Santé

Syndrome de Cyriax : causes et traitements de la malformation

Le syndrome de Cyriax est une malformation du grill costal qui se remarque essentiellement chez les hommes. Encore appelé le syndrome des côtes qui se plient, ces symptômes peuvent aller de simple gêne à de fortes douleurs au niveau des côtes. Quelles sont les causes du syndrome de Cyriax ? Quel diagnostic poser ? Comment traiter le syndrome de Cyriax ?

Syndrome de Cyriax : Définition

Pour mieux scinder le syndrome de Cyriax, il est important de comprendre en amont l’anatomie thoracique. Ce dernier est composé du rachis thoracique ayant 12 vertèbres séparé par des disques intervertébraux situés à l’arrière, d’un os plat, médian et long à l’avant et au centre appelé Sternum et enfin des côtes qui partent du rachis et se rattachent au sternum à l’aide d’un cartilage costal. Les côtes sont au nombre de 12 de chaque côté et forment au total 24 côtes.

Les côtes sont séparées en deux familles :

  • Les vraies côtes : Ce sont les 7 premières côtes rattachées directement au sternum.
  • Les fausses côtes : Quant à eux sont les 7e, 8e et 10ecôtes. Ils sont appelés « fausses côtes » parce qu’elles ne sont pas directement liées au sternum. Celles-ci se rattachent en effet par le cartilage costal Autrement dit, la 10e côte s’attache à la 9e côte qui à son tour s’attache à la 8e côte.

Par ailleurs, la cage thoracique est reliée aux omoplates, aux rachis cervicaux et aux clavicules au niveau de la partie supérieure. Au niveau de la partie inférieure, elle est reliée au rachis lombaire.

Pour en revenir au sujet, le syndrome de Cyriax provient d’une subluxation des cartilages antérieurs. Il s’agit en effet d’une malformation qui se produit en raison de l’extrême souplesse des cartilages costaux de certaines côtes.

Le patient souffrant du syndrome de Cyriax voit en effet ses côtes se déformer au moindre mouvement brusque ou sous certaines pressions. Provoquant ainsi de vives douleurs thoraciques. Plus précisément, la pathologie touche les fausses côtes du thorax, notamment les côtes 8 à 10 en raison de la particularité de leur point d’attache au sternum. La fragilité de ces côtes s’explique en effet par le fait qu’elles sont maintenues par des ligaments interchondraux très peu résistants.

Le syndrome de Cyriax est une pathologie qui atteint dans la plupart des cas les hommes dans une tranche d’âge de 20 à 80 ans. Il a été découvert en 1919 par Cyriax, un chirurgien orthopédiste anglais. D’où le nom de la pathologie !

Quelles sont les causes du syndrome de Cyriax ?

Le syndrome de Cyriax peut avoir de nombreuses causes directes ou indirectes.

  • Les évènements directs: Le syndrome peut se déclarer à la suite d’un traumatisme direct sur les côtes. Un accident de voiture, une chute ou encore un choc peuvent en être à l’origine. Il en est de même pour les travaux de force et les sports de contact.
  • Les évènements indirects: Le traumatisme peut survenir après des efforts musculaires violents, un éternuement fort ou encore des efforts de traction.

D’un autre côté, le syndrome de Cyriax survient à la suite de microtraumatismes répétés.

Lorsque le syndrome est déclenché, il provoque une douleur intense semblable au coup d’un marteau au niveau de l’abdomen et du thorax. On parle alors de douleur basi-thoracique. Cette affliction est provoquée par une compression du nerf intercostal située au niveau des côtes et du sternum. Entrainant ainsi une irradiation de la côte jusqu’à la partie supérieure de l’abdomen.

Avec le syndrome de Cyriax, de simples gestes comme prendre une inspiration profonde, faire un mouvement du tronc ou encore tousser peuvent déclencher des douleurs thoraciques. Douleur qui peut être ressentie de l’arrière du dos jusqu’au ventre. Par ailleurs, chez d’autres personnes, la maladie peut provoquer une gêne constante pouvant devenir oppressante, voire insupportable.

Le syndrome de Cyriax peut également se transcrire par des claquements ou des craquements au niveau des côtes, une sensation de ressaut ou de pliage. De même, le patient peut présenter des sièges épigastriques.

Syndrome de Cyriax : Diagnostic

Poser un diagnostic du syndrome des côtes qui se plient est assez difficile pour plusieurs raisons. Au prime abord, les patients n’ont pas tendance à associer leur douleur au syndrome de Cyriax. La majorité rattache en effet les signes à une pathologie gastrique, hépatique ou biliaire.

Également, en cas d’IRM, les résultats d’imageries ne relèvent rien dans le cas du syndrome de Cyriax. Le patient peut effectuer de nombreux examens sans avoir de résultat concluant.  L’ensemble de ces éléments rendent le diagnostic un peu complexe.

Toutefois, il existe quand même des méthodes permettant de détecter la présence du syndrome. Notamment, un diagnostic clinique et une échographie qui sont fait par les spécialistes de la maladie.

