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La psilocybine a-t-elle des effets sur la dépression et la dépendance à l'alcool ? - esculape
Parapharmacie

La psilocybine a-t-elle des effets sur la dépression et la dépendance à l’alcool ?

Quel lien entre la psilocybine et la dépression?

Les champignons magiques, également connus sous le nom de champignons hallucinogènes, sont classés parmi les « fungi » et se trouvent précisément dans le groupe des saprophytes. Ils renferment la psilocybine, une substance psychoactive, dont les effets thérapeutiques et la consommation font objets de débats. Que savoir de la psilocybine ? Quels sont ses potentiels effets sur la dépression et la dépendance à l’alcool ? Qu’en est-il de sa légalité ?

Quelle est l’origine de la psilocybine ?

La psilocybine, et sa molécule associée, la psilocine, sont issues de divers champignons (comme les psilocybes et les strophariades), repartis à travers le monde. Chaque région possède ses propres espèces de champignons, avec des formes uniques, mais toutes contenant ladite molécule.  Ces espèces portent des noms variés selon les cultures, bien qu’elles partagent des similarités chimiques étroites. Depuis l’antiquité, elles ont été employées à des fins rituelles plutôt que thérapeutiques.

Avant que la psilocybine en France ne soit connue, sa consommation était au départ, réservée aux chamanes. Ces derniers l’utilisaient pour la divination ou les pratiques médicinales ancestrales. Cependant, la reconnaissance scientifique de la substance s’attribue à Albert Hofmann, qui a entamé les premiers travaux de recherche sur cette substance en 1958.

De nos jours, la psilocybine fait l’objet d’études dans certains pays, qui explorent son potentiel thérapeutique, notamment pour améliorer le bien-être mental de patients atteints de dépression résistante aux traitements habituels.

Quelles sont les perspectives thérapeutiques de la psilocybine sur la dépendance à l’alcool ?

Dans une recherche dirigée par le Professeur Mickael Naassila et son équipe, une lumière est projetée sur des traitements contre la dépendance à l’alcool grâce à la psilocybine. En effet, leurs découvertes, parues dans la revue Brain, mettent en évidence l’efficacité de cette substance dans la lutte contre l’addiction alcoolique, tout en explorant pour la première fois ses mécanismes d’action.

En effet, la recherche menée a révélé que chez les modèles murins, la psilocybine réduit considérablement la consommation d’alcool, ce qui diminue de moitié leur inclination à s’auto-administrer de l’alcool. Cette découverte souligne déjà le potentiel prometteur de la psilocybine comme une solution thérapeutique potentielle pour l’alcoolo-dépendance.

Pour percer le voile des mystères sur les effets bénéfiques de la psilocybine, les scientifiques se sont penchés sur le noyau accumbens, une région cérébrale cruciale impliquée dans le circuit de récompense et l’addiction. Ils ont examiné l’expression génétique au sein de cette région et ont découvert un phénomène remarquable.

En réalité, la psilocybine provoque une modulation de l’expression de certains gènes associés à l’addiction, qui varie selon qu’elle affecte le côté gauche ou droit du cerveau. Cette latéralisation des effets génétiques suggère des mécanismes sophistiqués par lesquels la psilocybine agit pour contrecarrer l’addiction à l’alcool. Cela offre une perspective sur son potentiel en tant qu’outil thérapeutique.

Selon cette étude, la psilocybine exerce alors ses effets d’une manière qui dépend fortement du côté du cerveau concerné. Ces résultats ont amené les chercheurs à administrer la psilocybine spécifiquement dans le noyau accumbens de chaque côté du cerveau chez des rats.

Il a été prouvé que chez les rats non consommateurs d’alcool, l’injection de psilocybine dans le noyau accumbens gauche a mené à une réduction de l’expression des récepteurs 5HT-2A de la sérotonine. En revanche, le côté droit a vu une élévation de l’activité génétique du BDNF.

De plus, les effets sur la consommation d’alcool elle-même étaient tout aussi révélateurs. Lorsque la psilocybine était injectée dans le noyau accumbens gauche, cette consommation était réduite de moitié. Cela démontre l’efficacité de la psilocybine dans la réduction de l’auto-administration d’alcool.

Cependant, une telle administration dans le noyau accumbens droit ne montrait aucun effet significatif sur la consommation d’alcool. Ces différents résultats ouvrent toutefois des voies pour comprendre comment les interventions ciblées peuvent influencer l’addiction et le comportement addictif.

