Parapharmacie

Stresam® (étifoxine) : composition, indications, données cliniques

Le Stresam est un produit pharmaceutique, plus précisément un anxiolytique fabriqué par les laboratoires Biocodex. On l’utilise dans le traitement de l’anxiété et il a obtenu en 1981 une AMM dans plusieurs pays, dont la France, la Bulgarie et la Roumanie.

En raison de ses effets secondaires, cependant, il a fait dernièrement l’objet de nombreuses controverses. Cela a conduit à la révision de son AMM et à la réévaluation de son rapport bénéfice/risque. Il s’en est suivi la mise en place d’importantes précautions et restrictions d’utilisation visant la minimisation des effets indésirables les plus graves.

Stresam® (étifoxine) : forme pharmaceutique

L’anxiolytique Stresam se décline sous forme de gélules arrondies de coloration bleue blanche dosées à 50 mg. Dans les officines pharmaceutiques, on le retrouve conditionné dans des plaquettes puis des boîtes spécifiques. Les plaquettes de gélules de Stresam sont thermoformées et fabriquées en aluminium.

Les boîtes de conditionnement quant à elles, sont en carton et présentent des contenances variables. On en trouve de 15, 20, 24, 30, 50, 60, 90, 100 et 200 gélules. Suivant le nombre de gélules contenues dans une boîte, le prix du Stresam fluctue. Il faut noter, par ailleurs, que le Stresam est un médicament de Liste I. Cela implique qu’il n’est commercialisé que sous ordonnance médicale.

Stresam® (étifoxine) : composition

Le principal ingrédient entrant dans la composition du Stresam est l’Étifoxine Chlorhydrate. Il s’agit d’une benzoxazine possédant à l’instar des benzodiazépines une activité psychotrope. Il représente le principe actif, c’est-à-dire la molécule responsable des propriétés associées au Stresam.

Outre lui, pour la formulation des gélules de Stresam, les laboratoires Biocodex ont également eu recours à certains excipients. Il y a principalement :

  • La cellulose microcristalline ;
  • La gélatine ;
  • L’Indigotine ;
  • Le lactose monohydraté ;
  • Le magnésium stéarate ;
  • La silice colloïdale anhydre ;
  • Le talc.

Les gélules de Stresam contiennent également des traces parfois non détectables de titane dioxyde.

Stresam® (étifoxine) : indications

Les manifestations psycho-somatiques de l’anxiété constituent la seule indication du Stresam après la révision de l’AMM. Pour en savoir plus sur elles et l’anxiété en général, consulter les rubriques ci-dessous.

Anxiété : définition et épidémiologie

L’anxiété est un trouble émotionnel se caractérisant principalement par une importante peur. Elle se traduit par un sentiment d’insécurité, de terreur et de malaise subsistant parfois même en l’absence d’une quelconque situation menaçante. Il s’agit d’une maladie acquise qui n’est ni contagieuse ni héréditaire.

D’après les données épidémiologiques, l’anxiété présente une incidence de 5 à 8 % dans la population des adultes. De même, elle affecte préférentiellement les femmes et les personnes d’âge supérieur à 40 ans. Les formes les plus sévères de la maladie surviennent dans les populations de personnes appartenant au troisième âge. Par ailleurs, à partir de 40 ans, on estime qu’une femme sur dix souffrira d’un état anxieux.

Anxiété : étiologies

Les étiologies de l’anxiété sont multiples et diversifiées. On les répartit en plusieurs groupes selon leur nature. Ainsi, on distingue :

  • Les étiologies médicales ;
  • Les étiologies non médicales ;
  • Les étiologies comportementales.

Il y a aussi d’autres étiologies comme les prédispositions génétiques et familiales qui peuvent se retrouver à l’origine de l’anxiété.

Étiologies médicales 

Les étiologies médicales regroupent les conditions pathologiques pouvant causer la survenue d’une anxiété. Elles comprennent principalement :

  • Les désordres anxieux généralisés ;
  • La crise de panique ;
  • Le trouble bipolaire ;
  • L’agoraphobie ;
  • La maladie de Parkinson ;
  • L’épilepsie.

Il existe aussi des conditions physiologiques et donc non pathologiques telles que la ménopause qui peuvent entraîner un état anxieux.

Désordres anxieux généralisés

Les désordres anxieux généralisés correspondent à une condition où il s’observe des tensions, inquiétudes et nervosité exagérées face aux situations de la vie. Ils évoluent de façon chronique et affectent principalement les adultes de 35 à 50 ans. Il est possible qu’ils perdurent toute la vie.

