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La maladie de Crohn : causes, symptômes, diagnostic et traitement 

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La mala­die de Crohn est un trouble inflam­ma­toire chro­nique de l’intestin qui affecte plu­sieurs zones du tube diges­tif. Elle peut tou­te­fois tou­cher d’autres zones extra-intes­ti­nales. Connue pour être une affec­tion de longue durée, elle peut appa­raître à tout âge chez les patients. En France, cette mala­die est connue pour son inci­dence très éle­vée. Les cher­cheurs y consacrent alors de nom­breuses recherches afin d’améliorer sa prise en charge. Causes, fac­teurs de risques, symp­tômes, diag­nos­tic et options de trai­te­ment, voi­ci l’essentiel à rete­nir sur la mala­die de Crohn.

La maladie de Crohn : description

La mala­die de Crohn est une patho­lo­gie inflam­ma­toire et chro­nique du tube diges­tif. C’est donc une mala­die inflam­ma­toire de l’intestin (MICI) au même titre que la rec­to­co­lite hémor­ra­gique. Elle entraîne une inflam­ma­tion de la zone diges­tive, un épais­sis­se­ment de la paroi, des ulcères, mais aus­si des fis­sures et des per­fo­ra­tions.

Ces dif­fé­rents phé­no­mènes peuvent avoir de graves per­tur­ba­tions sur le tube diges­tif, en par­tant de l’œsophage jusqu’au rec­tum. Le mal de Crohn évo­lue éga­le­ment par des pous­sées qui se tra­duisent par le mal de ventre ain­si que des diar­rhées. Ceux-ci peuvent durer plu­sieurs jours, voire des semaines et pro­voquent la fatigue, la dénu­tri­tion, l’anémie et bien évi­dem­ment la perte de poids.

Il peut y avoir des moments d’accalmie sur plu­sieurs semaines, mois et même des années. Par consé­quent, il est dif­fi­cile de pré­voir la récur­rence de la sur­ve­nue des crises. Par ailleurs, la mala­die de Crohn peut affec­ter uni­que­ment l’intestin grêle, en par­ti­cu­lier la zone ter­mi­nale appe­lée l’iléon. De même, il peut y avoir des cas où la patho­lo­gie n’affecte que le côlon du patient. Les plus graves sont ceux dont le côlon et l’iléon sont tou­chés. Néan­moins, il est impor­tant d’insister sur le fait que cette affec­tion n’est pas contagieuse.

La maladie de Crohn : causes et facteurs de risques

Les causes réelles qui peuvent être à l’origine de ce mal ne sont mal­heu­reu­se­ment pas encore iden­ti­fiées. L’alimentation et le stress étaient aupa­ra­vant les plus évo­qués, mais les experts estiment que ce ne sont seule­ment que des fac­teurs aggra­vants de l’état du malade. Tou­te­fois, grâce aux études et aux recherches scien­ti­fiques, de nou­velles sources peuvent être explo­rées. Il s’agit entre autres :

  • De la réac­tion du sys­tème immunitaire ;
  • Des anté­cé­dents génétiques ;
  • De l’environnement.

La réaction du système immunitaire

Chez les patients atteints de la mala­die de Crohn, le sys­tème immu­ni­taire fonc­tionne de façon anor­male, sur­tout en ce qui concerne ses réac­tions vis-à-vis des bac­té­ries pré­sentes dans le tube diges­tif. Cela pour­rait s’expliquer par un dys­fonc­tion­ne­ment de la flore intes­ti­nale ou par une conta­mi­na­tion par un virus ou encore par l’intrusion d’une bac­té­rie exté­rieure. Le résul­tat qu’une telle réac­tion engendre est l’inflammation de la paroi de l’intestin.

Les antécédents génétiques

Il existe cer­tains gènes de l’organisme qui pour­raient aug­men­ter le risque de déve­lop­per la patho­lo­gie chez cer­taines per­sonnes. Tou­te­fois, la géné­tique n’indique pas avec pré­ci­sion si la mala­die va se déclen­cher chez le malade ou pas.

L’environnement

L’environnement ou plus pré­ci­sé­ment les fac­teurs envi­ron­ne­men­taux sont un motif sus­cep­tible de déclen­cher le trouble. Ils jouent d’ailleurs un rôle impor­tant dans la réac­tion du sys­tème immu­ni­taire. Par ailleurs, le taba­gisme est consi­dé­ré comme un fac­teur de risque de déclen­che­ment et d’aggravation de la mala­die de Crohn. De plus, la consom­ma­tion du tabac pour­rait jouer un rôle dans cer­tains can­cers et dans les patho­lo­gies car­dio­vas­cu­laires et res­pi­ra­toires. Cela en fait aus­si un fac­teur non négli­geable pour le mal de Crohn.