Un diagnostic clinique

Pour l’examen, le médecin place ses doigts au niveau du rebord costal de la cage thoracique et le tire doucement vers le haut et l’extérieur. Provocant ainsi une luxation des « fausses côtes » et le pincement des nerfs. Lorsque le patient ressent des claquements des côtes ou une sensation de click, le test du syndrome de Cyriax est positif.

L’échographie dynamique

Une échographie a pour objectif la subluxation de la côte vers le haut par rapport au cartilage en cas d’effort de Valsalva ou en position couchée. Cette méthode permet d’identifier les diverses anomalies au niveau des côtes, du cartilage et la présence de gonflement des tissus mous au niveau du thorax.

Même si l’échographie dynamique est peu répandue, elle permet toutefois d’avoir une parfaite visibilité du phénomène qui se produit lors de la luxation. Elle aide en effet à visualiser la mobilité anormale de la côte en cas de subluxation au cours d’une manœuvre de crochetage. Lorsque la côte se déplace vers le haut et recouvre celle du dessus, le test du syndrome de Cyriax est positif.

L’échographie peut en outre s’accompagner d’une infiltration de xylocaïne. Par ailleurs, cette méthode semble être une meilleure alternative parce qu’elle permet de fournir au chirurgien des données morphologiques essentielles à la planification d’une éventuelle intervention.

Comment traiter le syndrome de Cyriax ?

Le syndrome de Cyriax est non curatif, mais il n’est pas pour autant mortel. Il n’y a en effet pas de traitement pouvant rendre aux « fausses côtes » une solidité puisque tout le monde nait comme cela. Vous devez donc apprendre à vivre avec la douleur. Ce qui au contraire peut être fait, c’est faire des traitements pouvant réduire les douleurs et gênes.

Les traitements médicamenteux

La prise d’antalgique et de décontractant serait un excellent moyen pour réduite la sensibilité nerveuse chez les patients. Ces médicaments permettent en effet d’atténuer l’impact des muscles inter-costaux sur les nerfs comprimés.

Le traitement médicamenteux peut être suivi du port d’un bandage élastique autour de la rampe chondrale pendant une à deux semaines. Cette technique est utilisée afin d’immobiliser momentanément la rampe, empêchant de ce fait une subluxation costale.

L’infiltration de toxine botulique

Lorsque la douleur est assez intense, il est possible de paralyser les muscles-inter-costaux afin de lever la compression. Ce traitement permet de faire disparaitre la douleur pendant quelques semaines voire des mois. Il n’est toutefois pas conseillé de l’utiliser régulièrement, car pouvant avoir des effets secondaires.

La kinésithérapie et le yoga

La kinésithérapie permet de réduire la douleur juste en électro stimulant les abdominaux grands droits de votre corps. Cette technique aide entre autres à tirer les côtes vers le bas afin de lisser le thorax pour limiter les pressions du grill thoracique.

Les postures de gainages du yoga fonctionnent également comme la kinésithérapie. Elles permettent d’ouvrir les espaces inter-costaux grâce au lissage de la cage thoracique afin de soulager la compression des nerfs.

La chirurgie

Quand la douleur est intense au point d’en devenir insupportable pour le patient, il est possible de procéder à une ablation costale en dernier recours. Ainsi, pas de « fausses côtes », pas de compression nerveuse et donc pas de douleur. Toutefois, il y’a toujours un risque que la douleur survienne à un autre niveau.

Le recours à l’ostéopathie

L’ostéopathie peut s’avérer très efficace pour se soulager des douleurs du syndrome de Cyriax. Ce traitement est moins invasif, non médicamenteux et produit d’excellents résultats. Avec cette alternative, l’ostéopathe commence par localiser la douleur et les côtes en cause. Cela lui permet en effet de déterminer les mouvements susceptibles de déclencher la douleur.

Ensuite, le praticien relâche les ligaments des côtes afin de décomprimer les nerfs. Pour ce fait, il utilise plusieurs techniques telles que le rétablissement des fonctions musculo-squelettiques. Autrement dit, remettre dans l’ordre différents muscles du thorax, les muscles respiratoires et ceux du dos.

L’ostéopathie permet également de réduire les inflammations locales, de redonner une forme adéquate au cartilage lorsque celui-ci a été maintenu dans une mauvaise position. Enfin, le patricien essayera de réduire au maximum les pressions qui s’exercent sur la cage thoracique.

Vivre avec le syndrome de Cyriax

Le syndrome de Cyriax une fois déclenché fait partie intégrante de votre vie. Il est donc important d’apprendre à vivre avec la douleur et de savoir gérer celle-ci, pour ne pas occasionner des moments de stress. Cela passe par l’adaptation de ses activités physiques et de sa posture au quotidien.

Une personne avec le syndrome de Cyriax devra en effet apprendre à adopter une posture qui permet de ne pas mettre de suppression sur le thorax. En outre, les abdos sont interdits ! Aussi, il est recommandé de faire des exercices d’étirement des muscles inter-costaux.

Le patient peut également s’adonner à des exercices de respiration afin de limiter les efforts de la respiration thoracique, mais de privilégier plutôt une respiration abdominale. Ce qui permettra de solliciter moins les côtes lors d’une inspiration. Les exercices respiratoires permettent en outre d’avoir une mobilité costale.

Enfin, il est important de se ménager et de prendre du repos, surtout après une période post-traumatique.

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page