D’après le Pr Mickael Naassila, ces découvertes sont innovantes puisqu’elles révèlent que la psilocybine influence l’expression des gènes de manière différente selon l’hémisphère du cerveau. Plus précisément, c’est le noyau accumbens de l’hémisphère gauche qui joue un rôle clé dans la diminution de la consommation d’alcool.

Quelles sont les perspectives thérapeutiques de la psilocybine sur la dépression ?

Bien que la psychiatrie ait fait des avancées significatives, beaucoup de patients ne trouvent pas de soulagement avec les antidépresseurs traditionnels ou rencontrent des effets secondaires qui les empêchent de poursuivre le traitement. La psilocybine émerge comme une lueur d’espoir pour ces derniers et pour les professionnels de santé dans cette bataille contre la dépression. Des recherches récentes ont dévoilé les potentiels bienfaits des substances psychédéliques. Parmi celles-ci figurent l’étude clinique randomisée de phase 2 et celle réalisée par COMPASS Pathways.

Les résultats d’une étude clinique randomisée de phase 2

Une recherche portant sur l’efficacité et la sécurité de la psilocybine pour le traitement de la dépression a été conduite et a rapporté des résultats prometteurs. Publiée dans le JAMA Psychiatry, cette étude clinique de phase 2, randomisée et ouverte, a eu lieu aux États-Unis de décembre 2019 à juin 2022. Elle a impliqué 104 participants, âgés de 21 à 65 ans, souffrant d’un épisode dépressif majeur.

Les participants ont été divisés en deux groupes. Le premier a reçu une dose de psilocybine, tandis que le second a reçu un placebo, en l’occurrence de la niacine, les deux accompagnés d’un soutien psychologique. Les résultats ont indiqué une importante baisse des symptômes dépressifs chez les individus traités avec la psilocybine en comparaison avec ceux ayant reçu le placebo. Cette amélioration était non seulement visible à court terme (3 semaines), mais également stable sur le long terme (6 mois), ce qui est remarquable pour un traitement antidépressif.

L’étude a aussi montré que la psilocybine avait un effet positif sur l’invalidité fonctionnelle. Cela a aidé à améliorer la capacité des participants à mener leurs activités quotidiennes. Bien que la psilocybine ait été tolérée par les participants, 44 % d’entre eux ont expérimenté des hallucinations. Ces effets sont bien connus des psychédéliques, contrairement aux autres antidépresseurs, étaient néanmoins légers et temporaires. De plus, aucun cas sérieux d’effet indésirable n’a été signalé.

Il semblerait que la psilocybine exerce son effet en activant les récepteurs 5-HT2A de la sérotonine dans le cerveau. Cela provoque une série de réactions neurochimiques et électriques qui diminuent les symptômes dépressifs. On suggère également que la psilocybine encouragerait la neuroplasticité, c’est-à-dire la faculté du cerveau de se reconfigurer et d’établir de nouveaux liens entre les neurones.

Les résultats obtenus par la biotech COMPASS Pathways

COMPASS Pathways est une entreprise biotechnologique axée sur le développement de traitements novateurs pour les troubles psychiques. Dans le cadre de la dépression résistante aux traitements habituels, elle a exploré l’utilisation de la psilocybine en 2021. Elle a annoncé des premiers résultats prometteurs de son essai de phase IIb, décrit comme « révolutionnaire ».

En effet, dans cet essai, les scientifiques ont évalué un traitement à base de psilocybine, baptisé « COMP360 », destiné aux cas de dépression ne répondant pas aux traitements classiques. Les 233 patients examinés et souffrants de dépression majeure ont reçu une dose unique de COMP360 accompagnée d’un soutien psychologique. Il faut noter qu’avant l’étude, ces derniers ont arrêté la prise d’antidépresseur classique. Aussi, sur les 233 participants, 94% d’entre eux n’avaient jamais expérimenté la psilocybine auparavant.

L’étude a consisté en la comparaison de deux doses actives de COMP360, 25 mg et 10 mg, avec une dose de contrôle de 1 mg, dont le but est aussi de déterminer la dose la plus efficace en vue d’un futur essai de phase III. Cet essai a satisfait son objectif principal, car il est parvenu à démontrer une diminution significative de la gravité des symptômes de la dépression à trois semaines. Cela a été remarqué avec la dose la plus forte de COMP360, soit 25mg.

