Santé

Arthrose : définition, causes, symptômes, diagnostic, traitements, prévention

En vieillissant, le corps humain devient plus vulnérable et sujet à diverses pathologies. L’arthrose est l’une des maladies chroniques qui affectent généralement les articulations du corps. Cette affection dégénérative entraîne la perte progressive des composants anatomiques normaux qui forment les articulations. Elle peut être considérée comme une maladie typique des personnes âgées (60 à 70 ans).

Sans une prise en charge adéquate, l’arthrose s’aggrave avec le temps. Voici une présentation complète de la maladie, de ses causes, de ses symptômes, son diagnostic ainsi que les différents traitements utilisés.

Arthrose : qu’est-ce que c’est ?

L’arthrose est une maladie dégénérative, évolutive et chronique qui se caractérise par une perte du cartilage articulaire. Il s’agit d’un tissu mou, souple, élastique de couleur blanche, composé de cellules arrondies appelées les chondrocytes. Le cartilage agit comme un coussin entre les os des articulations qui comprennent un liquide sécrété par la membrane synoviale (liquide synovial). Celui-ci est en contact direct avec le cartilage articulaire et, en plus d’amortir les mouvements, assure son alimentation. Alors, l’altération de ce tissu réduit la protection entre les os qui ont alors tendance à se frotter les uns contre les autres.

Le frottement des os rend les mouvements plus douloureux et peut créer des éperons osseux (croissances qui se développent sur le bord des os). Ces derniers provoquent en général une inflammation dont les conséquences sont entre autres des douleurs et une raideur. L’arthrose est localisée dans les vertèbres (colonne cervicale et lombaire) et dans certaines articulations de l’épaule, des doigts, de la hanche, du genou et de celles situées dans le gros orteil.

La prévalence de l’arthrose est relativement liée à l’âge. En effet, cette affection est présente chez la majorité des personnes dès l’âge de 40 ans et chez les septuagénaires, avec un pic d’incidence maximale entre 75 et 79 ans. Avant 45 ans, les hommes sont les plus susceptibles d’être touchés. En revanche, les femmes en souffrent après cet âge (à partir de 45 ans). La prévalence des lésions de l’arthrose augmente avec l’âge.

Arthrose : causes et facteurs de risques

À ce jour, on ignore les causes exactes de l’arthrose. Cependant, on peut affirmer de manière générale que l’état d’équilibre des articulations est maintenu par une charge normale sur le cartilage. De ce fait, tous les facteurs susceptibles de favoriser le développement de cet état peuvent être considérés comme des facteurs de risque.

Certains facteurs sont liés à la charge (contraintes mécaniques, obésité, déformations, traumatismes et microtraumatismes). D’autres agissent sur le cartilage (inflammation, prédisposition génétique, troubles métaboliques, vieillissement) ou sur les deux. L’ampleur et la gravité du processus peuvent également dépendre du nombre de facteurs impliqués, de leur étendue et de leur durée d’action. Au nombre des principaux facteurs de risque qui prédisposent au développement de l’arthrose, on peut citer

Facteurs liés à l’âge

L’inflammation liée à l’âge n’est peut-être pas directement à l’origine de l’arthrose. Toutefois, elle est susceptible de contribuer à son développement, à sa progression, ainsi qu’à l’augmentation de la douleur et à la réduction de la fonction physique. En outre, le vieillissement contribue davantage à l’environnement inflammatoire. Il entraîne une atrophie musculaire et une sarcopénie par la production de niveaux élevés de marqueurs inflammatoires et de cytokines.

Facteurs mécaniques

Les malformations ou les mauvaises positions articulaires sont une cause importante de l’arthrose du genou, qui est assez fréquente dans la gent féminine. Cela est probablement dû à des microtraumatismes répétés et des luxations.

Facteurs liés à l’activité professionnelle

Il a été démontré que les activités professionnelles sont responsables de l’apparition de la maladie. Chez les employés de bureau, on retrouve l’arthrose des épaules, des coudes et des mains. Alors que les ouvriers travaillant avec un marteau pneumatique développent l’arthrose de la hanche. Les danseurs professionnels sont confrontés à l’arthrose du genou. On parle d’arthrose lombaire chez les conducteurs de camions et d’autobus.