Dans la quasi-totalité des cas, ils se manifestent par une anxiété présente continuellement et provoquent des signes somatiques. Ces derniers sont principalement neurologiques, cardiaques, urinaires, digestifs et respiratoires.

Crise de panique

La crise de panique constitue après les désordres anxieux généralisés la principale cause médicale responsable de l’anxiété. Elle représente un épisode intense et soudain de peur et présente un caractère aigu. Par conséquent, elle ne s’étend que sur une courte durée et ne récidive pas. Dans la crise de panique, l’anxiété est sévère et s’accompagne de signes comme la pâleur et les sueurs.

Trouble bipolaire

Le trouble bipolaire fait allusion à une affection mentale sévère se caractérisant par des épisodes extrêmes de sauts d’humeur. Il survient principalement dans la tranche de 18 à 35 ans et représente une cause majeure de l’anxiété. Généralement, il évolue sur des années en plusieurs phases et s’aggrave à mesure que le temps passe.

Dans la phase maniaque du trouble bipolaire, l’anxiété est quasi constante et sévère. Elle s’accompagne d’une perte d’énergie, de variations pondérales, d’idées suicidaires et d’une forte irritabilité. Le patient en vient même à perdre tout intérêt pour la réalisation de ses activités quotidiennes.

Agoraphobie

L’agoraphobie est un trouble anxieux commun entre 18 et 35 ans qu’on associe à l’anxiété dans maints cas. Elle se traduit par une importante peur survenant exclusivement dans les endroits où il est compliqué de s’échapper. Par exemple, les transports en commun et les espaces ouverts comme les parcs d’attractions.

Dans l’agoraphobie, l’anxiété est modérée et s’accompagne d’une gêne importante ainsi que de nombreux signes physiques. Par exemple les nausées, la diarrhée, les secousses et les tremblements.

Maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative se caractérisant principalement par une usure graduelle des neurones dopaminergiques. Elle présente un caractère incurable et figure parmi les causes d’anxiété les plus souvent banalisées.

Dans la forme classique de la maladie de Parkinson, l’anxiété survient de façon intermittente. Elle s’accompagne quelquefois de difficultés d’élocution, de la lenteur des mouvements et des tremblements des membres.

Épilepsie

L’épilepsie est une maladie chronique faisant suite à une altération des fonctions cérébrales. Elle évolue par poussées et peut durer toute la vie. À l’image de la maladie de Parkinson, c’est aussi une cause d’anxiété souvent banalisée.

Dans les crises épileptiques, l’anxiété est généralement modérée. Elle s’accompagne d’un sentiment de confusion, d’épisodes de regards vides et de convulsions.

Étiologies non médicales 

À l’opposé des étiologies médicales, les étiologies non médicales sont des causes de l’anxiété n’ayant trait avec aucune condition pathologique. Elles sont principalement liées aux changements négatifs relatifs à l’environnement, la vie professionnelle, personnelle et amoureuse. Les plus importantes incluent :

  • Le stress qui se caractérise par un ensemble de réactions survenant quand une personne est soumise à une pression/contrainte. Il peut découler de la charge de travail ou de la présence de certaines maladies chroniques.
  • Les traumatismes émotionnels tels que le décès d’une personne proche, la perte d’un emploi, les divorces.
  • Les préoccupations financières qui résultent d’un déséquilibre entre les charges financières et les revenus.
  • Les responsabilités liées à un événement d’envergure (soutenance, présentation d’une cérémonie).

Dans ces différentes circonstances, même si elle peut être sévère, l’anxiété prend une forme aiguë. Cela implique que généralement elle ne s’étendra généralement pas sur une période de plus de six mois.

Étiologies comportementales

Les étiologies comportementales correspondent à des causes de l’anxiété dépendant du mode de vie du patient. Elles comprennent essentiellement la consommation chronique d’alcool, de tabac et de drogues. En effet, ces substances considérées comme des excitants peuvent impacter les fonctions psychiques dans l’organisme. Il peut alors apparaître des troubles tels que l’état anxieux.

Anxiété : manifestations psycho-somatiques

Les manifestations de l’anxiété sont multiples et diversifiées. Cependant, les plus évocatrices sont principalement d’ordre psycho-somatique. Il y a, en général :

  • Un état émotionnel désagréable ;
  • Une sensation de malaise général ;
  • La tristesse ;
  • L’agitation ;
  • La pâleur ;
  • L’augmentation du rythme respiratoire.