La maladie de Crohn : les symptômes à détecter

La mala­die de Crohn peut se mani­fes­ter dif­fé­rem­ment en fonc­tion de chaque cas et peut éga­le­ment faire appa­raître des symp­tômes dif­fé­rents qui ne font pas sus­pec­ter l’existence d’un tel mal. Cer­taines per­sonnes vivent avec la patho­lo­gie en ne res­sen­tant que de rares symp­tômes. En revanche, chez d’autres per­sonnes les signes sur­viennent fré­quem­ment avec inten­si­té et des dou­leurs.

Bien que les signes du trouble soient sou­vent confon­dus avec d’autres mala­dies, elle a des symp­tômes typiques qui peuvent orien­ter le diag­nos­tic du méde­cin. Il s’agit des :

  • Dou­leurs du ventre ;
  • Diar­rhées ;
  • Nau­sées avec un ventre gon­flé et très douloureux ;
  • Manques d’appétit et une perte de poids ;
  • Modi­fi­ca­tions dans la par­tie anale ou génitale.

Les douleurs du ventre

Les dou­leurs au niveau de l’abdomen sont en géné­ral très vio­lentes et sou­vent spas­mo­diques. Elles se font le plus res­sen­tir dans la région droite du bas ventre. C’est à ce niveau que se trouve le cir­cuit (pas­sage) entre l’intestin grêle et le gros intes­tin. C’est d’ailleurs la zone essen­tiel­le­ment atteinte par la mala­die de Crohn.

Les diarrhées

Les diar­rhées sont sou­vent le pre­mier signe de la pré­sence de la mala­die de Crohn. Elles peuvent être aqueuses ou vis­queuses et per­sis­ter plu­sieurs semaines. De même, le patient a le corps fié­vreux au même moment où il a des diar­rhées. De plus, le sang dans les selles ne per­met pas d’affirmer qu’il s’agit de la mala­die de Crohn. Il est d’ailleurs très rare de consta­ter la pré­sence du sang dans les selles quand il est ques­tion de cette patho­lo­gie, contrai­re­ment à la rec­to­co­lite hémorragique.

Les nausées et le ventre ballonné

Ce sont des signes qui alertent sur les mou­ve­ments gas­tro-intes­ti­naux qui sur­viennent à cause des rétré­cis­se­ments qui ont lieu dans l’intestin. Les dou­leurs et les bal­lon­ne­ments se pro­duisent quand l’intestin se dilate. Tou­te­fois, la mani­fes­ta­tion des nau­sées et du gon­fle­ment du ventre sont des symp­tômes qui appa­raissent aus­si dans le cas d’un intes­tin irri­table. Le spé­cia­liste peut aus­si consi­dé­rer ce der­nier lors de son diag­nos­tic différentiel.

Le manque d’appétit et la perte de poids

La mala­die de Crohn endom­ma­gé énor­mé­ment les struc­tures des tis­sus et les glandes intes­ti­nales. Cela entraîne comme consé­quence la limi­ta­tion de la fonc­tion diges­tive de l’intestin. Ce der­nier n’arrive plus à absor­ber tous les élé­ments essen­tiels notam­ment les nutri­ments conte­nus dans les aliments.

Cet état des choses entraîne un manque d’appétit et une perte de poids immé­diate qui peuvent abou­tir à des carences et même à une sous-ali­men­ta­tion. En outre, les diar­rhées sui­vies des sai­gne­ments peuvent pro­vo­quer une ané­mie sur le long terme.

Les modifications de la partie anale ou génitale

Il est pos­sible d’observer de petites fis­sures ou de fis­tules au niveau de l’anus ou dans la zone géni­tale. Ces obser­va­tions peuvent conduire à soup­çon­ner la mala­die de Crohn chez le patient. Il est éga­le­ment pos­sible de déve­lop­per d’autres patho­lo­gies comme les hémorroïdes.

Ces dif­fé­rents symp­tômes sont aus­si remar­quables dans d’autres situa­tions. C’est la rai­son pour laquelle des exa­mens plus pous­sés fai­sant inter­ve­nir l’imagerie médi­cale et la colo­sco­pie sont indis­pen­sables pour effec­tuer le bon diagnostic.

