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Filariose lymphatique : causes, symptômes et traitements

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La fila­riose lym­pha­tique est une infec­tion qui touche des mil­lions d’individus dans cer­taines régions du monde. La plu­part des vic­times sont des enfants, mais elle n’épargne pas non plus les adultes. La fila­riose lym­pha­tique n’a géné­ra­le­ment pas de symp­tômes appa­rents. Tou­te­fois, lorsqu’elle atteint un stade par­ti­cu­liè­re­ment avan­cé, elle se mani­feste sous la forme de pro­fondes défi­gu­ra­tions esthé­tiques, qui peuvent même entra­ver la mobi­li­té des per­sonnes infec­tées. Quels sont les causes et les symp­tômes de la fila­riose lym­pha­tique ? Quelles sont les solu­tions pour trai­ter cette infection ?

La Filariose lymphatique : une maladie tropicale négligée

La fila­riose lym­pha­tique appar­tient à la famille des mala­dies tro­pi­cales négli­gées. Ce sont des maux qui ont pour épi­centre les régions tro­pi­cales dans le monde. Elles prennent le nom de mala­dies négli­gées, car en plus de tou­cher des popu­la­tions pauvres et négli­gées, l’action mon­diale en faveur de la san­té n’œuvre pas suf­fi­sam­ment pour lut­ter contre elles.

Comme son nom l’indique, la fila­riose lym­pha­tique affecte prin­ci­pa­le­ment le sys­tème lym­pha­tique. Il s’agit d’une mala­die para­si­taire, qui peut être cau­sée par 3 types de vers filaires.

Dans la majo­ri­té des cas, le prin­ci­pal res­pon­sable de la cette affec­tion est le ver Wuche­re­ria ban­crof­ti. Dans de très rares cas, des filaires tels que les Bru­gia timo­ri ou les Bru­gia malayi, peuvent aus­si cau­ser la fila­riose lym­pha­tique. Ces deux der­niers ont d’ailleurs la par­ti­cu­la­ri­té d’être beau­coup plus pré­sents en Asie.

Filariose lymphatique : quel est son mode de transmission ?

Bien qu’elle soit para­si­taire, la fila­riose lym­pha­tique est une mala­die à trans­mis­sion vec­to­rielle. En effet, l’infection se trans­met d’humain à humain, à tra­vers les piqûres de mous­tiques. Lorsqu’il infecte un indi­vi­du, le ver filaire s’introduit dans les vais­seaux lym­pha­tiques.

Il y gran­dit et y pond des larves micro­sco­piques appe­lées micro­fi­laires. Celles-ci cir­culent libre­ment dans le sang de la per­sonne infec­tée jusqu’à l’intervention du moustique.

Lorsqu’un mous­tique pique une per­sonne infec­tée, il emporte avec lui une par­tie des larves. Celles-ci se déve­loppent dans le corps du mous­tique, jusqu’à l’âge adulte. Lorsque le mous­tique pique un indi­vi­du sain, les larves passent du mous­tique au sang de la per­sonne saine, et vont se loger dans les vais­seaux lym­pha­tiques et ain­si le cycle de trans­mis­sion se perpétue.

Une fois que les vers filaires atteignent l’âge adulte, ils peuvent vivre plus de 5 ans dans le corps de leur hôte. Ils s’y accouplent et pondent régu­liè­re­ment des micro­fi­laires dans le sang de l’hôte. Cela signi­fie que chaque indi­vi­du por­teur est poten­tiel­le­ment un dan­ger pour toutes les per­sonnes saines autour de lui.

De plus, il n’y a pas qu’un seul type de mous­tique qui est vec­teur de la fila­riose lym­pha­tique. En Afrique notam­ment, de nom­breuses espèces trans­mettent l’infection. Par­mi les plus cou­rantes, on retrouve notam­ment l’Anophèle.

Quels sont les symptômes de la filariose lymphatique ?

L’une des par­ti­cu­la­ri­tés de la fila­riose lym­pha­tique est géné­ra­le­ment, l’absence de symp­tômes chez les per­sonnes qui en sont infec­tées. Tou­te­fois, lorsque le para­site endom­mage le sys­tème lym­pha­tique, cer­taines per­sonnes déve­loppent des symp­tômes qui ne passent pas inaperçus.