L’anxiété provoque également une importante tachycardie, c’est-à-dire une accélération du rythme cardiaque.

Stresam® (étifoxine) : propriétés pharmaceutiques

Les propriétés pharmacodynamiques et pharmacocinétiques du Stresam sont disponibles ci-dessous.

Propriétés pharmacodynamiques

Le Stresam est un tranquillisant présentant des propriétés anxiolytiques. Il présente un effet régulateur sur le système neurovégétatif. Les résultats d’études pharmacodynamiques portant sur les rats et les souris ont permis de démontrer que l’action anxiolytique du Stresam dépend de deux mécanismes. Ils se rapportent tous aux récepteurs GABAA et reposent sur une optimisation des transmissions GABAergique.

Dans le premier mécanisme, l’étifoxine agit directement sur le récepteur GABAA. Elle se lie aux sous-unités de celui-ci et y réalise une modulation allostérique positive. Les points de liaisons préférentielles de l’étifoxine sur le récepteur GABAA sont les sous-unités B2 et B3.

Les études menées sur l’étifoxine ont montré qu’elle possède des sites de liaisons au récepteur GABAA différents de ceux des benzodiazépines. Cela vient soutenir les différences pharmacodynamiques existant entre ces deux molécules permettant la prise en charge de l’anxiété.

Dans le second mécanisme, l’action de l’étifoxine sur le récepteur GABAA est indirecte. En effet, elle va entraîner par activation d’une protéine de translocation mitochondriale une surproduction de neurostéroïdes cérébraux. Certains de ces neurostéroïdes, alloprégnanolone, par exemple, constituent des modulateurs allostériques positifs des récepteurs GABAA. Les transmissions GABAergique connaissent ainsi une optimisation importante.

Propriétés pharmacocinétiques

Sur le plan pharmacocinétique, le Stresam présente beaucoup de propriétés intéressantes. En effet, les résultats des différentes recherches ont démontré que par voie orale, l’absorption de l’étifoxine est optimale. De même, on a observé que l’étifoxine ne se fixe à aucun élément figuré présent dans le sérum sanguin. Après son administration, sa concentration plasmatique connaît un décroissement lent en trois temps et elle passe dans les urines. Il est possible, par ailleurs, que l’étifoxine puisse passer dans le placenta.

Stresam® (étifoxine) : données cliniques

Voir les données cliniques (posologie et mode d’administration, précautions et mises en garde, contre-indications, effets secondaires) relatives aux Stresam dans les sections ci-dessous.

Posologie et mode d’administration

D’habitude, la posologie usuelle du Stresam est de 3 à 4 gélules en 3 prises au maximum par jour. La durée du traitement varie entre quelques jours et quelques semaines. Il revient généralement au médecin traitant de la préciser en considérant les spécificités du patient. Quoi qu’il en soit, néanmoins, on limite la durée de prescription du Stresam à 12 semaines pour éviter les dépendances.

Pour ce qui est du mode d’administration, le Stresam s’administre par voie orale avec un grand verre d’eau. On ne peut l’administrer ni par voie sous-cutanée ni par voie intraveineuse ou intramusculaire. De même, on peut le prendre indifféremment pendant ou en dehors des repas.

Précautions et mises en garde

Les précautions et mises en garde relatives au Stresam se rapportent à des conditions spécifiques.

Réactions cutanées graves

Des réactions cutanées graves peuvent apparaître après un certain temps de traitement chez les patients qui prennent du Stresam. Ces dernières regroupent principalement le syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse, les dermatites exfoliatives générales, le syndrome de DRESS et le syndrome de Stevens-Johnson.

D’après les données cliniques recueillies depuis la commercialisation du médicament, ces réactions présentent souvent une issue favorable. Elles n’ont en général aucun impact sur le pronostic vital. Cependant, les patients ont obligation d’informer leur médecin traitant quand elles apparaissent. Celui-ci pourra mettre en place un système de surveillance et ordonner un arrêt de traitement si les risques sont importants.

Réactions hépatiques graves

Les données cliniques recueillies depuis la commercialisation du Stresam ont démontré une recrudescence de cas sévères de cytolyses hépatiques chez les patients qui prennent de l’étifoxine. Elles suggèrent que les réactions hépatiques liées au Stresam surviennent habituellement entre 2 à 4 semaines après le début du traitement. À l’opposé des réactions cutanées liées au Stresam, les réactions hépatiques graves peuvent engager le pronostic vital du patient.