La maladie de Crohn : processus du diagnostic

La mala­die de Crohn

Le pro­fes­sion­nel médi­cal en charge du diag­nos­tic et du trai­te­ment de la patho­lo­gie est un gas­troen­té­ro­logue. Ce der­nier dis­pose des com­pé­tences néces­saires pour étu­dier les cas de MICI. À la suite de la consul­ta­tion, le gas­troen­té­ro­logue effec­tue une pal­pa­tion de l’abdomen. Les dou­leurs ou les dur­cis­se­ments pro­ve­nant de la zone droite du bas ventre sont par­fois les pre­miers symp­tômes de la mala­die de Crohn. La zone anale est aus­si mise sous exa­men pour obser­ver si elle pré­sente ou pas des fis­sures ou des fis­tules.

Mis à part les exa­mens phy­siques, le pro­fes­sion­nel pré­lève éga­le­ment un échan­tillon du sang et des selles du patient pour qu’il soit exa­mi­né dans un labo­ra­toire. Ain­si, les résul­tats issus de l’analyse per­met­tront de don­ner un ver­dict sur la pré­sence ou non d’une MICI ou de la mala­die de Crohn dans le sang et dans les selles.

Si le soup­çon de la mala­die de Crohn se confirme, il s’ensuit une écho­gra­phie pour véri­fier si la paroi de l’intestin s’est épais­sie. Par ailleurs, le pro­ces­sus d’imagerie (scan­ner ou IRM) est néces­saire pour explo­rer d’autres régions dif­fi­ciles d’accès du trac­tus gastro-intestinal.

Le méde­cin spé­cia­liste confirme le diag­nos­tic après avoir effec­tué une endo­sco­pie de l’intestin ou des par­ties du tube diges­tif sou­vent affec­tées et aux­quelles l’endoscope peut avoir accès. Le gas­troen­té­ro­logue peut ain­si exa­mi­ner direc­te­ment la muqueuse intes­ti­nale et déce­ler les chan­ge­ments carac­té­ris­tiques de la mala­die de Crohn. Il effec­tue éga­le­ment des ana­lyses au micro­scope avec les échan­tillons de tis­sus pré­le­vés en amont.

La maladie de Crohn : organes susceptibles d’être touchés

L’intestin est la prin­ci­pale région où la mala­die de Crohn appa­raît le plus sou­vent. Néan­moins, à part le tube diges­tif, d’autres organes et par­ties du corps ne se trou­vant pas dans le canal intes­ti­nal peuvent être tou­chés. C’est pour cela que les contrôles régu­liers sont impor­tants pour sur­veiller l’impact de la patho­lo­gie sur le reste de l’organisme. Ain­si, des inflam­ma­tions peuvent se pro­duire au niveau de la peau (inflam­ma­tions cuta­nées). De même, le patient peut res­sen­tir des dou­leurs dans les genoux ou encore dans les chevilles.

Il peut éga­le­ment se plaindre d’une fatigue chro­nique. Les organes et les sys­tèmes en dehors du cir­cuit gas­tro-intes­ti­nal sus­cep­tible d’être tou­ché sont prin­ci­pa­le­ment la peau, les reins, les yeux, les pou­mons ain­si que le foie. Pareille­ment, les arti­cu­la­tions, le pan­créas, le sys­tème ner­veux et les voies biliaires font aus­si par­tie du lot des organes que la mala­die de Crohn peut endommager.

La maladie de Crohn : traitements possibles

Pour trai­ter la mala­die de Crohn, plu­sieurs mesures ou moyens peuvent ser­vir à amé­lio­rer le bien-être du patient et contrô­ler l’évolution de la patho­lo­gie. Ain­si, la prise en charge de cette der­nière suit un pro­ces­sus bien défi­ni. Le malade com­mence par adap­ter son régime ali­men­taire ain­si la prise des médi­ca­ments pour limi­ter les crises. De même, pour cer­taines situa­tions ou cer­tains cas d’urgence, la chi­rur­gie est éga­le­ment un recours pour sou­la­ger le mal.