La filariose lymphatique aigüe

La fila­riose lym­pha­tique aigüe est carac­té­ri­sée par :

  • Des épi­sodes de fièvre ;
  • Des abcès ;
  • L’inflammation des ganglions.

Les autoch­tones sup­portent moyen­ne­ment la fila­riose lym­pha­tique aigüe. Par contre, chez les per­sonnes qui sont nou­velles dans un milieu à risque, elle peut avoir des effets désas­treux en absence d’une prise en charge rapide.

La filariose lymphatique chronique

Si un trai­te­ment adap­té n’est pas uti­li­sé dans la phase aigüe, la fila­riose lym­pha­tique peut deve­nir chro­nique, avec des symp­tômes assez graves. La par­tie du corps conta­mi­née par le para­site, peut notam­ment se trans­for­mer en lym­phœ­dème. À cela, il faut aus­si ajou­ter la sen­si­bi­li­té de la par­tie du corps conta­mi­née, qui lui fait perdre toute immu­ni­té face à d’autres infections.

Les complications de la filariose lymphatique

Lorsque la fila­riose lym­pha­tique est négli­gée sur plu­sieurs mois, elle peut se trans­for­mer en d’autres mala­dies telles que l’hydrocèle et l’éléphantiasis.

L’hydrocèle

On parle d’hydrocèle lorsque du liquide s’accumule dans le scro­tum, pro­vo­cant par la même occa­sion son élar­gis­se­ment. Il s’agit d’une com­pli­ca­tion cou­rante de la fila­riose lym­pha­tique, lorsque l’infection n’est pas rapi­de­ment prise en charge.

L’hydro­cèle est bénigne. Ce n’est pas non plus un mal très grave, mais elle peut gêner pro­fon­dé­ment la mobi­li­té, pro­vo­quer des dou­leurs aigües des tes­ti­cules et est loin d’être esthé­tique. De plus, au fil du temps et en absence de trai­te­ment, la bourse peut atteindre un volume déme­su­ré et engen­drer des troubles cli­niques importants.

L’éosinophilie pulmonaire

L’éosi­no­phi­lie pul­mo­naire n’est pas asso­ciée à une mala­die spé­ci­fique. Elle peut être la consé­quence de la consom­ma­tion de cer­tains médi­ca­ments. Elle est cau­sée par l’infiltration des éosi­no­philes dans les pou­mons. Dans le cas pré­sent, ce sont les para­sites de la fila­riose lym­pha­tique qui sont à l’origine de l’éosinophilie pulmonaire.

L’éléphantiasis

L’éléphantiasis est le déve­lop­pe­ment extrême de la fila­riose lym­pha­tique. En effet, si l’infection per­dure pen­dant plu­sieurs mois, elle peut entraî­ner une prise de volume signi­fi­ca­tive au niveau des jambes. Celles-ci s’enflent au point de gêner la mobi­li­té comme c’est le cas avec l’hydrocèle.

Comment établir le diagnostic de la filariose lymphatique ?

Le meilleur moyen pour éta­blir un diag­nos­tic de fila­riose lym­pha­tique est de pro­cé­der par des tests san­guins. En effet, le sang conta­mi­né révèle au micro­scope, des vers à l’intérieur des vais­seaux lymphatiques.

De plus, pour se pro­té­ger contre cer­tains dan­gers, le corps humain et plus par­ti­cu­liè­re­ment le sys­tème immu­ni­taire, a pour habi­tude de déve­lop­per des anti­corps très spécifiques.

À par­tir du moment où des anti­corps sont iden­ti­fiés dans les tests san­guins, cela peut déjà alar­mer les médecins.

Il convient tou­te­fois de rap­pe­ler que les tests au micro­scope pré­sentent de nom­breuses limites. En effet, ils ne per­mettent pas de savoir exac­te­ment s’il s’agit de vers adultes en rap­port avec la fila­riose lym­pha­tique ou d’un tout autre type de vers.

Une autre dif­fi­cul­té avec les tests san­guins, c’est qu’il faut sou­vent les effec­tuer de nuit. En effet, dans les régions du monde les plus tou­chées par la fila­riose lym­pha­tique, les micro­fi­laires ne se déplacent dans le sang que la nuit. Il est donc extrê­me­ment dif­fi­cile de les dis­tin­guer de jour.

C’est la rai­son pour laquelle, des méthodes de détec­tions beau­coup plus avan­cées telles que les tech­niques séro­lo­giques sont désor­mais envisagées.