Facteurs liés à l’exercice d’une discipline sportive

Chez les sportifs, le jugement est plus difficile, car les causes peuvent être multiples. Chez les footballeurs, par exemple, l’une d’entre elles peut être la rupture fréquente des ménisques. Une faiblesse sous-jacente des ligaments peut, en revanche, expliquer l’arthrose de l’épaule chez les joueurs de tennis. L’observation d’une fréquence accrue d’arthrose de la main chez les judokas est un élément suggestif.

Facteurs découlant d’un héritage familial

Certaines maladies héréditaires comme l’hémochromatose, le syndrome d’Ehlers-Danlos et le syndrome de Marfan, compromettent le métabolisme et/ou la fonction articulaire. Elles peuvent aussi générer certains types d’arthrose secondaires. On sait également depuis un certain temps que l’arthrose des doigts est souvent caractérisée par une prédisposition familiale.

Facteurs liés à l’obésité et aux maladies du système endocrinien

L’obésité est sans aucun doute le facteur de risque le plus pertinent pour le développement de l’arthrose du genou, tant chez l’homme que chez la femme. En revanche, il existe un doute quant à son rôle dans la détermination de l’arthrose de la hanche, qui influence néanmoins son évolution et l’aggrave. Certaines altérations du système endocrinien, comme le diabète sucré et la goutte, indépendamment de l’obésité, ont également été impliquées comme des facteurs de risque possibles.

Facteurs liés à une inflammation

L’inflammation est une cause importante, tant pour sa capacité à provoquer la maladie que pour son influence sur son évolution. Dans le premier cas, on retrouve les formes d’arthrose qui dérivent de l’arthrite, en particulier de la polyarthrite rhumatoïde. Dans le second cas, on envisage l’intervention d’un véritable processus inflammatoire dans les articulations touchées par l’arthrose.

Arthrose : sémiologie

Arthrose

L’arthrose se caractérise principalement par des douleurs qui s’aggravent à mesure que la pathologie évolue. Les symptômes dépendent également de l’articulation concernée.

Symptômes en général

Les personnes atteintes ressentent des douleurs lorsqu’elles font des mouvements articulaires, notamment après une immobilité de plusieurs heures, au réveil le matin ou pendant le sommeil. Au cours des stades avancés de la maladie, les douleurs se présentent même au repos. Elles sont profondes, mal localisées et favorisées par des changements météorologiques.

Une restriction des mouvements peut apparaître à des phases aiguës et avancées de la pathologie. Elle est due à une contracture musculaire qui se déclenche comme une défense contre la douleur. Les articulations périphériques sont gonflées et ont une consistance dure (ligaments) en raison de la présence d’ostéophytes.

Au fil du temps, la victime peut également ressentir des douleurs lors de la palpation de l’articulation touchée ou lors de sa mobilisation passive. Aussi, on peut noter un craquement, un cliquetis ou un craquement des articulations en raison de l’incongruité articulaire ou de la présence d’ostéophytes libres dans la cavité articulaire. Un épanchement du liquide synovial (synovie) est rarement présent.

Par ailleurs, l’articulation atteinte peut être chaude, mais le rougissement et le gonflement des parties molles qui l’accompagnent sont rares, sauf pendant les périodes de poussée de l’inflammation.

Aux stades tardifs, on note le plus souvent des déformations et des luxations avec déviation, ulnaire et radiale (respectivement dans le sens du radius et du cubitus). Il n’y a généralement pas de perte totale de fonction, sauf au niveau de l’articulation de la hanche et du poignet.

Sémiologie de l’arthrose de la main ou des doigts

L’arthrose de la main se caractérise souvent par la flexion et la déviation latérale de la dernière phalange, d’abord aux deuxième et cinquième orteils. Dans un tiers des cas, les articulations interphalangiennes proximales des doigts sont également atteintes. Quant à celles du poignet, elles sont rarement touchées. C’est la forme d’arthrose la plus courante chez les femmes.