Le régime alimentaire

L’appétit du patient se réduit néan­moins, les besoins éner­gé­tiques quant à eux ne cessent d’augmenter. Sans oublier les diar­rhées per­sis­tantes qui entraînent une malab­sorp­tion de quelques nutri­ments. Il est donc impé­ra­tif pour le malade souf­frant de la mala­die de Crohn d’adopter et de suivre rigou­reu­se­ment un régime ali­men­taire riche, mais aus­si varié pour com­pen­ser les pertes en éner­gies et en nutriments.

La prise des médicaments

Les trai­te­ments médi­ca­men­teux de l’affection visent deux buts fon­da­men­taux que sont :

  • Dimi­nuer l’inflammation du tis­su qui est à la base de la maladie ;
  • Réduire la sur­ve­nue des signes ou symp­tômes de la Maladie.

Ain­si, les médi­ca­ments pres­crits au patient ont pour mis­sion de régu­ler la réac­tion du sys­tème immu­ni­taire afin d’empêcher l’inflammation de la paroi. Pour cela, il est sou­vent pres­crit à la vic­time des anti-inflam­ma­toires, des immu­no­mo­du­la­teurs et des antibiotiques.

Les anti-inflammatoires

Pour les anti-inflam­ma­toires uti­li­sés pour trai­ter la mala­die de Crohn, il y a les déri­vés sali­cy­lés (mésa­la­zine ou sul­fa­sa­la­zine) qui sont ingé­rés par voie orale ou rec­tale ou encore par les deux. De même, il existe éga­le­ment les cor­ti­coïdes (pred­ni­sone ou pred­ni­so­lone), leur prise se fait par la voie orale.

Les cor­ti­coïdes sont des sub­stances qui s’utilisent afin de dimi­nuer de forts symp­tômes dou­lou­reux. Cepen­dant, la prise de cet anti-inflam­ma­toire entraîne des effets indé­si­rables. Par consé­quent, une cor­ti­co­thé­ra­pie conti­nue peut pro­vo­quer une insuf­fi­sance sur­ré­na­lienne qui va abou­tir à un arrêt progressif.

Les immunomodulateurs

Il s’agit d’un trai­te­ment dont les spé­cia­listes ont seule­ment recours pour les cas de mala­dies de Crohn sévères et résis­tantes. Les immu­no­mo­du­la­teurs conseillés sont essen­tiel­le­ment l’azathiophie, l’adalimumab et l’infliximab. Aus­si, la Haute Auto­ri­té de San­té (HAS) indique que le 6‑MP ain­si que le métho­trexate peuvent ser­vir d’immunomodulateur à condi­tion que cela soit dans un contexte hors — AMM, c’est-à-dire de non-auto­ri­sa­tion de mise sur le marché.

Les antibiotiques

Les consé­quences de la mala­die de Crohn aug­mentent la sur­ve­nue d’une infec­tion. Ain­si, les anti­bio­tiques sont uti­li­sés pour limi­ter le risque que la paroi du tube diges­tif s’infecte. Le diag­nos­tic et la pres­crip­tion de ce médi­ca­ment sont du res­sort du méde­cin spé­cia­liste. S’il y a bel et bien une infec­tion intes­ti­nale, la qui­no­lone, de même que le métro­ni­da­zole est les molé­cules les plus recommandées.

Par ailleurs, un trai­te­ment comme la sup­plé­men­ta­tion en fer admi­nis­trée par voie orale peut être utile sur­tout en situa­tion de carence mar­tiale. Si la carence est trop impor­tante, cela peut néces­si­ter une hos­pi­ta­li­sa­tion afin que le pro­fes­sion­nel médi­cal puisse pro­cé­der à une injec­tion intra­vei­neuse.

La chirurgie

Envi­ron 7 patients sur 10 souf­frant de la mala­die de Crohn béné­fi­cie­ront d’une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale durant leur vie. En effet, la chi­rur­gie devient une néces­si­té lorsque le trai­te­ment médi­ca­men­teux n’est pas suf­fi­sant pour sou­la­ger le mal. Outre d’autres com­pli­ca­tions telles que les abcès, les fis­tules et les obs­truc­tions intes­ti­nales sur­viennent pour aggra­ver la situa­tion du malade.

En géné­ral, la chi­rur­gie dans le cadre de la mala­die de Crohn consiste à faire une résec­tion de la zone dans laquelle l’intestin est enflam­mé. Mal­gré le fait qu’après une inter­ven­tion de cet ordre, les symp­tômes dis­pa­raissent, et cela, pen­dant plu­sieurs années, il arrive des fois que le trouble réap­pa­raisse.

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