningite hémorragique ;
  • Hypotension ;
  • Douleurs rétrosternales aiguës ;
  • Insuffisance respiratoire grave ;
  • Sueurs abondantes ;
  • Forte fièvre.

La plupart des malades décèdent au bout de quelques heures après le début de ce lot de complications.

En présence de la maladie du charbon intestinale

Sous sa forme digestive, les symptômes de la maladie du charbon réunissent :

  • D’atroces douleurs abdominales ;
  • Une diarrhée récurrente et sanguinolente ;
  • Des vomissements (de sang parfois) ;
  • Des nausées ;
  • Une forte fièvre.

Le sujet peut également présenter une septicémie, une perte d’appétit et une ascite massive.

La maladie du charbon : diagnostic

La maladie du charbon

Pour identifier une atteinte à la fièvre charbonneuse, la méthode généralement utilisée consiste à recueillir chez le patient des échantillons qui seront envoyés en laboratoire. Ces derniers peuvent être :

  • Des particules de plaies cutanées ;
  • Du sang ;
  • Des sécrétions respiratoires.

Une fois dans la salle d’analyse, une mise en culture sera faite des échantillons afin d’identifier s’ils contiennent des spores de l’agent causal de la maladie. Il faut préciser qu’avec cette technique, le processus de diagnostic s’avère long. Ce n’est en effet qu’au bout de deux jours que les résultats sont disponibles.

Pour obtenir alors ces derniers plus rapidement, la technologie PCR semble plus adaptée. La fièvre charbonneuse se diagnostique également en faisant subir un examen sérologique au patient. Ici, le sang de la personne concernée est analysé dans l’optique d’observer des anticorps dirigés contre l’agent infectieux.

Un examen radiographique en cas d’atteinte pulmonaire

En dehors de l’analyse d’échantillons et de la mesure d’anticorps dans le sang du sujet, un examen radiographique peut être également effectué pour diagnostiquer la maladie du charbon. Cette solution n’est envisageable que lorsqu’une atteinte de la forme pulmonaire de la pathologie est suspectée.

En guise de confirmation, les clichés doivent montrer un épanchement pleural et un élargissement du médiastin.

La maladie du charbon : traitement

Lorsque l’atteinte à la fièvre charbonneuse est confirmée, le sujet ou le médecin doit au plus vite faire une déclaration de cas. Il s’agit d’une démarche obligatoire. Pour le traitement du patient, il est conseillé de lui administrer des antibiotiques. Les plus employés sont la :

  • Péfloxacine ;
  • Doxycycline ;
  • Vafloxacine ;

L’amoxicilline et l’ofloxacine peuvent être aussi prescrits. Les dosages à choisir pour ces divers médicaments vont dépendre du niveau et de la forme de l’affection puis de l’âge du malade. Toutefois, ils doivent être consommés sur une période de 1 mois à 60 jours.

Il est également possible de prendre ces produits à titre préventif lorsque le degré d’exposition à un élément à risque est faible. Dans ce cas, les antibiotiques peuvent être utilisés sur une plus courte période, soit entre 7 et 10 jours.

Particulièrement en présence d’une exposition par voie pulmonaire, le traitement doit être suivi sur 60 jours. Tout compte fait, le meilleur moyen de prévenir la maladie du charbon est de se faire vacciner.

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