Les participants ayant reçu cette dose ont alors montré une réduction de 6,6 points sur l’échelle MADRS (Montgomery-Åsberg Depression Rating Scale) par rapport au groupe témoin. Pour ces derniers, cet effet bénéfique s’est maintenu jusqu’à la douzième semaine. De façon globale, l’étude a reçu une bonne acceptation, puisque plus de 90 % des effets indésirables associés au traitement (EIT) ont été considérés comme légers ou modérés.

Quels peuvent être les risques et les effets secondaires de la psilocybine ?

La consommation de psilocybine comporte divers risques. D’abord, elle peut engendrer des dangers physiques, notamment :

  • Une altération de la coordination motrice ;
  • La déformation des perceptions sensorielles ;
  • La baisse de vigilance, augmentant les chances de survenir d’accidents ou de blessures.

Ensuite, il existe des risques psychologiques associés à la psilocybine. En effet, certains consommateurs peuvent faire l’expérience d’un épisode désagréable, couramment appelé « bad trip ». Celle-ci peut être marquée par des sentiments d’anxiété, de désorientation ou même de panique. Ces moments peuvent être traumatisants et nécessiter un accompagnement psychologique.

En outre, la consommation de psilocybine en combinaison avec d’autres substances, telles que le CBD, la cocaïne ou la kétamine, peut causer des réactions indésirables. Parmi ceux-ci, il faut citer des nausées, des vertiges, des troubles du sommeil, et une perte de conscience. Ces réactions négatives peuvent aussi s’observer lorsque d’autres substances comme l’alcool, le GHB, le tabac ou les produits de vapotage sont consommées en même temps que la psilocybine. C’est en partie à cause de ces risques et complications que la psilocybine est classée parmi les substances interdites.

Par ailleurs, dans de rares cas, il a été rapporté que des personnes ayant une prédisposition aux troubles mentaux ont développé des troubles psychotiques suite à la consommation de psilocybine. Bien que ces incidents concernent principalement des individus avec une susceptibilité préexistante à des problèmes de santé mentale, il est important de reconnaître que cela pourrait survenir à quiconque.

Quid de la légalité de la psilocybine en France ?

Depuis 1966, la psilocybine est classée comme stupéfiant en France, ce qui entraîne une réglementation stricte autour de sa possession, sa consommation et sa distribution. Cette classification s’est accompagnée d’une répression significative dès ses débuts, illustrée par l’intervention policière lors d’un salon du champignon où des psilocybes, perçus comme nuisibles, étaient exposés.

Dans la régulation de ces substances, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) joue un rôle central. En effet, elle est responsable de l’octroi des autorisations de mise sur le marché, après avoir rigoureusement vérifié l’efficacité et l’innocuité d’un traitement potentiel.

Par ailleurs, depuis les années 90, le principe de précaution, ancré dans la Constitution, oblige les autorités à prioriser la réduction des risques pour la santé publique et la lutte contre la dépendance. Pour qu’une molécule soit approuvée, l’ANSM exige une série d’essais cliniques convaincants, qui doivent prouver l’utilité médicale de la substance et sa sécurité d’utilisation à large échelle.

Qu’en est-il de la légalité de la psilocybine dans d’autres pays ?

Contrairement à la France, d’autres pays adoptent une approche différente, mettant davantage l’accent sur les avantages potentiels de tels traitements. Par exemple, en Australie, une utilisation médicale limitée, mais importante de la psilocybine a été légalisée pour certaines formes de psychothérapie. Cette décision marque une première mondiale, qui permet l’usage de la psilocybine au-delà de la recherche scientifique et dans un contexte médical élargi, avec des thérapeutes spécialement formés pour ces traitements.

De plus, le Canada a récemment manifesté son intérêt pour le potentiel thérapeutique de la psilocybine. En juin 2023, le gouvernement a annoncé un investissement de 3 millions de dollars environ dans la recherche sur les avantages de la psychothérapie assistée par psilocybine.

L’objectif est d’évaluer, à travers divers essais cliniques, si l’association de substances psychédéliques et d’un accompagnement psychologique peut produire des effets bénéfiques dans le traitement des troubles de santé mentale. Actuellement, la psilocybine, comme d’autres substances psychédéliques, est réglementée sous la Loi sur les aliments et drogues (LAD) du Canada.

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA), l’agence gouvernementale américaine de régulation des médicaments, a publié en juin 2023 un premier document proposant des directives pour les essais cliniques portant sur les médicaments psychédéliques. Ces lignes visent à encadrer leur utilisation dans le traitement potentiel de conditions de santé, y compris les troubles psychiatriques.

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