Arthrose du genou

Fréquente chez les femmes, elle est généralement considérée comme une arthrose professionnelle. Cela s’explique par le fait qu’elle se caractérise par des douleurs lorsqu’on s’agenouille, qu’on monte les escaliers, qu’on se lève ou qu’on s’asseye.

Le profil articulaire est irrégulier du fait de l’ostéophytose (éperons osseux) et il existe une douleur intense accompagnée de craquement lors des mobilisations passives. Les symptômes supplémentaires incluent une flexion ou une extension réduite de la jambe ou une incapacité à déplacer la rotule latéralement.

Arthrose de la hanche

Cette forme d’arthrose peut apparaître à l’âge moyen voire plus tôt (60 à 80 % des cas) lorsqu’elle survient suite à des malformations, à un traumatisme ou à une rupture de la tête fémorale. La douleur est aiguë surtout en position debout ou profonde après le transport prolongé d’une charge.

La victime peut ressentir la douleur le long de la face latérale de la cuisse, dans l’aine, sur la face interne de la cuisse ou dans le genou. Elle boite et présente un bassin anormalement incliné. Plus tard, on peut noter une réduction de la longueur des membres, une limitation motrice sévère et une lordose lombaire apparaissent.

Arthrose des orteils (hallux rigidus)

L’arthrose des orteils se caractérise par une bursite (inflammation de la bourse séreuse qui entoure et protège l’articulation), puis une altération de l’articulation du gros orteil dû à un traumatisme lors de la marche. On peut progressivement assister à un hallux valgus (déviation du gros orteil vers l’extérieur).

Arthrose des vertèbres

L’arthrose des vertèbres touche les voies inférieures du rachis lombaire et cervical. Cela s’explique par la plus grande mobilité de la colonne vertébrale à ces endroits. Au niveau cervical, l’arthrose se manifeste par des douleurs, des raideurs et des craquements lors des mouvements. Les ostéophytes et la protrusion du disque intervertébral (structure agissant comme un amortisseur entre deux vertèbres) entraînent une compression des racines des nerfs rachidiens.

Cela provoque alors des douleurs irradiées jusqu’à l’omoplate et le bras. Elles sont accompagnées de picotements ou de difficultés dans les mouvements. L’arthrose du rachis thoracique (arthrose de la colonne vertébrale) est une forme rare en l’absence de facteurs de risque tels que la scoliose.

En revanche, l’arthrose lombaire est favorisée par l’obésité et la présence d’une lordose lombaire normale. Elle entraîne des douleurs lombaires et peut provoquer une sciatique ainsi que des douleurs. La victime peut aussi avoir des picotements irradiés à la face antérieure et latérale de la cuisse et de la jambe.

Arthrose : diagnostic

Arthrose

Le diagnostic de la maladie arthrosique prend en compte deux phases différentes : la phase de diagnostic proprement dite et la phase d’évolution de la maladie.

Diagnostic proprement dit

Il repose sur les symptômes et l’examen radiologique (radiographies). Ce dernier peut révéler des déformations de l’articulation, représentées par une réduction de l’espacement articulaire (l’espace entre les deux extrémités de l’articulation), des ostéophytes, et d’éventuels kystes osseux (géodes).

Évolution

L’arthrose est une maladie chronique, et pour cette raison, elle a une évolution lente et invalidante. Les lésions osseuses sont irréversibles, mais les douleurs peuvent être intermittentes, avec des phases de poussée et des phases de bien-être. En outre, elles diminuent souvent au fur et à mesure que la maladie progresse, laissant place à des déformations qui deviennent permanentes. L’évolution et le pronostic dépendent fortement de l’articulation touchée, de son abus fonctionnel et de la possibilité de corriger la cause prédisposant.

Arthrose : traitements

Pour traiter efficacement l’arthrose, il faut corriger les causes qui y contribuent. Cela inclut la perte de poids chez les obèses, la correction orthopédique du varus ou du valgus, de la scoliose et de la luxation de la hanche. On distingue alors des traitements qui nécessitent ou non une intervention chirurgicale.

