Santé

Dyslexie : causes, symptômes et traitements

Difficulté de l’apprentissage du langage écrit, la dyslexie est un trouble fonctionnel plus ou moins fréquent. L‘OMS le reconnaît comme trouble assez récurrent chez les enfants intelligents. La dyslexie apparaît généralement sans troubles sensoriels ou psychologiques antérieurs.

L’orthophonie est l’un des seuls moyens permettant de venir à bout de ce trouble. Malgré qu’elle touche un nombre important de personnes à travers le monde, la dyslexie reste un trouble très mal connu. Quels sont les causes et facteurs à risque de la dyslexie ? Quels sont ses symptômes et comment la traiter ?

La dyslexie : définition

Par définition, la dyslexie correspond à un trouble d’apprentissage du langage écrit. Elle est classée dans la catégorie des troubles spécifiques des apprentissages, au même titre que la dysphasie, la dyspraxie ou encore la dyscalculie.

La dyslexie est généralement remarquée chez les enfants normalement scolarisés. Le plus surprenant est que ces derniers ne présentent pas de problème de vision, d’audition, de sensibilité, de déficience intellectuelle ou de lésion neurologique. Toutefois, ils sont sujets à des troubles du langage écrit, avec notamment un retard de lecture qui va jusqu’à 18 mois. Par ailleurs, la dyslexie a des répercussions importantes sur la vie sociale des personnes qui en souffrent. En effet, ces enfants ont d’énormes difficultés à apprendre la lecture, ont une vie sociale éprouvante et présentent des comportements de stress et/ou d’anxiété.

Un nombre conséquent de troubles est associé à la dyslexie, autant en termes de causes que de conséquences. Il s’agit notamment de la dysorthographie que présentent presque tous les enfants dyslexiques. C’est un trouble dont la principale manifestation est une difficulté en orthographe. On peut aussi évoquer les troubles du langage oral qui apparaissent en cas de dyslexie. Pour finir, il a été prouvé que le risque de développer des troubles de l’attention et une hyperactivité devient important, lorsqu’on souffre de dyslexie.

Les différents types de dyslexie

Les dyslexies sont essentiellement classées en trois grandes catégories que sont : les dyslexies de surface, les dyslexies phonologiques, et enfin celles mixtes.

Les dyslexies phonologiques sont essentiellement caractérisées par des difficultés à déchiffrer les mots. Ce type de dyslexie est fréquemment rencontré. Les personnes qui en souffrent ont énormément de mal à décomposer les différents sons du langage et à les associer à des écrits. La dyslexie phonologique est aussi appelée dyslexie dysphonétique.

En ce qui concerne la dyslexie de surface, elle est associée à des difficultés à reconnaître un mot dans sa globalité. Dans ce type précis de dyslexie, les sujets se contentent de prononcer de nouveaux mots, mais ont du mal à identifier et à utiliser des mots plus communs. Ces derniers mettent un temps absolument long à reconnaître un mot pourtant facile à identifier.

L’explication la plus probable est que le cerveau éprouve des difficultés à enregistrer l’aspect du mot. Au nombre des mots qui posent problème dans une dyslexie de surface, on distingue notamment ceux qui ne se prononcent pas de la manière dont ils sont écrits : femme, poids, etc. Par ailleurs, la dyslexie de surface est aussi connue sous les noms de dyslexie visuelle et de dyslexie dyséidétique. La majorité des personnes qui en souffrent présentent aussi une dyslexie phonologique.

Quant à la dyslexie mixte, elle associe à la fois les caractéristiques de la dyslexie phonologique et celles de la dyslexie de surface.

Quelles sont les causes de la dyslexie ?

Jusqu’à ce jour, les origines réelles de la dyslexie ne sont pas encore connues. L’hypothèse la plus acceptée par les médecins est celle de la phonologique. Selon cette théorie, ce serait le trouble de la représentation et de la manipulation qui serait à l’origine de la dyslexie. Il y a également une hypothèse visuelle selon laquelle, les personnes dyslexiques présenteraient des troubles visio-attentionnels.

Par ailleurs, certaines études révèlent l’implication d’un problème de déplacement des neurones dans le déclenchement de la dyslexie. En effet, les neurones grâce auxquels on lit, prennent naissance dans une zone externe au cerveau. Ils migrent ensuite vers la zone du cerveau qui est responsable de la lecture. Cette migration de neurones serait donc anomale chez les personnes qui présentent une dyslexie.

Les diverses anomalies qui provoquent une dyslexie peuvent être d’origine génétique. En effet, les antécédents familiaux sont énormément fréquents dans les familles des personnes atteintes de ce trouble. Cette hypothèse reste cependant à confirmer, puisque les avis sont encore mitigés sur la question. Certains chercheurs estiment que l’anomalie se trouve sur le chromosome 15, alors que d’autres l’identifient au niveau du chromosome 18.

Quelques symptômes de la dyslexie

Il peut parfois être difficile de détecter les symptômes de la dyslexie. La raison est que certaines de ces manifestations sont tout à fait normales, et peuvent être liées à toute une autre pathologie.