Quels traitements pour la filariose lymphatique ?

Il n’existe aucun remède contre la fila­riose. Pour trai­ter cette infec­tion, il faut pro­cé­der par cas, et trou­ver des solu­tions adap­tées en fonc­tion des symp­tômes que pré­sente la victime.

Les médicaments

Les prin­ci­paux médi­ca­ments uti­li­sés dans la lutte contre la fila­riose lym­pha­tique sont des anti­pa­ra­si­taires. Leur mis­sion est de détruire le ver adulte dans le sang et d’empêcher sa repro­duc­tion. Prendre ce type de médi­ca­ment, c’est éga­le­ment réduire le risque de pro­pa­ga­tion de l’infection.

La chirurgie

Lorsque la fila­riose lym­pha­tique atteint un cer­tain stade, il faut bien plus que des médi­ca­ments pour en venir à bout. Si l’infection se trans­forme en hydro­cèle par exemple, on est obli­gé de faire une inter­ven­tion chirurgicale.

En effet, il n’existe pas encore de trai­te­ment médi­cal pour gué­rir d’une hydro­cèle. De plus, même en pro­cé­dant par injec­tion d’une sub­stance sclé­ro­sante, il y a de fortes chances de réci­dives. Pour évi­ter toute com­pli­ca­tion, la per­sonne infec­tée doit donc être opérée.

L’objectif de l’inter­ven­tion chi­rur­gi­cale est de vider la poche de liquide qui s’est for­mée au niveau du scro­tum. Pour cela, le méde­cin va pro­cé­der à une inci­sion loca­li­sée de la bourse.

La prise en charge de l’éléphantiasis

La prise en charge de l’élé­phan­tia­sis se fait en plu­sieurs étapes. Cer­tains médi­ca­ments tels que l’albendazole, per­mettent d’obtenir de bons résul­tats. Mais dans cer­tains cas, il est néces­saire de recou­rir à la chi­rur­gie. On peut éga­le­ment envi­sa­ger d’autres soins com­plé­men­taires tels que les massages.

Le cas de l’éosinophilie pulmonaire

L’éosinophilie pul­mo­naire n’entraîne pas de consé­quences graves lorsqu’elle est légère. Il est même pos­sible d’en gué­rir sans trai­te­ments. Cepen­dant, lorsqu’elle est aigüe, le trai­te­ment idéal est l’utilisation de corticoïdes.

Les méthodes de prévention de la filariose lymphatique

Même s’il existe aujourd’hui de nom­breux trai­te­ments contre les symp­tômes de la fila­riose lym­pha­tique, il n’y a pas encore de remède contre l’infection elle-même. De plus, il est impor­tant de rap­pe­ler que les per­sonnes qui souffrent des symp­tômes les plus avan­cés de la fila­riose lym­pha­tique tels que l’éléphantiasis, sont le plus sou­vent vic­times de stig­ma­ti­sa­tions dans leur socié­té. L’idéal est de pré­ve­nir cette mala­die, sur­tout dans les zones à risque.

Le meilleur moyen pour le faire est de se pro­té­ger contre les vec­teurs du ver : les mous­tiques. Après tout, ce sont eux qui, à tra­vers leurs piqures, trans­mettent la fila­riose lym­pha­tique aux êtres humains.

Les solu­tions pour se pro­té­ger contre les mous­tiques sont aus­si diverses que variées. Si une cli­ma­ti­sa­tion n’est pas dis­po­nible, on peut tou­jours dor­mir sous des mous­ti­quaires impré­gnées. Pour les per­sonnes qui doivent pas­ser beau­coup de temps dehors en pleine nuit, l’utilisation de crèmes anti mous­tique et le port de vête­ments longs sont vive­ment recommandés.

Pour contrac­ter la fila­riose lym­pha­tique, il faut se faire piquer à de nom­breuses reprises. C’est la rai­son pour laquelle, les voya­geurs de courtes durées dans les zones à risques ont peu de chance de l’attraper.

Il existe éga­le­ment des mesures de pré­ven­tions à grande échelle implé­men­tées par l’Organisation Mon­diale pour la San­té. Elles consistent à four­nir aux com­mu­nau­tés les plus à risque, des médi­ca­ments qui réduisent la pro­pa­ga­tion des vers dans le sang.

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