Traitement non chirurgical

La gymnastique ciblée (anti-arthrose) permet de corriger les mauvaises postures, de renforcer les muscles de soutien, de récupérer la mobilité articulaire ou de faciliter l’acceptation d’un handicap partiel. L’application de chaleur (diathermie, ultrasons, coussins chauffants, bains de kérosène, exercices en piscine chauffée) peut soulager temporairement la douleur et réduire les douleurs musculaires. Le médecin peut également procéder à la modification des activités professionnelles potentiellement en cause.

Les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) sont utiles pour soulager la douleur et faciliter la mobilisation des articulations pendant de courtes périodes. Leur utilisation prolongée est déconseillée en raison des effets secondaires possibles (gastrites et ulcères), de même que les opiacés (morphine) en raison du risque de dépendance et la cortisone, car elle favorise l’ostéoporose.

Un programme de conditionnement physique, de physiothérapie ou d’ergothérapie peut améliorer la flexibilité des articulations, augmenter l’amplitude des mouvements, réduire la douleur et renforcer les muscles. En outre, on peut opter pour des dispositifs de soutien. Il s’agit notamment d’une attelle, des bandages élastiques, des cannes, des béquilles ou des déambulateurs). La thérapie par application de glace peut être bénéfique pour l’articulation malade pendant de courtes périodes, plusieurs fois par jour.

Traitement chirurgical

Si les traitements non chirurgicaux ne réduisent ou n’arrêtent pas les douleurs, une intervention chirurgicale peut être envisagée. C’est aussi le cas lorsqu’ils se sont avérés peu efficaces. Les professionnels décident de procéder à une intervention chirurgicale suivant la gravité de l’arthrose, sa vitesse de progression, l’âge de la personne atteinte ainsi que son activité. Parmi les chirurgies recommandées figurent l’arthrodèse, l’ostéotomie, l’arthroscopie et l’arthroplastie.

Arthrodèse

Elle consiste à retirer l’articulation malade en fusionnant les extrémités des os. On parle alors de fusion des vertèbres. Des fils métalliques, des plaques, des vis ou des tiges maintiennent les os en place. Cela permet de réduire la mobilité et les douleurs.

Ostéotomie

Elle est beaucoup plus employée pour une arthrose du genou. Lorsque cette articulation dévie vers l’intérieur l’extérieur (genou varus ou valgus), l’os du tibia ou du fémur est disséqué. Le chirurgien réaligne ensuite le membre en le fixant généralement avec des plaques et des vis.

Arthroscopie

Le spécialiste (chirurgien) utilise des instruments miniaturisés de la taille d’un crayon et une micro caméra reliée à une fibre optique souple (arthroscope). Il introduit cette dernière dans l’articulation malade par deux ou trois petites incisions. Ensuite, il enlève les éperons osseux, les kystes osseux, le revêtement cartilagineux endommagé ou les fragments libres dans l’articulation.

Arthroplastie

La chirurgie, notamment de la hanche, permet de rétablir la fonction articulaire en modifiant la relation entre les deux têtes de l’articulation ou en la remplaçant par une prothèse.

Arthrose : prévention

Arthrose

La prévention de l’arthrose repose sur le contrôle des facteurs de risque. Par conséquent, il faut éviter le surpoids, les mauvaises positions et les charges excessives et répétées. Il est recommandé d’effectuer un programme régulier basé sur des étirements légers. Aussi, il est très important de protéger les articulations des traumatismes et des chocs. En outre, il faudra toujours choisir des chaussures à semelles amortissantes pour les exercices physiques. Il serait souhaitable de les pratiquer sur des surfaces souples.

Par ailleurs, l’alimentation joue un rôle important. Les experts recommandent d’opter pour une alimentation riche en antioxydants, équilibrée et peu riche en aliments d’origine animale. Néanmoins, la consommation du poisson est très conseillée. Cela permet de garder les articulations en bonne santé. La consommation d’alcool doit être évitée. De plus, il faudra modérer les fruits secs et les huiles issues de graines. Les suppléments alimentaires riches en oméga 3 et en antioxydants peuvent être recommandés, car ils sont connus pour leurs effets brûle-graisse.

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