Avant même que l’enfant ne commence l’apprentissage de la lecture, certains signes distinctifs permettent de détecter une dyslexie. Il s’agit :

  • D’un langage familier tardif ;
  • De la difficulté à reconnaître certaines lettres ;
  • De l’impossibilité à apprendre de nouveaux mots ou à construire des phrases complètes ;
  • De l’incapacité de produire des rimes ;
  • De la mémoire insuffisante.

En dehors de ces signes, l’enfant éprouve aussi des difficultés à écrire son propre prénom et à se repérer dans l’espace.

Dès son entrée à l’école primaire et au début de l’apprentissage de la lecture, l’enfant commence à présenter d’autres signes distinctifs de la dyslexie au nombre desquels on peut citer :

  • Une grande lenteur à l’écriture ;
  • Un manque important d’attention à l’école ;
  • Des troubles de la compréhension ;
  • Des difficultés lorsqu’il s’agit de résoudre plusieurs problèmes à la fois;
  • Des difficultés à faire la différence entre les lettres qui se ressemblent : b et d ou p et q ;
  • Une mauvaise mémorisation de l’alphabet ainsi que des jours de la semaine.

L’enfant présente également des problèmes de motricité et de coordination.

Au fur et à mesure que l’âge de l’enfant augmente, les symptômes de la dyslexie s’aggravent si cette dernière n’a pas été prise en charge. On remarque alors d’importantes difficultés à comprendre des blagues ou des proverbes, des problèmes d’orthographe ainsi que des difficultés à prendre des notes.

Le diagnostic de la dyslexie

Pour avoir les résultats les plus fiables possibles, le diagnostic de la dyslexie doit se faire le plus précocement possible. Cependant, au moins 18 mois d’apprentissage de la lecture sont nécessaires avant d’envisager la possibilité que l’enfant puisse être atteint de ce trouble.

La détection de la dyslexie peut être faite par une des personnes qui participent à l’éducation de l’enfant. Généralement, c’est l’instituteur qui soupçonne premièrement la dyslexie. Il y arrive à partir de signes tels que le refus d’écrire, les écritures illisibles, une mauvaise tenue du crayon et des travaux peu soignés de l’enfant.

Après l’observation de ces premiers signes, l’instituteur doit alerter les parents de l’enfant et recommander une consultation médicale. Un médecin généraliste peut poser les premières bases du diagnostic, avant d’orienter le patient vers un orthophoniste, un psychologue ou encore un orthopédagogue. Ces derniers sauront avec expertise, déterminer s’il s’agit réellement d’un cas de dyslexie.

Il existe aussi des centres de référence pour les troubles de l’apprentissage dans de nombreux régions. Ces centres comportent des équipes multidisciplinaires compétentes pour le diagnostic de la dyslexie.

Pour diagnostiquer la dyslexie, de nombreux examens sont réalisés en rapport avec les fonctions cognitives. Ces examens portent notamment sur la mémoire, l’attention et la lecture. De nombreux outils existent aussi pour détecter une dyslexie et évaluer son degré de gravité. Il s’agit par exemple de l’outil de dépistage Odedys avec lequel, on fait passer à l’enfant un court test de lecture.

On peut également évoquer les examens de la vue, de l’audition ainsi que ceux neurologiques, qui sont essentiels dans le diagnostic de la dyslexie. Associés aux tests de psychologie, ces tests servent essentiellement à écarter d’autres hypothèses pouvant expliquer la dyslexie.

Les traitements de la dyslexie

Aucun médicament ne permet de soigner la dyslexie. Certains sont prescrits seulement lorsque la dyslexie est associée à un déficit important de l’attention.

La rééducation orthophonique reste à ce jour le meilleur moyen pour traiter une dyslexie. Cette méthode offre des stratégies pour compenser les défauts de la personne dyslexique. Cette rééducation peut être encore plus efficace, si elle est associée à des séances chez un psychothérapeute. L’intervention d’un orthoptiste, d’un psychomotricien et d’un ergothérapeute, peut parfois s’avérer nécessaire : on dit que le traitement de la dyslexie est pluridisciplinaire.

Pour revenir à la rééducation, de nombreuses méthodes sont utilisées pour un apprentissage facile de la lecture pour l’enfant dyslexique. La plus célèbre est la méthode Tomatis, qui repose sur une rééducation de l’écoute.

D’autres approches complémentaires sont mises à contribution pour le traitement de la dyslexie. On peut notamment évoquer la consommation des aliments contenant de l’oméga-3. En effet, des études ont permis de comprendre que de nombreux enfants atteints de dyslexie ont un faible taux d’oméga-3 dans le sang. Cependant, l’implication de cette protéine dans le processus de déclenchement de la dyslexie n’a pas été clairement démontrée.

On peut aussi évoquer la musicothérapie, qui est très efficace pour corriger une dyslexie. En faisant des exercices de chant et de rythme, le dyslexique améliore ses capacités d’audition. Il aura ainsi plus de facilité à apprendre la langue.

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page