De ce fait, on déconseille son utilisation chez les patients présentant un risque hépatique. Par exemple, les personnes âgées, les personnes avec des antécédents médicaux de cirrhose ou d’hépatite virale. Si tant est qu’il doive s’utiliser chez ces patients, on requiert une surveillance minutieuse et une révision des posologies à la baisse.

Par ailleurs, lorsque durant le traitement, il survient des troubles hépatiques, le patient doit arrêter définitivement la prise Stresam. Autrement, il s’expose à de sévères complications.

Colite lymphocytaire

Depuis la commercialisation du Stresam, on a rapporté certains cas rares de colites lymphocytaires. Pour cela, on recommande aux patients d’alerter un professionnel de santé s’ils observent des signes évocateurs de ce trouble. Il y a par exemple la diarrhée aqueuse, les douleurs abdominales, la fatigue et la perte pondérale. Celui-ci pourra réaliser des examens approfondis et ordonner au besoin un arrêt de traitement pour la sécurité du patient.

Métrorragie

Quelques cas de métrorragies sont apparus dans les populations de femmes utilisant une contraception orale. Pour cela, les patientes utilisant une contraception de cette nature ont obligation de le notifier à leur médecin traitant. Un ajustement de la posologie ou une interruption peut s’avérer nécessaire.

Grossesse et allaitement

Les données disponibles n’ont établi aucune corrélation entre le Stresam et la grossesse ou l’allaitement. Théoriquement, les femmes allaitantes et les femmes enceintes peuvent donc le prendre en toute quiétude. Néanmoins, on le leur déconseille à cause des multiples effets indésirables de l’étifoxine. Pendant la grossesse et l’allaitement, la patiente doit nécessairement prendre un avis médical avant l’utilisation du Stresam. Autrement, elle s’expose et aussi son enfant à des complications majeures.

Contre-indications

À l’instar de tout produit pharmaceutique, le Stresam présente quelques contre-indications. Il y a principalement :

  • La présence d’une allergie confirmée à l’étifoxine ou à l’un des excipients entrant dans sa composition ;
  • La présence d’une intolérance au lactose ;
  • La présence d’une myasthénie ;
  • Les antécédents médicaux d’insuffisance hépatique sévère ;
  • Les antécédents médicaux d’insuffisance rénale sévère ;
  • Les patients ayant présenté une forme grave de cytolyse hépatique ou d’hépatite lors d’une prise antérieure d’étifoxine.

Il y a aussi les patients qui ont présenté un certain nombre de réactions cutanées sévères durant une utilisation antérieure qui ne doivent en aucun cas reprendre à nouveau du Stresam.

Effets secondaires

Les effets secondaires du Stresam sont multiples et diversifiés. Ils n’apparaissent pas de façon systématique chez tous les patients et présentent des niveaux de gravité variée. On les répartit selon leur récurrence en deux groupes : les effets secondaires rares et les effets secondaires très rares. Aucun effet secondaire fréquent (concerne au moins 1 patient traité sur 1000) n’est associé à l’utilisation du Stresam.

Effets secondaires rares

Les effets secondaires rares concernent au moins 1 patient traité avec le Stresam sur 10 000. Ils comprennent principalement :

  • La somnolence légère ;
  • Les éruptions cutanées (éruption papuleuse, érythème) ;
  • Les démangeaisons ;
  • L’œdème du visage.

Généralement, la somnolence apparaît en début de traitement et disparaît spontanément pendant sa poursuite. On peut donc se passer de demander un avis médical. Pour les autres effets, cependant, un avis médical s’impose.

Effets secondaires très rares

Les effets secondaires très rares apparaissent chez moins de 1 patient traité avec le Stresam sur 10 000. Ils regroupent essentiellement :

  • Les manifestations allergiques comme les urticaires et l’œdème de Quincke ;
  • Les réactions cutanées graves comme le syndrome de DRESS, le syndrome de Stevens Johnson et la dermatite exfoliative généralisée ;
  • Les troubles hépatiques comme les hépatites et les cytolyses hépatiques ;
  • Les atteintes des organes reproductifs comme les métrorragies ;
  • Les affections gastro-intestinales comme la colite lymphocytaire.

Les effets secondaires très rares sont graves d’autant plus qu’ils peuvent déclencher le pronostic vital du patient. Pour cela, un avis médical et parfois un arrêt de traitement s’imposent.

 

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